Le dernier baiser...

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Comme chaque matin, Chloé se réveilla avec le sourire aux lèvres. Mais quand elle tourna la tête et qu'elle tomba sur son réveil, son sourire s'effaça et elle se redressa brusquement.
 
- Oh non, c'est pas vrai.
 
La brune qui dormait à ses côtés se réveilla à son tour à cause du mouvement brusque qu'elle venait de faire dans le lit.
 
- Hummm... Qu'est-ce qui se passe ?
- J'ai pas entendu mon réveil, je suis en retard. Répondit la rousse.
- Ou tu as plutôt oublié de le mettre hier soir quand on s'est couchées.
- Ouais...
 
Chloé sortit alors du lit et commença à s'habiller à toute allure, sous le regard de Beca qui souriait, et qui se retenait de rire devant sa copine qui venait de mettre son tee-shirt à l'envers. Heureusement elle la prévint car elle ne pouvait pas la laisser aller au boulot comme ça. Et une fois que son tee-shirt fut à l'endroit, Chloé courut jusqu'à l'entrée pour mettre ses baskets et sa veste. Elle récupéra ses clés et s'apprêta à sortir quand...
 
- Hé ! T'as pas l'impression d'oublier un truc par hasard ? Fit mine de gronder la brune qui venait de la rejoindre.
- Oh pardon mon amour.
 
Chloé sourit et s'approcha de la brune. Elle l'embrassa rapidement, très rapidement en fait vu qu'il ne s'agissait que d'un simple smack. Puis elle se remit face à elle.
 
- Aller, j'y vais ou je vais vraiment être en retard. A ce soir mon amour.
- A ce soir.
 
Beca sourit, et Chloé lui rendit son sourire avant de sortir de l'appartement.
La journée passa comme toutes les autres pour la brune. Surtout depuis qu'elle était en vacances. Elle avait fait le ménage, une tournée de linge sale, rangé l'appartement, et... elle avait même trouvé le temps de faire quelques mélanges. Et vers 19h, elle pensait que Chloé ne tarderait plus à rentrer, comme toujours. Alors elle se dirigea vers la cuisine pour commencer à lui préparer un bon petit plat, rempli d'amour. Mais avant qu'elle n'atteigne la pièce, elle entendit toquer à la porte. Elle sourit, pensant que c'était sa fiancée.
 
- Ben alors, tu as oublié tes clés dans la précipita... Commença-t-elle en ouvrant la porte.
 
Elle se stoppa net cependant en voyant que la personne derrière la porte, ce n'était pas sa rouquine. Loin de là, puisqu'il s'agissait de deux agents de police en uniforme. Une femme et un homme. Et même si la femme était rousse, ce n'était pas sa rousse.
 
- Euh... Bonjour. Fit la brune.
- Bonjour mademoiselle. Répondit l'homme.
- Je... je peux faire quelque-chose pour vous ?
- Vous êtes bien Rebecca Mitchell ?
- Euh... oui.
- Est-ce que nous pouvons entrer ? Nous somme de la police.
 
Vu leurs uniformes, cette précision n'était pas vraiment nécessaire, mais Beca avait la drôle de sensation qu'il cherchait à combler le silence, et à la mettre à l'aise. Comme s'il s'apprêtait à lui annoncer une mauvaise nouvelle. Et vraiment... elle détestait cette sensation ! Mais elle n'allait tout de même pas leur claquer la porte au nez. Si la police venait la voir, c'était pour une raison importante, forcément. Alors elle se décala pour les laisser passer.
 
- Bien-sûr, entrez.
 
Elle les guida tous les deux jusqu'au salon, et ils s'installèrent. Elle leur proposa à boire, mais ils déclinèrent gentiment. Il y eut de longues minutes de silence, car personne ne savait comment engager la conversation, ni comment s'y prendre. Et Beca ne cessait de guetter la porte d'entrée, se demandant quand Chloé allait arriver. Et ce qu'elle allait bien pouvoir penser en voyant deux agents de police dans son salon avec sa fiancée.
 
- Vous connaissiez Chloé Beale ? Finit par demander la femme avec prudence.
- Oui. C'est ma fiancée. Fit la brune sans se rendre compte de l'emploi du passé.
- Oh... donc vous étiez intimes ? Vérifia l'homme.
- Oui. Mais pourquoi vous voulez savoir ça ?
 
Beca commençait à s'inquiéter. Cette fois, elle avait bien remarqué l'emploi du passé pour parler de sa fiancée. Et ça ne lui disait rien qui vaille !
 
- Il... il ne lui ai rien arrivé hein ? Rassurez-moi. Pria-t-elle doucement.
- Et bien en fait mademoiselle Mitchell... Fit l'homme. J'ai le regret de vous annoncer que votre fiancée a eut un accident de voiture ce matin et...
- Quoi ?!? Mais elle est où ? Et pourquoi on me prévient que maintenant ? Elle est dans quel hôpital au juste ?
 
La petite brune se leva soudainement et commença à se préparer pour sortir. Elle ne comprenait rien à ce qui se passait. Mais il fallait qu'elle aille voir Chloé, ça elle le savait. Mais le comportement des flics l'inquiétait. Pourquoi étaient-ils venus ? Ça ne devrait pas être l'hôpital qui devrait l'appeler dans ce cas ? Et pourquoi ne bougeaient-ils pas alors que Chloé devait être en train de souffrir toute seule dans sa chambre d'hôpital ?!?
 
- Mademoiselle, calmez-vous ! Pria la femme.
- Non je me calmerai pas ! Ma fiancée est à l'hôpital ! Et j'ai l'impression que vous cachez des choses importantes ! Dîtes-moi ce que vous ne me dîtes pas !
- Et bien en fait... Chloé Beale n'a malheureusement pas survécu à ses blessures. Annonça alors l'homme en se levant pour se mettre face à elle. Son état était trop grave et les secours n'ont, hélas, rien put faire. Je...
- Non... non ! Vous mentez ! Je suis sûre que vous mentez ! Je vous interdit de dire ça !
 
Beca hurlait, comme si cela allait les empêcher de dire quoi que ce soit d'autre. Comme si ça suffirait à faire rentrer la rousse chez elles. Mais au contraire, l'homme lui prit les mains et continua, comme on le lui avait enseigné. Dans ce genre de situations, que tous les policiers détestaient, il était important de dire distinctement les mots. Très important. C'était ce qui permettait aux proches de réalise la triste vérité. Et qu'ils comprennent ce qui était en train de se passer exactement.
 
- Je suis navré mademoiselle Mitchell, mais elle n'a pas survécu... Votre fiancée, Chloé Beale, est décédée des suites de ses blessures, ce matin à 11h34 précise. Annonça-t-il alors.
 
11h34... 11h34 ?!? Mais... mais elles s'étaient quittées à 8h45 ce matin ! Chloé devait être au boulot à 9h ! Enfin... plus en fait, vu qu'elle était en retard... Et si elle avait vraiment eut cet accident sur le chemin, alors cela signifiait... cela signifiait qu'elle avait souffert pendant plus de deux heures ?!? Et Beca n'avait pas était là pour elle, pour la soutenir, et pour la réconforter ! Et elle serait partie... Et Beca aurait continuer de vivre sa journée normalement ! En riant, en souriant, en écoutant de la musique, et en faisant ce qu'elle aimait... Alors que sa fiancée n'était plus là ?!? Non... non, elle refusait d'y croire !
 
- Non... Non ! Je refuse de vous croire ! Sortez d'ici tous les deux ! Elle ne va pas tarder à rentrer et elle va s'inquiéter si elle vous voit !
- Mais... Mademoiselle... Si nous somme là, c'est pour venir vous chercher. Nous avons besoin que vous veniez à la morgue pour l'identifier avec certitude, je suis désolé.
- Et bien allons-y ! Comme ça je vous prouverez que vous vous trompez !
 
Mais avant de les suivre, Beca laissa un mot bien voyant à l'attention de Chloé. Pour qu'elle ne s'inquiète pas si elle n'était pas là quand elle rentrerait. Car oui, elle était persuadée qu'ils se trompait, et que sa rouquine allait rentrer chez elles...
Malheureusement, quand les deux agents lui indiquèrent la morgue, et qu'on souleva le draps qui recouvrait le corps... Beca fut obligée de constater que c'était bel et bien celle qu'elle aimait qui se trouvait sur cette table froide. Et des larmes coulèrent sur ses joues...
Elle regarda un long moment le corps sans vie de sa fiancée. La rousse était là, allongée... le visage à moitié défiguré par les plaies au crâne. Il y avait plusieurs ecchymoses également sur la partie du corps qu'on lui laissait le droit de voir... Instinctivement, la brune lui prit la main. Elle était froide. Et comme si elle voulait vérifiait que Chloé n'était vraiment plus... elle se mit à lui caresser doucement le dos de la main qu'elle tenait. Attendant, priant pour avoir une réponse, un retour à ses caresses. Comme toujours. Mais au lieu de ça, elle fut forcée de constater qu'elle n'avait aucune réponse. Ses larmes redoublèrent, et elle se retrouva incapable de dire un mot. Elle était anéantie, dévastée... Elle qui se souvenait encore de la douceur, de la chaleur de sa peau et de son teint rosé. Voilà désormais qu'elle était blême, grisâtre, et froide. Et que plus jamais elle ne sentirait la chaleur de son corps... de cet amour qui l'habitait... Que plus jamais elle n'entendrait sa voix... Et que plus jamais elle ne verrait son sourire, ou ses magnifiques yeux bleus si unique...
Elle identifia le corps d'un simple mouvement de tête, incapable de parler, et les policiers la raccompagnèrent chez elle. Là où, sans un mot, elle s'enfuit dans son lit et attrapa l'oreiller de sa rousse qu'elle serra contre elle pour sentir son odeur. Tout en pleurant les larmes d'un amour brisé...
 
- Oh mon Dieu Chloé... je... je n'ai même pas pu te donner un dernier baiser d'amour... Le dernier souvenir que j'ai de toi, c'est juste ce simple bisou rapide. Comme si... comme si nous allions en avoir encore beaucoup d'autres. Mais en fait... c'était notre dernier moment ensemble. Notre dernier regard. Notre dernière attention l'une pour l'autre. Notre... notre dernier baiser...
 
Les jours passèrent et la petite brune refusait de parler à qui que ce soit. Elle préférait se retrouver dans le noir, loin de toute réalité... loin de l'absence de sa rousse. Malgré le manque de sa fiancée, et son refus de voir la réalité en face, elle avait accepté de se rendre aux obsèques. Mais elle était rentrée juste après l'enterrement, refusant de se rendre à la veillée funèbre. À peine fut-elle rentrée dans l'appartement, qu'elle retira sa robe noire et enfila le tee-shirt de Chloé, celui avec le bateau dessus, et dont elle se servait toujours comme pyjama. Beca s'allongea sur le lit, et s'endormit en serrant contre elle l'oreiller de Chloé qui ne la quittait plus depuis des jours. Cachant ses larmes avec. Et alors qu'elle somnolait, elle soupira quelques mots...
 
- Chloé... si je... si je pouvais remonter le temps...
 
Et elle fut emportée par le sommeil...
 
- Mon amour réveilles-toi !
- Chlo... laisses-moi dormir encore un peu.
- Non. Il faut que tu te réveille.
- Mais pourquoi faire ?
- Pour continuer à profiter de la vie tiens !
 
La petite brune se redressa brusquement dans son lit, en ouvrant les yeux et en cherchant autour d'elle la rouquine qui venait de la réveiller.
 
- Chloé !
 
Elle regarda une deuxième fois autour d'elle, et passa sa main dans ses cheveux en se rendant compte qu'il n'y avait aucune trace de sa rousse. Tout ça n'était qu'un rêve... Elle reprit alors ses esprits et enfouit de nouveau sa tête dans l'oreiller de sa rousse. Sentant son odeur qui lui réchauffa le cœur un très cour instant. C'était comme si sa fiancée était de nouveau là, auprès d'elle, et que cette nuit, elle n'avait pas été seule dans ce lit. Elle glissa sa main à côté d'elle, et constata que la place de la plus grande n'était pas chaude.
 
- Donc c'était bien qu'un rêve...
 
Elle soupira, sortit du lit, et se rendit dans la salle de bain où elle tomba sur son reflet dans le miroir... Et autant dire que ce n'était pas joli à voir... Mais de toute façon, pour qui aurait-elle envie de se faire belle si Chloé n'était plus là ?
 
- Tu me manque tellement... Comment réussir à vivre sans toi hein ? Comment ? Tu étais ma vie Chloé. Ma vie ! C'était toi ! Et maintenant que je suis sans toi je...
 
La brune s'arrêta soudain et pensa à son rêve...
 
- Et si... et si tu étais encore là ? Tu ne m'aurai jamais abandonnée. Pas comme ça...
 
Elle se mit alors à crier dans l'appartement. Comme pour se convaincre encore plus de la vérité de ses propos. Et comme si la rousse lui répondrait...
 
- C'est ça Chloé ?!? Tu es encore là n'est-ce pas ?!? Et tu viens pendant que je dors c'est ça ?!?
 
Bien-sûr, elle n'eut aucune réponse. Alors elle se précipita dans son lit, et ferma les yeux très fort pour s'endormir de nouveau, persuadée que cette fois, elle allait revoir l'amour de sa vie. Et non pas seulement, entendre sa voix...
 
- S'te-plaît reviens me voir... J'ai besoin de toi, de te voir... je t'en supplie.
 
Mais malgré sa prière, et bien qu'elle ai réussit à dormir un peu cette nuit. Elle n'avait ni revu, ni entendu la voix de sa fiancée. Et elle passa la journée seule dans son salon, à broyer du noir et revivre en boucle ce matin fatidique. Leur dernier moment ensemble, et leur dernier baiser... avant que sa fiancée n'aie cet accident de voiture moins de 20 minutes plus tard...
Le lendemain, toujours aucun rêve de sa belle rousse. En revanche, elle reçut un message d'Aubrey lui disant qu'elle passerai dans l'après-midi. Mais comme justement, c'était déjà l'après-midi, Beca alla prendre une douche qui, il faut l'avouer, lui fit le plus grand bien. Mais quand elle se regarda ensuite dans le miroir, et qu'elle vit ses cernes, et son état, elle ne put s'empêcher de se trouver elle-même pathétique...
 
- Pauvre folle... Comme si c'était possible de la revoir. J'aurai dut la retenir ce matin là. J'aurai dut...
 
Elle ne put terminer sa phrase car elle entendit toquer. Un frisson la parcouru dans toute la colonne vertébrale, se souvenant de la dernière fois où on était venu toquer à sa porte. Elle finit de s'habiller rapidement, et alla ouvrir.
 
- Salut...
- Bonjour Beca.
 
Et sans dire un mot de plus, la plus petite laissa la blonde entrer dans l'appart. Aubrey regarda autour d'elle et regarda autour d'elle et remarqua qu'il faisait noir, et qu'il y avait une mauvaise odeur de renfermé. Elle ouvrit les volets, et une fenêtre, permettant enfin à l'air de rentrer. Ce que la brune ne sembla même pas remarquer. Elle ne faisait même pas attention à ce que pouvait faire la blonde chez elle, jusqu'à ce qu'elle lui tende une tasse de café plusieurs minutes plus tard.
 
- Tiens Beca.
- Merci...
 
Elle lui prit la tasse, et la blonde s'installa sur un fauteuil. Les deux jeunes femmes évitèrent de parler, ou même de se regarder. Car à chaque fois, elle voyait en l'autre le seul vrai point commun qu'elles avaient et qui avait finit par les rapprocher... Chloé. Et elles revoyaient défiler leurs souvenirs communs avec la rousse... Alors une fois que la blonde eut finit sa tasse, elle s'en alla, mais non sans se tourner une dernière fois vers la brune.
 
- Beca tu sais... elle me manque terriblement à moi aussi...
 
La petite brune ne répondit pas et attendit d'entendre la porte se refermer. Elle éclata alors en sanglot une fois qu'elle fut seule.
Le soir venu, elle alla se coucher, priant comme toujours pour voir sa fiancée dans ses rêves. Qu'elle n'avait toujours pas vu depuis le jour où elle avait entendu sa voix la réveiller. Ce n'est que tard dans la nuit qu'elle parvint enfin à s'endormir.
Quand elle ouvrit les yeux, elle tomba sur une chevelure qu'elle ne connaissait que trop bien. Elle s'approcha alors, respirant l'odeur de sa rousse...
 
- Chloé... Bonjour... Murmura-t-elle alors.
- Bonjour mon amour. Il est quelle heure ? Fit-elle en se tournant vers la brune pour la voir en face.
- Je sais pas, mais on s'en fiche.
 
La plus vieille tourna alors sa tête vers le réveil.
 
- Oh non c'est pas vrai... je vais être en retard.
- C'est... c'est pas grave. Reste mon ange. Pria la brune, soudain inquiète à l'idée de voir le scénario se répéter.
- Mais je ne peux pas. Sinon je risque d'avoir des ennuis.
- Ce n'est qu'un travail.
- Oui, mais il nous permet de vivre un peu quand même.
 
Sur ces mots, la rousse embrassa rapidement Beca et partit...
La brune se réveilla en sursaut, réalisant qu'elle avait rêver, mais que cette fois, ou cette fois... elle avait bel et bien revu l'amour de sa vie. Elle avait même put sentir sa chaleur et son odeur un court instant...
 
- J'y arriverai Chloé... je t'empêcherai de partir ce matin...
 
Le temps continuait de passer, et Beca n'avait toujours pas réussit à retenir à Chloé dans ses rêves. Peu importe le scénario, elle finissait toujours par partir. Mais elle avait quand même commencer à ressortir. Même si elle traînait uniquement dans les lieux où elle préférait aller avec la rousse. Elle regardait les passants et se remémorait ses souvenirs avec elle. Et quand elle rentrait, c'était pour repartir dans ses rêves, cherchant toujours à la retenir... Au point qu'elle ne répondait même plus aux messages des Bellas, et refusaient de les voir, préférant fuir la réalité.
Elle ouvrit les yeux, et cette fois, elle se retrouva face au doux visage de sa fiancée. Elle n'osa pas la réveiller, préférant la regarder dormir encore un instant. Cherchant encore à gagner du temps, en regardant ce magnifique visage qui lui manquait tant... Mais la rouquine finit par ouvrir les yeux, comme à chaque fois. Leurs regards se croisèrent, et elle lui offrit encore son magnifique sourire...
 
- Bonjour mon amour... ça fait longtemps que tu es réveillée ? Demanda la rousse.
- Non... je rêve... comme à chaque instant que je passe avec toi.
- Oh mon amour. Je t'aime tu sais.
- Je t'aime aussi mon ange...
 
Chloé s'approcha légèrement et elle effleura les lèvres de Beca...
C'est alors que la brune se réveilla brusquement.
 
- Oh non Chloé, pas comme ça... Pourquoi tu me réveilles maintenant ?
 
Bien-sûr la plus petite n'eut pas de réponse, comme d'habitude. Mais c'était devenu comme un rituel. Après chaque moment où elle voyait sa rousse, elle avait besoin de lui parler à voix haute. Comme si elle l'entendait, où qu'elle la voyait de là-haut...
La prochaine nuit où elle revit encore sa rousse, et se réveilla face à elle, Beca décida encore de gagner du temps. Mais cette fois, en tentant un nouveau truc. Elle n'y avait encore jamais pensé alors que c'était simple en fait, et qu'elles l'avaient déjà fait plusieurs fois en vrai. Alors elle vint se placer sur Chloé, pour l'empêcher de partir, et se mit à lui embrasser le cou, la faisant gémir... comme ce son lui avait manqué !
 
- Bec's... je... je vais vraiment être en retard. On pourra faire ça ce soir. On aura tout notre temps.
- Non au contraire... on aura jamais assez de temps. Et puis... quitte à être en retard, autant que tu le sois vraiment.
 
Sur ces mots, la rousse se laissa alors aller aux caresses de sa brune, qui parvint cette fois à la garder auprès d'elle beaucoup, beaucoup plus longtemps que prévu. Mais même avec un énorme retard pour le travail...
La plus petite se réveilla, essoufflée. Encore une fois, elle n'avait pas put changer le destin de sa belle rouquine...
 
- Il n'y a donc aucun espoir ?!? Jamais je ne retrouverai c'est ça ?!? Hurla-t-elle.
 
Beca leva la tête en direction du ciel, et vida son sac...
 
- Allez Beale réponds-moi maintenant ! J'ai besoin d'une réponse, montres-toi ! Je... je ne peux pas vivre sans toi ! Je souffre d'être sans toi ! Tu aurai pu te battre au moins ! Pour toi ! Ou pour moi ! Ou pour... pour nous...
 
Sur cette dernière phrase elle tomba à terre, se recroquevilla sur elle-même... et murmura encore quelques mots...
 
- On avait encore tellement de choses à vivre toutes les deux. Je voulais un avenir avec toi, des enfants avec toi... un enfant qui te ressemblerai, avec ton sourire, tes cheveux de feux, et tes yeux si beaux, si doux, réconfortant et aimants... Tu me manque tellement. Si seulement je pouvais... avoir rien qu'un instant avec toi. Un dernier moment. Un dernier... baiser...
 
Bien-sûr elle n'eut aucune réponse, et le temps continua à passer... Jusqu'à ce moment, où elle ouvrit les yeux, et se releva du sol. Elle ne savait pas combien de temps s'était écoulé, elle ne savait plus... elle ne savait même plus si elle rêvait où si elle était réveillée.
 
- Chlo ? C'est toi ? Appela-t-elle.
- Bien-sûr que c'est moi. Qui d'autre ? Fit la rousse en entrant dans la chambre.
 
Beca n'en revenait pas, mais elle se précipita pour aller prendre la rousse dans ses bras. En fait, elle la serra tellement fort que...
 
- Mon amour... tu m'empêche de respirer là.
- Désolée... Fit la brune en la remettant face à elle. C'est juste que... tu me manque tellement.
- Comment ça je te manque ? Je suis toujours avec toi mon amour enfin. Peu importe où tu te trouve, on sera toujours ensemble...
 
La petite brune lâcha une larme. La rousse lui essuya la perle salée qui roulait alors doucement sur sa joue et...
Beca ouvrit encore les yeux.
 
- Oh non... je rêvais une fois de plus.
 
La brune était de nouveau sur le sol. Elle avait tellement oublié de se nourrir, qu'elle avait finit par s'évanouir par manque d'énergie. Elle se releva alors avec difficulté, et se rendit à la cuisine pour grignoter quelque-chose, même si elle n'avait envie de rien. En fait, elle n'avait plus la moindre envie depuis que sa fiancée l'avait quittée. Mais il fallait bien qu'elle se rende à la triste évidence, que la vie continuait, et que la Terre ne s'était pas arrêtée de tourner juste parce que quelque part, une rouquine appelait Chloé avait cessé de vivre...
Les semaines passèrent encore, et Beca avait finalement reprit son travail. Plus par obligation qu'autre chose. Elle avait utilisé presque toutes ses économies pour payer le loyer et les courses jusque là. Elle serait bientôt à cour, et elle allait manquer d'argent si elle ne travaillait plus. Alors elle allait tous les jours au travail, attendant la nuit avec impatience pour retrouver sa fiancée dans ses rêves. Mais elle ne l'avait plus vu depuis la fois où elle s'était évanouie. En fait... elle n'arrivait même plus à trouver le sommeil depuis la dernière fois. Elle ne voyait plus l'intérêt de dormir et de rêver si, même en rêve, elle ne pouvait pas empêcher le destin de sa rousse. Et alors qu'elle venait de rentrer chez elle, elle sentit son téléphone vibrer dans sa poche pour la première fois depuis très, très longtemps. Il ne lui servait plus à grand-chose en fait, à part pour composer le numéro de sa fiancée, et entendre sa voix sur son répondeur... ou encore regarder ses photos... ça lui procurait une sensation qu'elle était incapable d'expliquer. Comme si, en entendant sa voix, ça voulait dire qu'elle était toujours là. Mais cette fois-ci, c'était un SMS d'Aubrey...
 
Aubrey: Salut. Je sais que tu ne souhaite plus nous voir, et sûrement plus entendre parler de nous mais... demain ça fera un an que Chloé nous a quitté et j'aimerai beaucoup que tu nous retrouve... Alors je te donne l'adresse où on va se réunir, en espérant t'y voir... Tu nous manque tu sais. Ce jour-là, nous n'avons pas perdue que Chloé... on t'a perdue toi aussi. Mais toi tu es toujours vivante pourtant. Alors... s'te-plaît, fais le pour elle au moins. Bref... on sera à la salle d'entraînement des Bellas à Barden. Bisous, et... peut-être à demain...
 
À ces mots Beca s'effondra sur le canapé. Déjà un an... et pourtant elle avait l'impression que ça ne faisait qu'un mois ou deux, pas plus... Un an qu'elle vivait dans une parenthèse, ou plutôt, essayait de vivre par procuration à travers ses rêves. Pour revivre ce matin là, avec sa rousse, espérant encore et toujours modifier l'avenir. Mais il fallait se rendre à l'évidence, jamais elle ne pourrai la faire revenir. Jamais elle ne pourrai empêcher ce qui lui été arrivé. Jamais elle retrouverai la chaleur de sa peau. Jamais elle n'entendrai à nouveau la mélodie de son cœur qui la berçait chaque soir où elle s'endormait dans ses bras, tête sur sa poitrine. Jamais elle ne l'entendrai chanter. Jamais elle ne ressentirai la chaleur de son étreinte. Jamais elle ne revivrai la douceur de ses baisers chauds et tendres, pleins d'amour... non, jamais... Elle pleura alors de plus belle, repensant à ce dernier petit bisou que sa fiancée lui avait donné...
 
- Mon ange... si tu... si tu m'entends. J'aurai un dernier souhait. Je voudrai... je voudrai tellement un dernier baiser avec toi... juste cette dernière attention. Juste pour me rappeler la première fois qu'on s'est embrassées et ressentir l'effet que ça me procurait. Quand mon cœur s'est emballé en sentant tes lèvres contre les miennes...
 
La petite brune regardait une photo d'elles, elles avaient l'air si heureuses. Comme si le monde ne pouvait pas les atteindre, car leur amour était plus fort que tout.
 
- Chlo je... demain j'irai voir les Bellas d'accord ? Promis. Et je... je te dirai un dernier au revoir. Je t'aime mon ange...
 
Elle se leva et sortit de l'appartement, allant se promener. Passant par le parc, leur café préféré, chez le fleuriste du coin de la rue où elle avait l'habitude de lui acheter une rose rouge, symbole de leur amour, et qu'elle l'aimait encore et toujours. Mais cette fois, la petite brune prit une rose rouge, et une rose blanche. Symbole de l'espoir et de la paix. Car au fond, même si elle n'arrivait pas à s'imaginer sans sa fiancée, elle savait qu'il était temps qu'elle la laisse en paix. Et que, tôt ou tard, elle la retrouverai, et qu'elles seraient ensembles pour l'éternité...
Quand elle rentra dans l'appartement, elle mit les fleurs dans un grand verre d'eau qu'elle alla poser sur la table de chevet de la rousse. Puis elle mit un des vêtements de Chloé, parfuma son oreiller du parfum de la rouquine. Et s'endormit avec cette odeur qui la réconfortait tant...
Quand elle ouvrit les yeux, cette fois encore, elle vit sa fiancée...
Comme toujours, Chloé était en train de se préparer dans l'entrée de l'appartement. Elle n'allait pas tarder à partir. Prendre la voiture pour se rendre au travail... où elle n'arriverai jamais. Mais ça elle l'ignorait, seule Beca le savait. Car tout ce que la rousse voyait à cet instant, c'était qu'elle devait partir au plus vite sinon elle risquait d'être en retard au travail. Et quand elle s'approcha de la brune, souriante, et qu'elle posa rapidement ses lèvres sur les siennes...
 
- Aller j'y vais, ou je vais vraiment être en retard. À ce soir mon amour. Déclara-t-elle, encore.
 
Elle se retourna, posa sa main sur la poignée, et...
 
- Non attends ! S'te-plaît... attends encore un peu. Une minute au moins. Intervint la brune en lui prenant la main. Tu sais... une minute ça peut tout changer des fois.
- Oui mais là, tout ce que ça va changer, c'est que je vais être en retard. Rappela la rouquine.
- Je... je veux pas que tu partes Chlo. S'te-plaît... je peux pas te laisser partir... j'y arrive pas... C'est beaucoup trop dur...
 
La brune fondit en larmes, alors forcément, la rouquine s'approcha d'elle et la prit dans ses bras. Elle ne pouvait quand même pas partir en sachant que sa fiancée ne se sentait pas bien. Quelle qu'en soit la raison. Enfin... pas tout de suite, mais il allait vraiment falloir qu'elle parte. Alors elle remit la petite brune face à elle, et lui sourit.
 
- Mon amour, il faut vraiment que je te quitte maintenant. On se reverra tu sais. Fit-elle avec un clin d'oeil et un sourire, tout à son image.
- Oui je... je peux pas attendre aussi longtemps. Je vais... je vais pas tenir moi. Tu vas me manquer... et je... je peux pas te laisser partir. Je veux pas que tu partes... S'te-plaît... reste avec moi.
- Je t'assure que si je pouvais, je resterai auprès de toi. Mais on m'attends mon amour. Il est l'heure pour moi. Je dois partir, c'est comme ça. Et... il faut que tu me laisse partir.
- J'y arrive pas... Je m'en sortirai pas sans toi Chlo.
- Mais si tu va t'en sortir, tu verra. T'es une femme forte. T'es ma guerrière d'amour à moi. Ce sera peut-être dur au début... mais tu finira par t'en sortir. Ça j'en suis sûre. Je peux te laisser en toute tranquillité. Je sais que j'ai pas à m'en faire pour toi.
- Tu le pense vraiment ?
- Bien-sûr. Et puis... je ne serai partie qu'une journée.
 
Chloé lui fit un clin d'oeil, et l'embrassa après ces mots. Beca sourit contre ses lèvres et répondit à son baiser, y mettant autant d'amour, et de tendresse, qu'elle était capable d'en donner en un seul baiser. Et enfin... elle put ressentir la douceur et la chaleur de ses lèvres contre les siennes. Les papillons dans le ventre, et la chaleur dans sa poitrine. Lui donnant, enfin... un véritable dernier baiser... Car si elle ne pouvait pas changer son destin, son seul souhait était désormais de lui donner un vrai dernier baiser... Et quand la rousse se remit face à elle, elle lui essuya ses dernières larmes, avec son éternel sourire aux lèvres.
 
- Tu es d'accord pour me laisser partir maintenant ?
 
Au fond, Beca avait parfaitement cerné le double sens de cette question. Et le double sens de la conversation qu'elles venaient d'avoir en fait. Car même si Chloé n'avait pas conscience de ce qui allait se passer... cette fois là c'était différent. C'était comme si elle était réellement dans le rêve de la brune, et qu'elle lui passait un message, aussi subtile que toujours. Et l'étincelle dans ses yeux, et son sourire rayonnant... Beca les avait toujours adorait, mais jamais dans ses rêves elle n'avait put les recréer, parce qu'elle trouvait que même les plus beaux rêves ne rendait pas hommage à la beauté de sa rouquine. Et pourtant cette fois... cette étincelle si particulière et ce sourire si spécial et unique, étaient vraiment là... Alors peut-être que, oui peut-être que cette fois... Chloé était vraiment là elle aussi. Et la brune savait que sa fiancée n'attendait qu'une réponse pour pouvoir être enfin en paix. Et elle n'avait pas le droit de la faire passer l'éternité à s'inquiéter pour elle. Chloé avait le droit d'être en paix... alors Beca hocha légèrement la tête en laissant couler ses larmes...
 
- D'accord Chlo... tu peux t'en aller... Murmura-t-elle.
 
La rousse sourit encore plus à cette réponse. Elle embrassa le front de sa fiancée, comme elle le faisait toujours pour lui faire comprendre qu'elle la protégerai, et qu'elle veillerai toujours sur elle. Puis elle ouvrit la porte, mit un pied à l'extérieur, se tourna une dernière fois vers la brune, et dans un dernier souffle... un dernier sourire...
 
- Je t'aime mon amour. Au revoir...
 
Puis la porte se ferma derrière la rousse et...
Beca ouvrit les yeux dans son lit.
 
- Au revoir. Je t'aime aussi... mon ange...
 
                                                                     FIN

OS Bechloé/SendrickOù les histoires vivent. Découvrez maintenant