Chapitre 10

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Chapitre 10



On est toujours obligés de fermer les portes au moins une bonne demie heure avant l'horaire annoncé sinon on reste coincés jusqu'à au moins minuit. Cette leçon, nous l'avons retenue la première fois qu'on a organisé une journée de dons comme celle-ci. Cette fois là on avais pas mis de limite d'heure et on a accepté tous ceux qui venaient jusqu'à ce que plus personne ne vienne. On a fermé les portes à minuit moins vingt et il nous a fallu pratiquement deux heures pour tout remettre en ordre. Maintenant, l'objectif est de partir d'ici au plus tard à dix-huit heures.

En principe, si tout se passe comme les fois précédentes, on devrais être partis d'ici aux alentours de dix-sept heures. Ce qui est pas trop mal au final. C'est vrais que d'habitude je m'en fiche complètement, mais Angélina est ici et, contrairement à moi, elle travail elle demain. Je me sent coupable de la retenir ici alors que je sais très bien qu'elle a du travail à faire et qu'elle va sans doutes passer une nuit plus courte que d'habitude. Si encore je profitais un peu de sa présence pour passer du temps avec elle...mais ce n'est même pas le cas.

Non, je ne peux pas continuer à la garder ici comme un égoïste, je pense que je vaux quand même un peu mieux que ça. Je vais la ramener chez elle. J'en ai fini avec la file d'attente et je pense que mon père peut gérer sans problèmes le peu d'enfants qui restent.

Je traverse la salle et ouvre doucement la porte qui donne sur la pièce où se trouvent les enfants. Et là, surprise, c'est le calme absolu. Ils sont moins d'une dizaine et son tous en train de dessiner calmement. C'est bien la première fois que j'entre ici et que c'est calme. Angélina est assise contre le mur et a le nez plongé dans un énorme livre. Je la rejoins et m'assois à côté d'elle.

-Qu'es-ce que tu leur a fait? Ils sont tous calmes.

-Rien. Disons que ton père a du s'absenter quelques minutes et comme je n'ai pas son talent pour « ambiancer » les enfants, je leur ai proposé une activité un peu différente et plus dans mes cordes.

-Du dessein. Pas bête. Et où est passé le clown de service?

-Il était parti aux toilettes et comme il a vu que je maîtrisais assez bien la situation, il m'a demandé s'il pouvait me les confier encore un peu le temps qu'il aille faire « un petit coucou à la femme de sa vie ». Je n'allais quand même pas lui refuser ça.

-C'est ce qu'il ta dit?

-Mots pour mots. Pourquoi, ça t'étonne?

-Venant de lui? Absolument pas. S'il y a bien une chose que je ne peut pas lui reprocher, c'est le fait qu'il aime ma mère à la folie. Et c'est peu de le dire.

-Ça oui, il l'aime.

-Laisse moi deviner, il ne t'a pas lâché avec ses histoires genre « je l'aime à mourir ».

-C'était trop mignon. Il est vraiment fous d'elle et je trouve ça absolument adorable.

-Ouai. Il rend ma mère heureuse et c'est tout ce qui compte.

Elle me sourie et mes yeux dérivent sur le roman fermé sur ses jambes. Jamais je ne m'attaquerais à un livre de cette taille, je ne sais pas où ni comment les gens comme elle trouvent le courage de se lancer dedans. « Beau salaud, Un duel amoureux et torride dans l'univers de l'entreprise ». Dites moi que je rêve!

-C'est un porno?

-Non!

Ses yeux s'agrandissent et ses joues virent à l'écarlate en un instant. Je viens de la prendre la main dans le sac. Angélina, le fille la plus sage que je connaisse aime la lecture érotique. Il n'en fallait pas plus pour faire gonfler mon troisième bras.

-Tu cache plutôt bien ton jeu Beauté.

-C'est pas ce que tu crois. C'est des histoires...d'amour.

-Des histoires d'amour qui finissent dans un lit. Où ailleurs d'ailleurs. T'en fait pas, je suis étonné mais pas du tout choqué. Je trouve ça même plutôt cool, ça veux dire que toi au moins tu n'es pas coincée sur ce sujet.

-Ne va pas croire que, parce que je lis ce genre de livres, je suis...

-Je t'arrête tout de suite Angie. Je pense qu'on peu lire ce genre de livres et être une fille très bien. Comme toi. Ma mère a les 50 nuances de machin truc bidule à la maison et c'est pas pour ça que toute la ville lui est passé dessus.

C'est vrai quoi. Lire des pornos ne transforme pas une femme en salope. Pas à ma connaissance en tout cas. Je pense que ces livres son juste des phantasmes que quelques culottés écrivent pour les partagés et faire fantasmer les autres tout en se faisant un peu de tune. N'empêche que, si au lieux de faire des livres ils faisaient des films, je passerais mon temps au ciné.

-Ça peu rester entre nous? S'il te plaît.

-Ne t'en fait pas, je ne dirais rien. Cela dit, je ne vois pas où est le mal si tu lis ce genre de bouquins.

-Disons que je n'ai pas envie que les gens se fassent de fausses idées à mon sujet, c'est tout. J'ai jamais aimé me faire remarquée, je suis plutôt du genre discrète.

Ça, je le savais déjà.

-Dis moi Alex, tu crois qu'il est trop tard pour changer d'avis par rapport au don de sang? Je tiens vraiment à faire un geste.

Moi je trouve qu'elle en a déjà bien assez fait. Elle pourrait être bien installée sur son canapé devant la télé comme bien d'autres personne mais au lieu de ça elle est ici. Je pense qu'elle a déjà été assez généreuse pour aujourd'hui, inutile qu'elle se fasse du mal.

-C'est très courageux de ta part Angie, mais tu n'es vraiment pas obligée de le faire. Surtout en sachant que tu as peur des aiguilles. J'ai bien senti tout à l'heure que tu n'étais pas à l'aise.

-Justement, c'est aussi l'occasion où jamais pour moi d'affronter cette phobie. Tu me dit que ça ne fait pas mal et que ta mère est très douce. Je vais être confronté à des seringues que je le veuille ou non, alors autant profiter d'être entourée de gens bien pour vaincre ma peur. Et si en plus ça peu permettre de sauver une vie, je ne vois vraiment aucune raison de ne pas le faire.

Wouahou. Je sais pas quoi lui répondre. Je n'ai pas l'habitude de rencontrer des filles si généreuses et si courageuses. J'ai plus l'habitude de celles qui font passer leurs intérêt et leur image avant toute chose. Je savais très bien qu'avec Kagome je jouerais dans une autre catégorie, mais malgré ça je crois que je l'ai largement sous-estimée. C'est là que je me rend compte d'à quel point je la connais peu et combien je risque de la détruire. Je ne suis pas seulement un mec pas fait pour elle, je suis surtout le contraire absolu de ce qu'une fille comme elle mérite.

Il faut que je mette fin à tout ça au plus vite. Je ne peu pas prendre le risque qu'elle s'attache encore plus à moi. Pas de façon trop brutale non plus, mais il faut que je m'éloigne d'elle petit à petit jusqu'à devenir un simple voisin qu'elle saluera de loin les rares fois où elle me croisera.

-Alex?

-Ça risque de faire mal si tu bouge. L'idéal serait que tu arrive à oublier qu'on va te planter quelque chose de piquant. J'essaie pas de te faire peur, mais je sais que si tu te lève de la civière et que tu part parce que tu ne t'en sent finalement pas capable, tu ne sera plus capable de regarder les gens en face et j'ai pas envie que ça t'arrive.

-C'est gentil mais je pense que cette fois ça devrais aller. Je me dit que si personne n'a hurler de douleur c'est que c'est à la porté de tous.

-T'es sure de toi alors?

-Complètement.

-Comme tu veux. On va quand même attendre qu'il y ai moins de monde dans la salle. Comme ça, tu n'aura pas à attendre pour passer devant le médecin et tu sera plus tranquille.

-Ça marche, je te fait confiance. Et tu pense qu'on pourrait demander à ce que ce soit ta mère qui se charge de moi?

-Ne t'en fait pas, je m'occupe de ça.

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 09, 2015 ⏰

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