Chapitre 7

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Une fois arrivée chez moi, j'allai directement dans ma chambre pour me jeter sur mon lit. Un immense sourire apparut sur mes lèvres quand je me rejouai l'entraînement de volley d'aujourd'hui. Je me tournai encore et encore dans mon lit, j'étais tellement contente. Ce fut à ce moment-là que je pris conscience que le volley pourrait avoir, bientôt, une place très important dans ma vie.

La semaine d'après, ce déroula tranquillement. Je n'avais eu qu'une hâte depuis le samedi, c'était de pouvoir revenir jouer au volley. Alors quand on fut de nouveau à l'avant dernier jour de la semaine, j'étais surexcitée à l'idée de refaire une séance avec mes nouveaux amis.

Une fois dans le gymnase, je retrouvai Noah, Sarah et Evan avec qui je passai l'intégralité de l'entraînement. Le coach nous fit cette fois-ci travailler les réceptions et les passes, avec des exercices souvent à trois ou quatre. Cette séance fut remplie de rires, des regards jugeurs de Noah, des tentatives d'Evan pour devenir ami avec lui ainsi que des ses blagues nulles, que personne ne trouvait drôle et des fous rires de Sarah et moi.

A la fin de cette heure d'entraînement, ceux qui continuaient furent rejoints par leurs parents pour qu'ils puissent payer pour le reste de l'année. Ma mère arriva en même temps que celle de Noah et on se trouva donc l'un derrière l'autre dans la queue pour s'inscrire. On profita de ce petit moment pour continuer à parler :

- T'as vu comment Evan te regardait à chaque exercice, je lâchai avec un sourire en coin

- Il passe son temps à me parler, me suivre et me regarder. C'est dérangeant c'est tout, il maugréa

- J'en ai parlé avec Sarah la semaine dernière et elle m'a dit qu'il voulait devenir ton ami parce qu'il t'admirait. J'imagine que c'est sa façon de te le montrer, je lui répondis dans un haussement d'épaules

Nos mères nous observèrent quelques instants avant de se regarder et de se sourire. Pendant que nous même étions entrain de parler, elles entamèrent, elles-aussi, une discussion.

- Peut-être que c'est ça façon de me le montrer mais c'est plus gênant qu'autre chose. Mais bon vu que tu traînes avec son amie, je ne peux pas vraiment dire grand-chose.

Je le regardai légèrement sceptique avant d'émettre l'hypothèse :

- S'il arrêtait, tu voudrais devenir son ami ou tu le supportes juste parce que je suis amie avec Sarah ?

- Je n'en sais rien, j'imagine que s'il se calmait je pourrais sans doute l'apprécier. Là ce qui me dérange vraiment c'est qu'il me suit partout, s'il arrêtait, il pourrait sûrement être sympa.

- Mmh, peut-être que tu devrais lui dire, il comprendrait sans doute et comme ça tu feras un peu moins la tête, je le taquinai gentiment

- Je ne fais pas la tête souvent ! Je ne suis simplement pas comme toi à sourire pour un rien, c'est tout, il me dit légèrement vexé

Je rigolai tout en secouant la tête et de lui répondre :

- C'est bien de sourire et puis un sourire ça peut faire du bien au gens autour de toi !

- Si tu le dis, il se contenta de me répondre

Notre conversation s'arrêta là et alors que je regardai autour de moi, essayant de me distraire pour faire passer le temps avant que ce ne soit à nous, j'entendis sa mère lui dire :

- Tu ne m'avais pas dis que tu t'étais fait une amie. C'est pour ça que tu étais autant pressé de venir aujourd'hui, elle le taquina

- Maman ! Tu n'es pas obligée de le dire aussi fort, il marmonna avant de jeter un rapide coup d'œil dans ma direction pour s'assurer que je n'avais pas entendu

En rencontrant mon regard et au vu de mon sourire, il comprit directement que j'avais tout entendu. Il poussa un profond soupir alors que sa mère s'exclama :

- Pourquoi voudrais-tu que je parle moins fort, ce n'est pas comme si j'hurlai non plus. Et puis, elle dit en se tournant vers moi avec un petit sourire, elle devait déjà le savoir que tu l'appréciais non ?

- Oui, je le savais déjà, j'affirmai avec un immense sourire à l'adresse de Noah

Il secoua sa tête de dépit tout en poussant de nouveau un soupir, ça faisait beaucoup de soupirs pour un garçon de dix ans. Ma mère me prévint qu'elle allait s'éloigner quelques instants pour prendre un appel. Sa mère en profita pour échanger un nouveau sourire avec moi, face à la réaction de son fils et me demanda :

- Comment êtes-vous devenu amis au juste ? Il ne raconte rien à sa mère, avant aujourd'hui, j'ignorais qu'il s'était fait des amis au volley, elle se dépita

- Le premier jour, il est arrivé en retard et il fallait se mettre en duo. J'étais toute seule quand il est arrivé donc on s'est mis ensemble. Et de là, il a appris à m'apprécier, je lançai avec encore un sourire au coin des lèvres

Noah se contenta de secouer la tête de dépit mais je réussis à apercevoir l'ombre d'un petit sourire sur ses lèvres avant qu'il ne prenne la parole pour dire :

- Je n'ai pas vraiment eu le choix de t'apprécier. Tu étais la seule personne dans la salle qui paraissait un minimum intelligente et intéressante.

- Je vais prendre ça pour un compliment !

Sa mère nous regarda et un sourire vient prendre place sur ses lèvres face à nos taquineries. Alors que la personne devant elle avait quasiment fini de s'inscrire, elle se tourna vers moi pour me dire :

- En tout cas, si jamais tu as besoin qu'on t'amène ou te récupère, n'hésite pas à demander. Je devrais sûrement donner mon numéro à ta mère, elle réfléchit tout haut. Et si jamais tu veux venir à la maison, tu es la bienvenue, Noah sera ravie que tu viennes passer un moment chez nous, pas vrai mon chéri ?

- Ouais, ça ne me dérange pas, il lâcha d'un ton blasé

Ma mère revint et la mère de Noah en profita pour lui donner son numéro comme ça en cas de problème, on pouvait toujours se joindre. Le tour pour s'inscrire arriva enfin à Noah et une fois qu'ils eurent fini, on pu enfin nous aussi le faire. Une fois cela fait, on rejoignit la voiture sur le parking et on pu enfin rentrer à la maison.

Sur le trajet du retour, je racontai rapidement à ma mère ce que j'avais fait pendant ma séance, lui parlant des moments drôles avec mes amis et des entraînements durs que le coach, nous avait fait faire.

On finit par arriver à la maison, où je me précipitai pour aller me doucher. Au repas, mon père me demanda lui aussi comment c'était passé cette dernière séance d'essai. Je lui expliquai, avec de nombreux gestes, les exercices qu'on avait faits, leurs difficultés mais aussi les moments drôles qui s'étaient passés tout au long de l'entraînement.

Ce fut seulement après le repas que je me souvins que je ne m'entraînerais plus jamais avec Noah et Evan. Lors de la toute première séance d'essai, le coach avait précisé qu'on ne serait mélangé que lors de l'échauffement.

Ma bonne humeur s'envola directement après cette piqure de rappel. Ni Evan, ni Noah ni Sarah, n'y avaient fait allusion aujourd'hui comme s'ils n'en avaient pas pris conscience eux non plus ou qu'ils n'en avaient rien à faire.

La seule bonne nouvelle c'est que je continuerais d'être avec Sarah, je n'allais pas être complètement seule. Mais je voulais continuer de rigoler avec Noah, je voulais continuer à l'embêter et qu'il ait des sourires quand je lui racontais des histoires.

Une boule apparut dans ma gorge et les larmes me montèrent aux yeux. Ma réaction pouvait paraître exagéré étant donné que je l'avais rencontré seulement deux semaines plus tôt mais il avait été le premier avec qui j'avais rigolé et c'est lui qui m'avais donné envie de continuer le volley. J'avais surtout peur qu'il finisse par ne plus vouloir être mon ami. On allait seulement partager l'échauffement et le moment où on se rapprochait le plus des autres c'était pendant les exercices.

Surtout que le coach avait précisé que nos entraînements finiraient pas ne plus être à la même heure car un autre entraîneur devrait arriver au milieu de l'année pour entraîner les garçons. Je pris enfin une brusque inspiration avant d'aller me laver les dents pour ensuite aller me coucher. Pendant encore quelques heures, je ne pus m'empêcher de ressasser ce que je venais de comprendre.

La semaine finit de s'écouler pour ensuite donner lieu à une nouvelle semaine, encore.

De l'amitié à l'amour il n'y a qu'un pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant