BitterSweet || [Wen Junhui]

🧋 THURS🄳🄰🅈

Dear my Y/N,

Jeudi,

Le jour suivant, je me tenais toujours au comptoir en espérant que tu apparaisses. L'endroit était presque désert, à l'exception de quelques clients éparpillés. Je discutais avec Zhao Li qui était revenu me voir, un sourire sur les lèvres. Ses mains commencèrent à tripoter les miennes, et ses caresses atteignirent ma joue.

Je détestais cette sensation. Non, enfaîte, pour être honnête, ce n'était pas la sensation que je détestais, mais la personne. Car recevoir des caresses de sa part était tout ce que je détestais, mais recevoir des caresses de ta part était tout ce que je désirais.

"Tu es vraiment devenu un bel homme Junie !", avait-elle ricané faiblement de sa voix stridente.

Je me sentis gêné par ses gestes, mal à l'aise dans cette situation. Mon esprit était encore préoccupé par toi Y/N, me demandant pourquoi tu avais été absente le jour dernier.

Quand j'entendis des pas près de la porte, j'espérais secrètement que ce soit toi. Je m'étais donc naturellement tourné vers l'entrée du café pour accueillir la personne.

Et je t'ai vu, c'était bien toi. Mais je fus pris de court par ton expression bouleversé.

"D-Désolé... Je ne voulais pas vous déranger, je devrais peut-être juste..."

C'était ce que tu avais dit. Mais je ne voulais pas que tu dises un mot de plus. Tu ne me dérangeais pas, tu ne me déranges jamais Y/N.

Tu semblais avoir entendu ma conversation avec mon amie d'enfance et avant que je ne puisse réagir, tu avais fait demi-tour, prête à quitter le café.

L'inquiétude me submergea, et j'ai appelé ton nom dans un élan désespéré. Sans réfléchir, je me précipitai vers toi et voulus te prendre dans mes bras.

Je voulais te toucher, te garder contre moi pour être sûr que tu ne t'envoles pas.

Mais tu me repoussas. Tu te dégageas de mon étreinte, tes yeux remplis de chagrin. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait, pourquoi réagissais-tu ainsi..? Je t'avais alors prit par la main pour essayer de te calmer, pour comprendre ce qui te troublais tant.

C'était Seokmin qui t'avais mit dans cet état ?

Je t'avais proposé qu'on sorte se balader un peu, anxieux que tu puisses refuser. Il n'y avait pas beaucoup de monde au café, donc je savais qu'on pouvait s'éclipser sans que cela ne pose problème. Et puis Joshua était toujours là en cas de soucis.

"D'accord...", murmuras-tu sans jamais me regarder.

Je t'avais souri tendrement avant de te prendre délicatement par la main et de sortir du café pour nous éloigner doucement des regards indiscrets.

Comme j'étais heureux d'être enfin seul avec toi. Je crois que ce jour a été le meilleur jour de ma vie.

Après un moment, je m'étais enfin décidé à prendre la parole en te demandant pourquoi tu n'étais pas venue hier et pourquoi tu avais ignoré mon message.

"Je... Je ne me sentais pas bien, désolé..."

Tu m'avais menti, il y avait quelque chose que tu ne me disais pas et que tu ne m'as jamais dit.

Ta voix était tremblante, je savais que quelque chose n'allait pas alors je t'ai forcée à t'arrêter et à me regarder.

Tu fondis en larmes, tes émotions débordant enfin.

C'était la chose la plus douloureuse qui m'ait été donné de voir, je détestais voir ce petit visage se teinter de tristesse.

Tu étais la chose la plus précieuse, et tu l'es encore Y/N. Je ne veux plus jamais te voir triste, c'est une vision bien trop cruelle de te voir dans cet état.

"Junhui, je... Je suis désolée d'avoir réagi comme ça hier. C'est juste que... tu sais le garçon que j'aime, je l'aime vraiment mais je sais que ce n'est pas réciproque et...", tu soupiras. "Je ne sais pas... Je pense que je devrais juste essayer de l'oublier...", avouas-tu avec tristesse.

Mon cœur se serra à ces paroles, nos yeux se croisèrent, mais je savais qu'on ne ressentait pas la même chose, c'était amer et doux à la fois...

Tu en aimais un autre qui te faisait terriblement souffrir. Et moi, je t'aimais toi terriblement.

Cependant, j'étais incapable de te dire la vérité à ce moment-là. Je ne pouvais pas risquer de te causer plus de douleur en t'avouant mes sentiments.

J'étais à la fois triste et heureux, c'était une sensation étrange... Triste, parce que ce garçon te faisait du mal, mais heureux parce que peut-être que si tu l'oubliais enfin, je trouverais sûrement le courage de te dire que je... tenais à toi...

Je n'ai jamais trouvé ce courage.

J'avais pris une profonde inspiration, cherchant les mots justes pour te réconforter. Mais je ne suis pas doué à ça, tu le sais bien, alors je t'avais simplement dit que si ce garçon ne voyait pas qu'elle fille incroyable tu étais alors c'est qu'il ne te méritait pas.

Sur le moment, j'étais persuadé de te mériter plus que lui, mais je pense qu'en réalité même moi, je ne te méritais pas. Tu es bien trop parfaite pour un simple garçon comme moi...

Tu essuyas tes larmes, un faible sourire triste sur tes lèvres. Puis tu relevas tes beaux yeux vers les miens et je vis une lueur étrange passer dans tes iris.

Tu étais belle...

Tu étais magnifique.

"Merci, Junhui. C'est gentil de ta part. Peut-être qu'il ne me mérite pas c'est vrai... Mais j'ai juste besoin de temps pour surmonter ça... Tu comprends...?"

J'avais compris Y/N.

J'acquiesçai en t'assurant que je serais là pour toi, peu importe le temps que cela prendrait.

Encore un mensonge puisque j'ai fini par fuir lâchement.

Il y avait des milliards de filles dans le monde alors pourquoi mon cœur a-t-il dû choisir de tomber fou amoureux de toi..?

La pluie s'était soudainement mise à tomber doucement, enveloppant l'atmosphère d'une aura mystique. Nos mains se tenaient fermement, nos regards se croisaient, et j'avais l'impression que le monde entier s'était figé, ne laissant place qu'à nous deux.

J'aurais voulu t'avouer mes sentiments, te dire à quel point tu comptais pour moi. Une part de moi voulait te révéler la vérité, mais une autre part était terrifiée par l'idée de tout gâcher. Alors j'avais gardé le silence, préférant profiter de cet instant magique avec toi.

Était-ce vraiment une bonne idée..?

Lorsque je t'ai proposé de rentrer à l'abri, tu avais refusé. Tu voulais rester dehors, t'amuser sous la pluie, et j'ai compris ton envie de lâcher prise et de vivre pleinement ce moment. Alors nous avons ri ensemble, nos rires se mêlant aux gouttes de pluie qui s'écrasaient autour de nous.

Je me souviendrais pour toujours de ce moment... Et toi Y/N ? Est-ce que tu t'en souviens encore ?

J'aurais aimé te dire à quel point tu étais spéciale, combien je me sentais privilégié de partager ce moment avec toi. Mais j'étais comme paralysé.

Sous la pluie, nous avons couru, nous sommes amusés comme des enfants insouciants. Je t'observais rire et sourire, et mon cœur s'emballait à chaque fois. J'avais l'impression que le temps était suspendu, que nous étions seuls au monde, libre de nous laisser aller à nos émotions.

J'étais tellement heureux de pouvoir te faire penser à autre chose qu'à la souffrance que ce garçon te causait.

Je me suis demandé si tu ressentais la même chose que moi, si tu étais aussi bouleversée par notre complicité, nos regards échangés, nos mains entrelacées.

Au fond de moi, je voulais que ce moment dure éternellement, que nous puissions rester là, sous la pluie, à nous amuser et à nous regarder sans rien dire, mais en disant tout.

Et lorsque le moment était finalement venu de partir, j'ai regretté de ne pas avoir pris le courage de t'avouer mes sentiments, de ne pas avoir saisi cette opportunité qui nous avait été offerte.