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PDV D'AQUANAH  

Je fais glisser le chariot après avoir débarrasser cette table. Je dépose mollement les assiettes dans l'évier puis retourne sur le comptoir de l'accueil. Il est dix heures, je termine mon service dans une heure. Je fouille un peu mon téléphone car il n'y a plus trop de monde donc j'ai pas grand chose à faire. Mes yeux toujours figés sur cet écran, je réponds à quelques messages qui datent plus d'un mois ou des semaines. Des fois, je me demande pourquoi je l'ai encore ce téléphone. Mes yeux quittèrent l'écran pour le fond de la salle, je remarque alors un homme de dos sur une table au fond. Je ne l'ai pas remarqué entrer ( murmurais je dans ma tête) . J'attrape alors  mon stylo et le petit carnet pour aller faire mon travail. 

Mes bottines couinent sur le sol alors que j'ajuste cette putain de jupe qui hausse sur mes cuisses et qu'est ce que ça me gêne !!!! Je continue mes avancées vers ce client assis de dos vêtu d'une chemise noire, je contourne la table pour me placer en avant de ............... Et ......

Mes yeux sont encore tombés dans ce marron clair........ C... Ce 

Ce marron clair que j'ai vu il y a un mois.... 

Ce marron clair dédaigneux...... Qui m'avait raccompagné....... C..

Je redescends sur terre en me rappelant que je dois faire mon travail. Cet homme toujours entrain de me fixer. Choquée, j'avale lourdement ma salive pour reprendre : 

— b... Buonasera signore! Avez-vous déjà choisi !? 

Sans un mot, il continua de me scruter. Cette situation devient plus qu'étouffante ! Il se racla la gorge détournant son regard vers le menu.  Toujours debout , j'attends comme une imbécile en pinçant dans ma lèvre inférieure puis j'entends : 

— Una lasagna al forno ( prononce t-il dans un regard dominant) 

Je note sur le carnet suivit d'un sourire forcé pour rester professionnelle, mon cul ! pour ensuite décamper les lieux. 


****

Après une vingtaine de minutes, je reviens avec ce plat de lasagne dans les mains que je dépose dans un geste délicat sur la table. Je me pause un instant car mes jambes me sont devenues totalement lourdes à bouger. Pourquoi mon corps me fait ça !? Il me jette un regard imcompréhensif et mes jambes se sont activées pour m'emmener au comptoir. J'y dépose mes coudes en soufflant légèrement pour fixer mon regard vers le seul client de la pièce. Je suis restée là à regarder ...... à regarder cet homme assis de dos. Je suis vraiment entrain de fixer cet homme malgré de dos je m'y perds complètement....

Je reprends mes sens pour attraper mon téléphone. Il me reste vingt minutes de service, je chope le petit chiffon posé sur le comptoir pour me diriger au fond de la salle , je soulève les petits pots de cure-dent et des essuie-mains pour épousseter la surface de la table. Je continue mes mouvements de table en table, je lance un regard vers la table que j'ai servi récemment et aperçois qu'elle est maintenant inoccupée , les assiettes vides. Je m'approche dans un léger soufflement, je les prends maladroitement, deux posées sur mon avant bras gauche et les deux autres sur mon autre cubitus. Je me déplace lentement évitant de les renverser. Une fois dans la cuisine, je les dépose dans l'évier sous le regard d'Elana. Je lui lance un sourire hypocrite pour ensuite sortir de la cuisine. 

Enfin je peux rentrer chez moi, j'attrape mon sac et mon téléphone à la hâte et décampe cette salle. L'air frais bafoue mon visage mixé d'une odeur boisée..... J'arque un sourcil en retournant la tête car j'ai senti une ombre derrière moi ...... Et dans un sursaut, je m'arrête brusquement revoyant cet homme appuyé contre le poteau de cette lampadaire qui illumine la rue . Je détourne le regard ajustant mon manteau sur mes épaules puis continue mes enjambées mais..... Je sens.....je....sens .... Ces claquements de chaussures derrière moi. Putain ! 

L'amour de l'eau et du feu l'un pour l'autreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant