Chapitre 17

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Je posai machinalement les clefs de ma vieille voiture sur le buffet de l'entrée. Ma tête tournait, virevoltant dans les brumes de l'alcool tandis que mes jambes tenaient miraculeusement sur mes pieds. Cela faisait un certain temps que je n'avais pas autant bu mais j'avais passé un bon moment et cela était tellement rare que j'en avais profité !

Je posai ma main contre le mur de mon entrée et enlevai difficilement mes bottes, seulement l'alcool faisant encore son effet, mon équilibre déjà bien précaire se déporta vers l'avant. Je fermai les yeux, m'attendant à atterrir violemment la tête la première mais cela n'arriva pas ! Je sentis deux bras entourer ma taille et mon dos se poser contre un torse. Je pouffai doucement, me laissant aller contre Charles et posai mes mains sur les siennes.

_ Tu ne tiens plus sur tes jambes, chuchota-t-il, sa bouche contre mon oreille.

_ Je crois que j'ai trop bu, soufflai-je, tremblant sous le souffle chaud du jeune télépathe.

_ Il semblerait, rigola-t-il tout en embrassant le lobe de mon oreille.

Je gémis doucement, fermant mes yeux sous le plaisir que me provoquait mon bien-aimé. Sa bouche descendit lentement le long de mon cou, me faisant frissonner de plaisir. Je resserrai mes mains sur les siennes tandis que sa bouche se posa sur mon épaule.

_ Je suis bien là, lui avouai-je.

_ Ah oui ?

_ Oui, lui répondis-je. Je me sens entière quand je suis à tes côtés.

L'alcool semblait délier ma langue et sans que je ne m'en rende compte j'avouai à Charles ce que j'avais sur le cœur.

_ En fait, je me sens à ma place, continuai-je. Tu sais, tu es ce qui m'est arrivé de mieux depuis pas mal d'années...

Je sentis le jeune homme sourire contre ma peau et déposer quelques baisers sur mon épaule.

_ Je ressens la même chose que toi, m'avoua-t-il dans un murmure.

Un sourire étira doucement mes lèvres tandis que je fermais les yeux, somnolant contre son torse. Avec délicatesse, Charles relâcha mes mains, passa un bras autour de ma taille et son autre bras sous mes jambes puis il me porta jusque dans ma chambre tandis que je posai ma tête sur son épaule et passai mes bras autour de son cou. Il me déposa doucement sur le lit alors que je rouvrais les yeux, les déposant sur son beau visage. Le jeune homme s'installa à mes côtés sans lâcher mon regard puis passa délicatement sa main sur mon visage en une délicieuse caresse.

_ J'aurais aimé te rencontrer avant, me dit-il. Nous aurions pu en profiter beaucoup plus.

_ Pourquoi dis-tu ça ? demandai-je en fronçant les sourcils.

_ Lorsque je ne marcherai plus, je ne pourrai plus te porter, soupira-t-il. Je ne pourrai plus m'occuper de toi comme tu le mérites...

_ Je m'assiérai sur tes jambes, dis-je en haussant les épaules. Je ne vois pas où est le problème ! Justement ça sera encore mieux, je pourrai encore plus me coller contre toi !

_ Tu as toujours réponse à tout, sourit-il.

_ Je m'en fiche de ton fauteuil, je te l'ai déjà dit, Charles. Je t'aime pour toi, le reste je m'en fiche.

Les trois mots étaient sortis tout seul de ma bouche. J'écarquillai les yeux lorsque je m'en rendis compte puis, honteuse, je cachai mon visage dans mes mains. Je sentis les mains de Charles se poser sur les miennes et essayer de les ôter.

_ Ne te cache pas, Eli, souffla-t-il, la voix rauque. Moi aussi, je t'aime, m'avoua-t-il mentalement.

Je laissai Charles enlever mes mains puis, doucement il se rapprocha de moi et déposa ses lèvres sur les miennes, en un délicieux baiser. Je passai mes bras autour de son cou, mes mains se perdant dans ses cheveux. L'étreinte se fit rapidement passionnée, Charles se colla contre mon corps, sa main caressa mon cou, descendit sur mon épaule, effleura mes côtes, chemina le long de ma colonne vertébrale pour finir par se poser sur mes fesses. Des frissons de plaisir me parcoururent, me faisant gémir entre ses lèvres et me cambrer contre son corps. Charles grogna doucement, se frottant contre moi, puis il mit fin au baiser, reculant par la même occasion. Ses lèvres et son corps me manquèrent immédiatement, une légère plainte sortit de mes lèvres.

_ Pourquoi t'arrêtes-tu ? lui demandai-je, une moue boudeuse sur le visage.

_ Nous avons bu tous les deux.

_ Et ?

_ Et notre première fois ne mérite pas d'être faite sous les effets de l'alcool.

Je fronçai légèrement les sourcils. Il n'avait pas tort sur ce coup-là !

_ Juste sur ce coup ? me demanda-t-il, taquin.

_ Arrête de lire dans mes pensées ! grognai-je, mettant une claque sur son bras.

_ Tu es un véritable livre ouvert avec l'alcool ! sourit-il, amusé.

_ C'est pas drôle, boudai-je en me retournant, mon dos lui faisant face.

_ Eli ? murmura-t-il doucement.

Je le sentis se rapprocher, son torse se collant contre mon dos et son bras s'enroulant autour de ma taille.

_ Tu boudes ? souffla-t-il doucement dans mon oreille, me provoquant de délicieux frissons.

_ Mmmm, dis-je simplement.

_ « Mmmm » n'est pas une réponse valable.

_ C'est la seule que tu auras.

Un rire s'échappa d'entre ses lèvres.

_ Tu n'as pas boudé très longtemps !

_ Tu m'énerves ! grognai-je en fermant les yeux.

Il embrassa mon épaule avec tendresse, puis il tira la couette, la déposant délicatement sur nous, nous enfermant dans une délicieuse chaleur. Je me collai encore plus contre son corps, gémissant de bien-être.

_ Je t'aime Charles, soufflai-je doucement tandis que je me sentais attirée dans les limbes du sommeil.

The music of the soulOù les histoires vivent. Découvrez maintenant