Apprendre à vivre sans elle...

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Cinq ans. Ça avait duré cinq ans. Elles avaient étaient heureuses, tellement heureuses. Elles étaient même fiancées, et elles parlaient d'avoir des enfants. Elles avaient toutes les deux un métier qu'elles adoraient, et elles se soutenaient mutuellement. Elles ne se disputées presque jamais, et quand c'était le cas ce n'était jamais très sérieux et elles se réconciliaient vite. Tout allait pour le mieux dans leur vie. Rien ne laissait présager ce qui allait se passer... rien...

- Beca, il va falloir y aller.

La blonde qui venait d'entrer dans la pièce était la meilleure amie de sa fiancée. Elle leva la tête vers elle et la hocha légèrement. La blonde allait sortir de la pièce, comprenant parfaitement qu'elle avait besoin d'être encore un peu seule avant d'affronter cette situation plus que cauchemardesque.

- Qu'est-ce que je vais faire maintenant Aubrey ?

C'était la première fois qu'elle parlait depuis le jour où elle avait apprit la nouvelle il y a presque trois semaines. La dite Aubrey se figea, elle ne savait pas quoi répondre à ça. Elle alla pourtant s'asseoir sur le lit de la brune. Elles avaient besoin l'une de l'autre en ce moment, même si c'était difficile à croire.

- Je sais pas Beca. Répondit sincèrement la blonde.
- Je... C'est elle qui m'a relevait il y a six ans.

Oh ça elle le savait. Elle avait connue la brune au même moment que sa meilleure amie, il y a 6 ans. Elle avait été témoin de leur coup de foudre. Tout comme elle avait vite comprit que la brune était déprimée pour une raison quelconque. Sa meilleure amie l'avait alors prise sous son aile. Et petit à petit, elle avait vu leurs sentiments l'une pour l'autre s'intensifier. Jusqu'à ce qu'elles se l'avoue un an plus tard.

- Je suis plus rien sans elle Aubrey. J'ai tout perdu, le jour où je l'ai perdue elle.
- Non, c'est faux. Tu as toujours des amis avec qui tu pourras rire. Pas tout de suite c'est sûr, mais ça finira par revenir un jour ou l'autre. Tu as toujours ton métier dont tu as toujours rêvé et que tu adore. Tu peux toujours adopter cette petite fille que vous rêviez d'avoir toutes les deux.
- Mais ça sert à rien, parce qu'elle est plus là. Plus là pour rire avec moi. Plus là pour que je puisse lui raconter mes journées au travail et entendre les siennes. Plus là pour élever cette petite fille avec moi. Plus là pour notre mariage. Plus là pour me tenir la main. Plus là pour m'embrasser. Plus là pour me remettre sur le droit chemin. Elle est...
- Toujours dans ton cœur Beca.
- Chloé était toute ma vie.
- Et elle était ma meilleure amie. Elle restera toujours la meilleure amie que j'aurais jamais eu d'ailleurs.

La brune éclata en sanglot et Aubrey la prit dans ses bras. Durant les cinq ans qu'elle avait passé en couple avec sa meilleure amie, elles avaient bien du apprendre à se connaître. Elle avait donc finit par l'apprécier réellement et à la considérer comme une amie. Elle avait même finit par comprendre que jamais personne n'irait mieux avec Chloé, et ne la rendrait jamais plus heureuse que Beca. Elles étaient faites l'une pour l'autre, et la blonde avait été aux anges quand ses amies lui avait annoncé leur futur mariage.

- Je t'aime, on se voit demain. Annonça soudainement la brune.
- Euh...
- Ses derniers mots. C'était ses derniers mots. Elle s'apprêtait à monter dans l'avion. 16 heures de vol nous séparer, et on allait se retrouver après qu'elle ait passé presque un mois à l'étranger.

                                                                     * Flash Back *

Sa fiancée était à plus de 15 000 kilomètres d'elle depuis tellement longtemps qu'elle ne comptait plus. Elle ne disait rien, c'était son travail. Parfois elle partait pour donner des conférences, et parfois elle avait un impact suffisant pour changer un petit bout du monde de quelqu'un. Elle en était fière, mais elle lui manquait quand elle partait. Surtout quand elle ne savait pas quand elle rentrait. Car souvent, des dates étaient rajoutées et le séjour se rallongeait. Alors, elle fut plus qu'heureuse quand son téléphone sonna et qu'elle vit la photo de sa rouquine apparaître. Elle décrocha sans attendre, impatiente d'entendre sa voix.

