Chapitre 4

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Une pulsion ? Ce doit être ça. La sensation que j'ai ressentie lorsque ses lèvres étaient sur les miennes  et ses mains sur mon corps, c'était délicieux, mais cela n'a pas de sens.
Je me lève subitement du canapé, prend mon sac que j'avais posé plus tôt a coté de ce dernier et sors de l'appartement.
Dans mon dos, je sens son regard sur moi lorsque je claque la porte. Tandis que dans mon esprit tout se bouscule.

Qu'est ce qu'il m'a pris ? Enfin qu'est ce qui lui a pris ? Je suis son élève. Mais il est si attirant...et mon corps ne ment pas lorsqu'il est a son contact. Une bonne nuit de sommeil et mes pensées devraient redevenir claires.

Durant le trajet jusqu'à chez moi, je me suis forcée de ne pas y penser. Ne pas penser à ses iris vertes qui, quand elles me se plantent dans les miennes, me font chavirer. Le charisme dont il fait preuve et les tatouages sur ses bras que j'ai pu découvrir récemment, le rendant un peu plus sexy qu'il ne l'est déjà.

A peine la porte d'entrée passée, je sens mon portable vibrer dans ma poche arrière.
Jack:
- Regarde par la fenêtre.

Surprise, je ne réponds pas et me dirige vers cette dernière. Il est en bas, trempé par la pluie qui s'est abattue il y a quelques minutes.

- Mais qu'est ce que tu fais là ?
- Tu es partie sans rien dire Eleanor et je ne savais pas quoi faire, excuse-moi.
Mes bras se croisent sur ma poitrine mais en le voyant en bas, les mains dans les poches de son jeans, un air penaud sur le visage, je n'arrives plus a penser correctement.
- J'en ai rien à faire des ennuis que ça pourrait nous attirer du moment que je peux être avec toi. Finit-il.

" Du moment que je peux être avec toi..." ses mots résonnent dans mon esprit pendant plusieurs minutes et me tourmente.
Aucun mots ne parviennent a sortir de ma bouche et je m'éloigne du rebords afin de fermer la fenêtre.

Il me perturbe. Mais qui ne le serait pas ?
Intelligent, charismatique et tellement sexy...qu'il m'en fait perdre la tête.
Je fais les cents pas dans l'appartement avant de me diriger vers l'entrée. Je remets mes chaussures, ma veste et descends le rejoindre.

Sous la pluie, aucun de nous ne parle. Son regard est plongé dans le mien et il y'a une telle proximité entre nous que je penses ne plus jamais pouvoir être loin de lui.

Ses mains agrippent ma taille et il me rapproche de lui. J'appuie les miennes sur ses épaules et délicatement, il dépose un baiser sur mon front.

Une sonnerie perturbe ce beau moment. Il enlève une de ses mains de ma taille, la plonge dans la poche de sa veste pour en sortir son portable.

Mais après avoir lu le message qui vient de nous déranger, son regard n'est plus le même. Il remet l'objet à sa place et plonge ses yeux dans les miens.

- Désolé mais malgré tout ce que j'éprouve pour toi, on ne peut pas Eleanor.

Son ton est déterminé mais son regard lui, est infiniment triste.
Mon cœur lui, vient d'éclater en milles morceaux mais si c'est ce dont il a envie, qu'il en soit ainsi.

Je me défais de notre étreinte et le regarde longuement incompréhensive avant de m'éloigner. Je n'ai plus qu'a rentrer.

Une fois en haut, je jette un œil par la fenêtre pour voir s'il est toujours là.

Inconsciemment, j'ai l'espoir qu'il soit en bas. Que tout ce qu'il vient de dire est faux et qu'il veut essayer de faire quelque chose de bien avec moi.

Mais il n'est plus là...laissant le bas de ma fenêtre désert et j'ai l'impression que mon cœur aussi.

Tout en étant allongée sur le lit, je fixe le plafond.
Comment peut-on avoir les idées et les sentiments aussi changeants ?
Au matin il me veut, après-midi il ne me veut plus.
                      
Je sais qu'il a raison quand il dit que c'est proscrit, il est mon professeur et moi son élève.

~

Il est neuf heure lorsque j'ouvre les yeux ce matin, je n'irai pas en cours et je ne ferai rien du tout de ma journée non plus.
Je sais qu'il y a de meilleures manières de commencer l'année mais je n'en ai vraiment pas envie aujourd'hui.

D'un pas las, je quitte mon lit et rejoins la cuisine ou je me prépare un café.
Peut-être que je peindrai aujourd'hui, cela me changera les idées.

Après avoir bu mon café, je m'installe dans le salon, toiles et pinceaux à la main, écouteurs dans les oreilles.
Heures apres heures, musique après musiques, je traces de lignes, des courbes et les couleurs d'assombrissent a mesure que les toiles se finissent.

Lorsque je décide d'avoir enfin terminé, il fait nuit sur Londres.
J'ai réellement passer la journée sans nouvelles de personnes. Et c'est peut-être mieux comme ça après tout.

Après avoir rangé tout mon matériel, je file à la douche.
J'y prends le temps de me savonner, shampouiner ma chevelure auburn et même fais un gommage sur tout mon corps. J'en avais bien besoin.

Une fois sortie, je m'enveloppe d'une serviette et me dirige vers mon dressing.

Sweat-shirt à capuche, legging et basket. Cela fera l'affaire pour une virée nocturne.

Je m'habille, sèche mes cheveux et une fois terminé, je prends mon sac et mes clé dans l'entrée avant de sortir m'aérer la tête.

Étonnement, il fait vide dans les rues de Londres ce soir.

Je sillonne les avenues une à une jusqu'à rejoindre le parc. Assise sur l'un des banc près d'un magnifique chêne, un bruit de pas dans les feuilles craquantes me tire de ma rêverie.
Je me lève et me tourne vers la gauche, personne. Vers la droite personne. Mon cœur se met à battre a mille à l'heure.

Bordel Eleanor, pourquoi as-tu regarder autant de films d'horreur ?!

– Il y a quelqu'un ? Dis-je d'une voix tremblante.
Une silhouette noire se tient à présent devant moi et vient dans ma direction.

Je recule un pas après l'autre jusqu'à me heurter à l'arbre quand il arrive à ma hauteur.
Mon corps tout entier tremble et ma respiration accélère quand l'homme enlève la capuche de sa tête.

– JACK ? Non mais t'es sérieux ? Pourquoi tu me fou la trouille à cette heure-ci, dans un parc au plein milieu de la nuit ?!

L'air inquiet, les mains dans les poches, il s'assoit sur le banc.

– Désolé, je ne voulais pas te faire peur. Je t'ai vu arrivée dans le parc quand je faisais mon footing nocturne. Je me suis dis que c'était peut être le bon moment pour venir te voir.

– Le bon moment ? Dis moi, tu as souvent des idées stupides comme ça ?

Surpris, il écarquille grand les yeux et me fixe.

– Idées stupides ? Je veux simplement te parler Eleanor.

– De une, on ne fait pas peur aux gens dans la nuit comme ça. De deux, il n'est pas question de discuter. Tu as voulu, tu assume tes choix. On se verra en cours.

A la fois confiante et attristée, je tourne tout de même les talons et rentre chez moi.

Ai-je réellement bien fait ? Seul l'avenir nous le dira.

The Art of Love : RÉÉCRITURE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant