Sois à moi.

3.

Il est presque minuit et je frappe à la porte de Florence en espérant qu'elle soit réveillée. J'attends quelques secondes avant que la porte ne s'ouvre.

"Tu vas... bien ?" Elle me demande, surprise de me voir.

"Alicia a rompu avec moi." Je réponds en pleurant.

"Oh mon dieu." Elle se dit surprise avant de m'emmener dans la maison. "Pourquoi a-t-elle fait ça ?"

"Elle a dit... qu'elle savait que nous avions couché ensemble et que... elle ne pouvait plus vivre avec moi... qu'elle avait trouvé quelqu'un de mieux."

Florence me prend lentement dans ses bras. "Je suis vraiment désolée, Lucile."

Je la serre dans mes bras. "Je peux rester un peu ici ?"

Elle me lâche lentement et affiche un sourire. "Bien sûr, tu peux."

"Merci." Je lui dis doucement.

"Ne t'inquiète pas, ça va être super d'avoir de la compagnie !" Elle me dit en souriant. "Et ne t'inquiète pas, tu trouveras quelqu'un qui t'aimera vraiment comme tu es".

"Je ne veux qu'elle."

"Oui... eh bien, nous disons tous cela au début." Florence dit lentement.

"Je l'aime."

"Je suis désolée, vraiment. Dix ans de mariage, et c'est juste... fini. Ça doit être... un crève-cœur." Florence dit lentement.

"C'est vrai." Je réponds simplement. "Peut-être qu'elle changera d'avis et reviendra vers moi."

"Peut-être. Sais-tu qui est la personne qu'elle a trouvée ?"

"Un homme apparemment."

"Un homme ? Il n'y a pas moyen qu'un homme soit meilleur que toi."

Je ris un peu, mais je pleure toujours. "Il ne peut même pas être meilleur que moi au lit."

Florence rit aussi un peu. "Je suis presque sûre qu'il ne peut pas."

Je souris un instant avant de recommencer à raconter. "Je ne sais même pas quoi faire pour Jen."

"Ah oui, est-ce qu'elle sait ?" Florence demande.

"Eh bien... non... Mais ensuite j'ai giflé Alicia et... elle était là alors maintenant, peut-être qu'elle sait."

"Tu as giflé Alicia devant ta fille ?"

"Je ne savais pas qu'elle était là." Je soupire tristement.

"Oh, c'est... grave." Florence dit lentement.

J'acquiesce. "Oui."

"Je ne sais pas, peut-être que ça ira mieux dans quelques jours."

"Je l'espère." Je dis lentement.

"Mais ne t'inquiète pas, tu peux rester ici aussi longtemps que tu le souhaites."

"Merci, Flo." Je réponds en souriant un peu.

"Bien sûr."

"Je peux aller dormir ? Je suis un peu... fatigué."

"Oui, tu sais où est la chambre et tu sais que tu es chez toi ici. Alors prends ce dont tu as besoin, fais ce que tu veux tant que tu ne brûles pas ma belle maison."

Je souris. "Bien sûr, Flo. Merci et bonne nuit."

"Bonne nuit, Lucile". Elle répond en souriant à son tour.

Je rentre dans la chambre avant de m'allonger immédiatement sur le lit.

J'ai rencontré Florence quelques mois après mon retour de la guerre, nous nous sommes rencontrées dans un parc alors que j'étais avec ma fille et nous avons beaucoup parlé et tout a commencé ici.

Nous sommes devenues amies, je sais beaucoup de choses sur elle, de même qu'elle sait beaucoup de choses sur moi et nous nous sommes rapprochées et maintenant nous sommes meilleures amies depuis presque un an.

Florence savait que je rêvais d'être photographe, alors elle m'a aidé à le devenir, et maintenant j'en suis un et je suis aussi son photographe, et j'en suis très heureuse.

Grâce à elle, je peux faire ce que j'ai toujours voulu faire et je lui en serai toujours reconnaissante.

Mais pour l'instant, je dois me concentrer sur le retour d'Alicia. Je suis presque sûre que je peux la faire revenir, ce ne sera pas si difficile.

Dix ans de mariage ne se termineront pas comme ça, je l'aime et je la veux. Je ne veux pas quelqu'un d'autre, c'est la seule.

C'est elle ou personne.