Chapitre 4

183 14 1
                                    

Charles me menait silencieusement jusqu'au premier étage du manoir. Ce silence n'était pas gênant, je dirais même qu'il était plutôt reposant. Depuis que je suis enfant, j'entends les pensées de toutes les personnes qui m'entouraient, que je croisais dans la rue, que je côtoyais au quotidien. Avec Charles, tout était silencieux, tout était calme. Je n'avais pas à me concentrer pour éviter d'entendre ce qu'il pensait.

Sa présence à mes côtés était tellement apaisante.

_ Voici ta chambre, finit-il par dire en me montrant la porte qui était à notre gauche.

Il posa sa main sur la poignée et ouvrit la porte, entrant en premier à l'intérieur de la pièce. Celle-ci se séparait en un salon et une chambre ; tous les deux dans les tons beiges. Le salon était décoré simplement, un canapé en cuir trônait au centre orienté vers une petite télévision. Une bibliothèque emplie de livres se tenait derrière le canapé et une baie vitrée emplissait la pièce d'une délicate lumière. Quant à la chambre, un lit à baldaquin en fer forgé blanc drapé d'étoffes bleues et argentées se tenait contre le mur, le lit était en face d'une grande armoire blanche. Mes affaires avaient été soigneusement déposées au pied du lit.

_ Tu as un accès à une salle de bain privée depuis ta chambre, m'informa Charles.

_ Bien.

_ Ça te plait ?

_ C'est parfait, lui souris-je sincèrement.

Charles semblait soulagé par ma réponse. Il recula son fauteuil roulant puis se rendit dans le couloir. Je le suivis silencieusement.

_ Ma chambre est en face de la tienne et celle de Hank à ta gauche.

Je hochai la tête en regardant brièvement les portes qu'il me montrait d'un geste de la main.

_ J'espère que tu te plairas ici.

_ Je m'y plais déjà, Charles.

J'avais répondu sans vraiment réfléchir. Le rouge me monta immédiatement aux joues tandis que le mutant me regardait intensément. Je savais qu'il se retenait d'entrer dans ma tête, qu'il voulait savoir ce que je pensais réellement de lui et de son Institut ; et je remerciai intérieurement mes parents de m'avoir donné cette mutation !

_ Bien... Je... Je vais te mener à ton cousin.

Je le suivis dans le dédale de couloirs et d'escaliers. Un soupir franchit mes lèvres, faisant froncer les sourcils du télépathe.

_ Qu'as-tu ? s'inquiéta-t-il.

_ C'est un véritable labyrinthe ce manoir !

_ Tu vas t'y faire, dit-il en riant doucement.

_ Pourvu que tu aies raison...

_ J'ai toujours raison, se moqua-t-il.

_ Tu es bien présomptueux ! m'exclamai-je, un sourcil relevé.

Un sourire taquin naquit sur ses lèvres.

_ Je ne me considère pas comme présomptueux mais plus comme réaliste !

Un rire cristallin s'échappa d'entre mes lèvres, amusée par les taquineries du télépathe.

_ Il est facile d'avoir toujours raison lorsqu'on lit les pensées des personnes qui nous entourent.

_ En effet, acquiesça-t-il.

_ Cela fait donc de toi un voyeur.

_ Un voyeur ? me demanda-t-il, un sourire en coin sur les lèvres.

The music of the soulOù les histoires vivent. Découvrez maintenant