Chapitre 5 : Révélation

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Cela fait près d'une semaine que le défilé est terminé. Nous avons neuf mois avant le prochain, et un an avant le suivant. Dans les ateliers, la pression est légèrement retombée mais elle reste palpable pour la production des pièces qui vont se vendre suite au défiler et continuer de se vendre après ça. 
Ce qui m'inquiète un peu, c'est que je ne suis toujours pas guérie. Les nausées et les vertiges ne cesse de me prendre tout au long des journées. La chose inquiétant bien trop Adrien et Alya, je me retrouve en consultation chez mon médecin généraliste.

- Bien ! Mademoiselle Dupain Cheng, je ne vois rien chez vous qui soit inquiétant. Je vais vous prescrire un anti-nauséeux à prendre deux fois par jours. Avant de le prendre, veillez à faire un test de grossesse. S'il s'avère positif, ne le prenez surtout pas et prenez rendez-vous chez votre gynécologue. Ce médicament vous sera alors absolument interdit.
- Un test de grossesse ?
- Oui, au vu de votre examen, il n'y a rien qui justifie vos symptômes, toutefois ils sont très courants chez femmes qui débutent leurs grossesse. 

J'acquiesce en silence, prends l'ordonnance, règle la consultation et salue poliment le médecin avant de partir. 
Enceinte ? Il est vrais que ça pourrait correspondre, mais j'ai toujours entendu dire que la majorité des couples mettaient plusieurs mois avant de réussir à concevoir. Serait il possible qu'en une nuit, nous aillons pu déjouer toute statistiques ? 
Comme un automate je me dirige vers la pharmacie la plus proche et y demande discrètement un test de grossesse. 
Une fois seule dans mon appartement, j'hésite à appeler Alya mais me ravise. Elle me demandera forcement de qui je pense être enceinte et je ne peux pas prendre le risque de mettre en danger l'identité de mon coéquipier. 
Je me dirige donc seule dans mes toilettes, fais le test et attends assise sur les cabinets en fixant le petit bâtonnet de plastique qui pourrait bien changer le cours de ma vie.

Les minutes passent et rien ne s'affiche. Pas de moins, pas de petit plus. C'est  beaucoup trop long. Néanmoins, je suis incapable de bouger de devant ce bâtonnet, mes yeux fixés dessus. 
Et si le test ne fonctionnait pas ? S'il était défectueux ? 
Je me fustige d'en avoir pris qu'un seul. 
Et s'il est positif ? Comment le lui dire ? Que va-t-il se passer après ? Je doute qu'il ne le reconnaisse pas. Mais va-t-il vouloir me dévoiler son identité ? Va-t-il m'en vouloir de l'obliger a faire un choix entre moi et ma deuxième identité ? En réalité, devrais je lui dire qui je suis ? Et va il m'en vouloir de lui avoir cacher qui je suis alors que je sais qu'il aime mes deux identités ? 

Je plonge ma tête entre mes mains. Il ne sert à rien de m'interroger ainsi. Chat Noir ferra sont choix et pour moi il est trop tard pour quoi que ce soit. J'élèverais cet enfant, coute que coute. 

En relevant la tête, je le vois. Le résultat c'est affiché. Et comme je m'y attendais, il va bouleverser ma vie. 

Je vais être Maman.

Il est maintenant temps pour moi de décider comment lui annoncer.

**********************

PDV Adrien

Coucou chaton, 
Est ce que tu peux me retrouver au sommet de la Tour Eiffel ce soir à 22h ? 
J'ai une révélation à te faire.
Bisous !

J'ai reçu ce message via notre messagerie réservée en début d'après midi. 
Recevoir un message de sa part me fait toujours autant d'effet. Mais ça n'est pas habituel. Généralement, on se lance deux trois mots après un combat pour convenir d'un rendez vous et c'est excessivement rare. Cette messagerie n'est d'ailleurs là que pour les urgences absolues. 
Il est donc inquiétant de recevoir un message de sa part. Pourtant, les mots qu'elle a choisis n'ont pas l'air bien inquiétants, presque joyeux en réalité. 

Résultat, j'ai passé la fin de mon vendredi à me demander ce qui pourrait bien pousser la plus belle des héroïnes à me contacter sur notre canal d'urgence.

Finalement, à 21h30 je ne tiens plus en place et prends mon envol acrobatique vers la dame de fer.
De loin, j'aperçois une silhouette assise au bord de la passerelle, une jambe dans le vide et l'autre pliée sous son menton. Je ne distingue pas les couettes caractéristiques de ma coéquipière. A la place, une longue chevelure semble flotter au grés du vent.
En posant le pied sur le métal, je me rends compte qu'il ne s'agit pas de ma coéquipière, mais de Marinette. 

M - Tu te demande sûrement comment j'ai bien pu arriver là et où a bien pu passer ta coéquipière, non ?
CN - C'est vrais. Mais je me demande aussi ce que tu peux bien faire là.

Elle laisse planer un léger silence qui ne me déplait pas. La situation est étrange, mais je me sens en confiance. Peut être parce que c'est elle, peut être parce que je sais que ma coéquipière ne me mettrai pas dans une situation dangereuse sans me prévenir ou tout simplement parce que je n'ai aucune raison d'être méfiant en la présence de Marinette.
Elle se relève gracieusement, ne tangue pas et se tourne vers moi tranquillement.

M - La première réponse, c'est que j'aurai du te dire, dès l'instant ou j'ai compris que je t'aimais et que tu m'aimais moi aussi, qui nous somme. 
M - En réalité je suis montée ici sans l'aide de qui que ce soit. Maintenant, demande toi mon chaton, qui peut monter ici sans aide, à part toi ?
CN - Elle ne t'a donc pas amenée ici ?
M - Non, je suis montée seule. 

Je ne comprends pas, comment ? Ca ne peut pas être possible. Et pourtant...

CN - Ladybug ? Tu es Ladybug ?
M - Oui mon chaton, c'est moi.
CN - Mais, pourquoi ?

Je suis complètement pris au dépourvu, jamais je n'aurai cru qu'elle me révèlerai son identité, jamais je n'aurai imaginé que les deux seules femmes que j'ai aimé n'en soit qu'une seule.
Ses deux yeux bleu si sincères, transperce mon âme ce soir. Je suis à la fois heureux et sous le choc. Il faut que je lui dise moi aussi, il faut qu'elle sache !

M - Je pensais tout te dire après avoir vaincu le Papillon. Mais j'ai fini par tomber amoureuse de toi et les choses ont pris un cour inattendu.
CN - Mais on avait convenu la dernière fois d'attendre notre victoire, pourquoi rompre cette promesse ? Pourquoi aujourd'hui ?
M - Ca m'amène à ma deuxième révélation.

Elle me tend dans ses deux mains, paume vers le haut, une petite boite de carton blanc. 
Je la saisit, et sous ses yeux tout à coup empreints d'une légère peur, je l'ouvre. 
Mon souffle se coupe, je ne sais plus comment respirer pendant quelques secondes, avant de relever mes yeux ronds d'étonnement vers elle.

CN - Tu ... Tu es ? 
M - Enceinte. De quatre mois. Je n'ai pas encore fait de visite de confirmation chez mon gyneco mais après quatre mois, j'imagine que les chances de faux positifs sont minces.
CN - C'est pour ça...

Devant mon air d'illumination, comme si je comprenais quelque chose de capital, son air se fait interrogatteur.

M - Pour ça quoi ?
CN - Que tu était malade ces derniers jours. C'était pas le stress, c'était le bébé...
M - Quoi ? Comment tu sais ça ? 
CN - C'est à mon tour Princesse. C'est à moi de te faire une révélation. 
M - Hein ? Non non non, tu dois d'abord prendre le temps de la réflexion, savoir si tu veux être là pour le bébé et si tu es près surtout à être père. Je ne veux pas t'obliger, tu es très jeune et...

Elle panique, je reconnait bien là la Marinette que je connais. Elle a été si calme depuis le début de notre conversation. 
Je m'avance donc rapidement vers elle, saisis ses joues entre mes paumes et relève son joli visage rond avant de me dé-transformer. 

A - Marinette, je t'aime. Bien sûr que je serai la pour notre bébé, bien sûr que non je ne suis pas près, et c'est normal ! Nous sommes jeunes  et je ne pense pas qu'on soit réellement près un jour à avoir des enfants. Mais ce bébé est le fruit de notre amour, la clés des barrières qui nous séparaient. Je veux ce bébé avec toi, on va l'élever ensemble. D'accords ?

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