Un peu de ressentiment

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Je regarde tendrement l'amitié qu'est la nôtre

En soupirant parfois quand je vois comme elle change.

C'est encore fusionnel, le contraire me dérange ;

Mais je déteste t'entendre me vanter un autre.


Je ne suis pas jaloux, je ne suis pas comme ça

Je ne suis pas jaloux, enfin, je ne crois pas.

J'abhorre ta balance, qui, nettement, penche

En faveur de celui, qui, cette colère, enclenche ...


Est-ce perdu d'avance ? Je le sens, je le sais.

Quelle chance ai-je encore, seulement de rester ?

A n'en choisir qu'un, l'autre en est écarté ;

Indubitablement ; l'inverse serait surfait.


Tu me manques sans doute, comme notre solitude.

Nos souvenirs grandissent et prennent leur envol

Contre l'adversité. Ils sont, d'une histoire, le prélude.

Comme je regrette cette poignée de nuits folles.


Et puis mon coeur se serre soudain très doucement

Un peu moins doucement à chaque mot échangé.

Autre chose me tourmente ; pire qu'être abandonné

Je ne crains rien de plus que mon remplacement.


Tu m'as donné les clefs d'un jardin que j'adore

Ouvert le portail d'un monde de lumière.

C'est alors que celle-ci me devient étrangère,

Vive. Tu as offert, à d'autres, tes trésors.


Je ne te hais pas. Comment le pourrais-je.

Tant de belles choses me restent encore en pensées.

Moi, te détester ? Un pur sacrilège,

Qui injurie ce que j'ai tenu pour sacré.


Ce n'est qu'une insomnie, pas la pire, pas des moindres.

Je ne fais que coucher des doutes sur papier.

Je pense trop quand les étoiles viennent à poindre...


Il est tard, tôt peut-être, et je suis fatigué

Mais loin de moi l'idée d'à nouveau, me plaindre.

Le ressentiment va, je l'espère, s'estomper.



*Cel.

Poèмeѕ d'ιɴѕoмɴιeѕ, 2ème éditionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant