De l'amitié à l'amour il n'y a qu'un pas

Chapitre 8

Le samedi arriva vite et lentement en même temps. Le stress était à son comble au moment de partir et je ne pus m'empêcher de tripoter mon t-shirt (signe évident de mon stress) jusqu'à l'arrivée au gymnase.

Alors que j'allai passer les portes, mon prénom résonna derrière moi et je vis arriver Noah. Je prononçai un faible salut avec un piteux signe de la main auquel il répondit lui aussi par un salut mais avec un froncement de sourcil.

- Qu'est ce qui se passe ?

- Rien, ne t'inquiète pas.

- T'es sûre ?

- Oui, juste un peu fatiguée. Je n'ai pas assez dormi cette nuit, je lui dis avec un faible sourire

Il me répondit un simple Ok mais je vis à sa tête, qu'il n'était pas complètement convaincu non plus. On se dirigea ensuite tout les deux vers le terrain pour aller dans les gradins et enlever nos chaussures et mettre les propres. On fut assez vite rejoint par Sarah et Evan qui encore une fois se chamailler. Ces constances me rassuraient, elles me permettaient de déstresser et surtout de relativiser.

On redescendit au bout de quelques minutes pour aller commencer à s'échauffer. L'échauffement ne changeait pas d'une semaine à l'autre, la seule différence était l'ordre dans lequel on choisissait de le faire. Cinq ou six minutes après, le coach nous réunit pour nous annoncer :

- Aujourd'hui, on ne procédera pas comme pendant les autres entraînements. Je ne sais pas si certains se souviennent mais je vous avais dit que l'entraînement filles et garçons mélangé ne durait que le temps des séances d'essais. Donc aujourd'hui vous aller vous séparer en deux pour commencer des entraînements différents.

Pour ceux qui se demandent, oui de temps en temps vous vous entraînerez ensemble surtout dans des matchs pour que vous puissiez progresser. Mais ce ne sera pas régulièrement non plus.

On échangea tous des regards, espérant que ce soit une blague de la part du coach. Quand, ils comprirent tous qu'il était 100% sérieux, Je vis plusieurs personnes se lancer des regards dépités, parfois des filles entre elles qui avaient du s'inscrire pour passer du temps avec leur crush mais aussi des regards entre les garçons déçus de ne pas pouvoir s'entraîner avec les filles.

Le pire fut le regard de Noah. Il n'exprimait rien, ni déception, ni joie, ni tristesse. Mon cœur se serra devant son manque d'émotion et je ne pus que baisser la tête pour qu'il ne puisse pas voir mes yeux qui se remplissaient de larmes.

Le coach finis par nous demander encore une fois de nous séparer en deux groupes et je suivis distraitement Sarah. La séance se déroula dans le floue, je m'appliquai à faire mes exercices pour éviter de penser au regard de Noah mais je n'étais pas vraiment présente non plus. Je me contentai de donner le change.

A la fin de l'entraînement, filles et garçons, on se dirigea tous vers les gradins pour rechanger nos chaussures avant de pouvoir partir. On se retrouva alors de nouveau avec Evan et Noah. Sarah commença directement à se chamailler avec son ami sans prêter attention à Noah et moi. Je gardais la tête baissée pour éviter de croiser son regard, j'avais peur qu'il puisse lire sur mon visage tout ce que je ressentais à ce moment-là.

Alors que je pensais enfin que Noah était parti et que je pouvais donc relever la tête, je rencontrai son regard. On se fixa pendant quelques secondes qui me parurent durer des heures. Il finit par me dire comme si de rien n'était:

- Tu viens ?

Je l'observai hébétée, il n'avait pas compris qu'il s'était passé quelque chose tout à l'heure ? Pourquoi il faisait comme si de rien n'était ? Trop de questions se bousculaient dans ma tête et j'avais besoin de réponses. J'acquiesçai donc avant de le suivre jusqu'à l'entrée du gymnase pour passer les portes et arriver sur le parking.

- Fiouff, c'était plutôt fatiguant aujourd'hui notre entraînement, le vôtre aussi ?

Je baissai la tête, serrant les poings pour me retenir de dire quelque chose que je pourrai regretter par la suite avant de déclarer d'un ton morne :

- C'était un peu plus dur que la semaine dernière mais rien d'insurmontable.

Il m'observa pendant quelques secondes, cherchant visiblement quelle mouche avait bien pu me piquer pour que je parle aussi peu et d'une voix tout sauf enthousiaste contrairement à d'habitude. Il finit par se passer une main dans ses cheveux, remettant en places ses mèches brunes qui s'envolaient devant ses yeux. Après un dernier soupir, il m'interrogea sur mon comportement :

- Bon, tu peux me dire ce qu'il se passe, s'il te plait ? Certes, on ne se connaît pas depuis longtemps mais je ne t'avais jamais vu aussi peu enjouée même lors de ta première séance d'essai. Déjà, quand on est arrivé, t'étais pas comme d'habitude mais maintenant, c'est pire. Donc qu'est ce qui passe pour que tu fasses la tête ?

Je fronçai mes sourcils avant de gonfler mes joues pour qu'il comprenne bien à quel point j'étais fâchée. Le pire, c'était qu'il ne savait même pas pourquoi. J'avais l'impression d'avoir été la seule à apprécier nos entraînements ensemble et c'est ce que je finis par lui dire :

- Tu t'en fiche qu'on ne joue plus ensemble, je le questionnai avec la voix un peu tremblotante et en détournant la tête pour ne pas voir l'expression de son visage

- Quoi ? Bien sûr que non, pourquoi tu dis ça ?

Il avait vraiment l'air perdu, comme s'il ne comprenait vraiment pas la raison de ma question.

- Pourtant quand le coach a annoncé que les filles et les garçons s'entraîneraient plus ensemble, tu n'as pas du tout réagi, je m'exclamai avec des larmes dans les yeux

Pendant un instant, il sembla mal à l'aise, se passant de nouveau la main dans les cheveux avant de me répondre :

- Ce n'est pas ça, je ne pensais pas que ça te ferait autant de peine. J'étais déçu qu'on ne puisse plus faire nos entraînements en entier ensemble. Mais, on peut toujours se voir donc en vrai, ce n'est pas si dérangeant si, il marmonna tout en me posant la question

Je le regardai avant d'essuyer mes yeux et d'acquiescer et de formuler d'une voix encore un peu faible :

- C'est vrai, j'avais juste peur que tu t'en fiche si on passait moins de temps ensemble.

Il poussa un énième soupir avant de se rapprocher et de faire un geste vraiment étonnant. Il me prit dans ses bras et me caressa doucement la tête pour que je finisse de me calmer. Au bout de quelques secondes, je finis par se décaler et prendre une grande inspiration avant de lui sourire et de lui annoncer :

- Donc tout va bien ? A la prochaine séance, on continuera à s'échauffer ensemble et les prochains entraînements aussi ?

- Oui, t'inquiète je compte ni t'oublier ni m'envoler, il me dit avec un son petit sourire en coin caractéristique

Ce fut ce moment que choisit la mère de Noah pour apparaître sur le parking. On repéra sa voiture en même temps et alors que je pensais qu'il allait se contenter de me dire à la semaine prochaine, il me surprit de nouveau en s'approchant de moi pour me secouer les cheveux tendrement et de me marmonner :

- Passe une bonne semaine, on se revoit samedi prochain, ok ?

Je lui offris un immense sourire tout en essayant de me débarrasser de sa main sur ma tête avant de m'exclamai :

- Oui ! A la semaine prochaine !

Quelques minutes plus tard, ce fut la voiture de mon père qui arriva. Je montai dedans et en quelques secondes, je m'endormis, épuisée par toutes les émotions que j'avais ressenties en l'espace d'une heure.