- Salut mon amour. Fit-elle en décrochant.
- Salut ma puce. Comment tu vas ? Entendit-elle.
- Bien, mais tu me manques atrocement.
- Tu me manque aussi Beca. Terriblement.
- Tu rentres quand ?
- Je suis à l'aéroport. Oh... ben voilà, j'ai lâché le morceau. Ça devait être une surprise. J'aurais du débarquer demain à ton boulot, et tu m'aurais sauter dans les bras pour m'embrasser langoureusement.
- Tu sais, ça peut toujours se faire. Même si je suis au courant. De toute façon tu m'as tellement manquer que je comptais bien t'embrasser langoureusement à ton retour. Que se soit une surprise ou non. Que se soit à mon bureau ou ailleurs.
- Ouah, j'ai encore plus hâte de te revoir.
- Et encore, je n'ai pas tout dévoilé.
- Tu comptes faire quoi d'autre ?
- Tu verras demain. Chlo... j'ai un double appel, c'est le boulot. Je dois te laisser désolée.
- Je comprends ma puce, t'en fais pas.
- OK. À demain alors mon amour, je t'aime.
- Je t'aime, on se voit demain.

Beca raccrocha en souriant et répondit à son patron.
Pendant ce temps sa fiancée montait dans un avion qui n'arriverait jamais à destination...

                                                          * Fin du Flash Back *

Elle avait attendu toute la journée de la voir débarquée à son bureau. Toute la journée... Bien-sûr Chloé n'était jamais venue. Et elle apprenait le soir, aux informations, que l'avion de sa rouquine s'était crashé dans l'océan pacifique. Elle ne reverrait jamais sa fiancée, n'entendrait plus sa voix, ne sentirait jamais plus la chaleur rassurante de ses étreintes, et de sa main dans la sienne. Elle ne l'épouserait jamais, elle n'aurait jamais d'enfants avec elle. Ne lui annoncerait jamais la promotion qu'elle venait d'avoir. Ne l'embrasserait plus jamais... C'était sa vie qu'elle perdait ce soir là en apprenant qu'il n'y avait pas de survivants. Et elle n'avait même plus écouté, elle ne savait donc pas ce qui avait causé le crash. Elle ne savait pas pourquoi sa Chloé était morte...

- C'est avec elle que j'ai appris à vivre...
- Et maintenant tu vas devoir apprendre à vivre sans elle...
- J'y arriverait pas.
- Si Beca, il le faut. Pour elle, pour Chloé. Elle ne voudrait pas que tu abandonne, encore moins après tout ce qu'elle a donné pour que tu reprenne goût à la vie quand elle t'a connue.
- Mais c'est grâce à elle que je vivais.
- Et tu continuera de vivre ! Pour elle ! Beca je t'en prie ne me laisses pas tomber ! Ne... ne la laisse pas tomber elle... Pas après tout ce qu'elle a fait pour toi... Tu lui dois au moins ça.

Beca tourna enfin son regard vers son amie. Elle avait raison, elle le savait. Chloé avait tellement donné pour lui redonner le goût de vivre, elle ne pouvait pas abandonner maintenant. Alors c'est vrai que la rousse lui avait apprit à vivre avec elle, et pas sans elle. Mais elle allait devoir trouver un moyen de le faire quand même. En l'honneur de la seule femme qu'elle avait jamais aimée. Seulement elle allait avoir besoin d'aide...

- J'arriverais pas, pas ici en tout cas. C'était... chez nous...
- Tu peux venir vivre à la maison dès ce soir. Je t'hébergerais jusqu'à ce que tu trouve un autre endroit où vivre. Et je t'aiderais. Tu as ma parole.

Beca sourit légèrement. Très légèrement. Elle hocha la tête pour lui faire comprendre qu'elle était d'accord. Puis la blonde se leva et aida Beca à faire de même.

- Il faut vraiment y aller maintenant Beca. Ils nous attendent pour l'enterrement.

Trois semaines. Il avait fallut attendre trois semaines pour que tous les corps soient repêchés et rapatriés afin que leurs proches puissent les enterrer convenablement. Beca avait espérer pendant trois semaines qu'elle se réveillerait. Malheureusement ce n'était pas un cauchemar. Chloé était vraiment morte dans ce crash, elle ne reviendrait pas...
Elle se leva, prête à avancer. Elle prit la main d'Aubrey, et ce geste signifiait tellement pour toutes les deux. Elles allaient devoir avancer ensemble, apprendre à vivre sans elle...
Pourtant à la dernière minute, Beca se tourna vers cette chambre dans laquelle elle ne rentrerait plus. Elle fut sûre de la voir, allongée sur leur lit, endormit paisiblement. Et cette scène lui fit lâcher d'autres larmes.

- Je t'aime Chloé... je t'aimerais toujours...

Elle tourna enfin le dos définitivement et sortit de la pièce. Bien qu'elle avait assisté à la scène, Aubrey ne dit rien. Elle comprenait. Elle avait parlé à sa meilleure amie elle aussi, même si elle n'était pas là physiquement. C'était thérapeutique, et elle comprenait ce besoin. La brune l'entraîna alors hors de la pièce, pour toujours...

                                                              FIN

OS Bechloé/SendrickOù les histoires vivent. Découvrez maintenant