Chapitre 4

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Chapitre 4


Son rire éclate et raisonne si fort dans la salle que tout le monde se retourne. Ça me soulage presque qu'elle réagisse comme ça. Je m'attendais plutôt à se qu'elle se range du côté d'Antoine et qu'elle tente de me remonter les bretelles, mais il semblerais qu'elle soit un peu plus cool que je ne l'aurais cru. Voyant que tout le monde nous observe, elle essaie de se calmer un peu et étouffe son rire entre ses mains. C'est agréable de sentir qu'elle se lâche avec moi. On se connais depuis à peine plus de 24h donc pour une fille comme elle c'est vraiment bien.

-Excuse moi... Je n'ai pas pu me retenir.

-T'inquiète pas, moi ça ne me dérange absolument pas. T'es très belle quand tu sourie comme ça.

Mais quel espèce de con ! Ne jamais être sincère à ce point ; c'est pourtant l'une des premières règles que j'ai apprise avec Jason. « Quand tu dit un truc gentil à une fille pour la mettre dans ton lit, veille à ne jamais penser ce que tu dit. Si jamais tu le pense, laisse tomber et passe à une autre ». Je n'ai toujours pas compris pourquoi. Jason n'est peut-être pas la voie de la sagesse, mais ses conseils m'ont toujours été utiles jusqu'à aujourd'hui.

Évidemment elle rougie.

-Bonjour jeunes gens. Qu'es-ce que ce sera pour vous?

-Un coca pour moi. Et toi Beauté?

-Je voudrais bien un thé glacé s'il vous plaît.

-Pêche, mangue, citron, menthe, fruits rouges ou framboise?

-Framboise? Je connais pas celui-là. Va pour framboise alors.

Je vois que madame est une aventurière. Non seulement elle semble aimer les sensations fortes, mais en plus elle ose s'aventurer sur de nouvelles terres et goûter à de nouvelles saveurs. Je croise les doigts pour qu'elle soit comme ça dans tous les domaines.

-Je vous ramène ça tout de suite.

Le serveur s'éloigne enfin et je cherche en vitesse un sujet de discutions qui n'aboutira pas sur le désastre de tout à l'heure et qui me ferra échapper au silence gênant.

-Comment s'est passée ta première journée?

-Très bien. Les enfants sont hyper turbulents, mais Morgane les gère à merveille. J'espère y arriver aussi bien qu'elle le jour où je deviendrais prof moi aussi.

-Pourquoi prof?

-Parce que je pense que c'est le meilleur endroit pour enseigner la tolérance et le respect.

Elle recommence à parler comme une vielle prof. C'est quand même pas un entrainement? Si?

-C'est pas le genre de réponse que j'attendais.

-Tu t'attendais peut-être à ce que je dise que je le fais parce que j'aime les enfants. Et c'est le cas aussi. Ils sont cruels à cette age les uns avec les autres. C'est peut-être idiot mais j'ose espérer que j'arriverais à faire changer un peu ça, au moins avec les élèves que j'aurais eu.

-Pourquoi? T'en à bavé quand tu était jeune?

-Comme la plupart des élèves.

Ça c'est faut. Généralement il n'y a pas plus d'une dizaines de têtes de turques dans une école. On va dire environs une par classe. Il suffit de pas grand chose: être le premier de la classe, chouchou de la prof, être le dernier arrivé qui ne connais personne et n'a pas d'amis ou être simplement un peu « bizarre » comme disent les autres. Mais Angélina a raison sur une chose, les enfants sont cruels. Ils sont cruels parce qu'ils se moque d'une situation déjà douloureuse sans le moindre remord. D'une vilaine cicatrice due à une opération, des situations financières gênantes quand les parents ont perdu leur emplois, et les divorces. Je ne sais pas quel cas elle a subit, mais je suis sur qu'elle a fait les frais de la méchanceté de ses petits camarades.

AttiranceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant