Retrouvailles

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Cela faisait cinq ans que les Bellas ne s'étaient pas retrouver toutes ensembles. Alors forcément, quand elle avait reçu son invitation à la fête de retrouvailles, Chloé avait immédiatement accepté. Elle s'était arrangée pour avoir son week-end rien que pour ça. Au plus grand détriment de son agent qui lui avait trouvé une interview importante.
Mais elle l'avait déclinée, et maintenant, elle était dans la salle des fêtes de Bâton Rouge, là où avait lieu la fête. Elle n'était pas seule, toutes les Bellas étaient là, avec leurs familles. Ça faisait du bien de les retrouver. Mais elle, elle était seule, dans son coin, en train de boire et un verre et de chercher quelqu'un du regard.
 
- Elle ne viendra pas.
 
Elle se tourna vers la personne qui avait dit ça, et lui sourit en la reconnaissant.
 
- Je vois pas de qui tu parles Bree. Mentit la rousse.
- De Beca. Éclaira la blonde.
- Oh... et qu'est-ce qui te fait dire ça ?
- Elle ne pourra pas venir. Je lui ai envoyé une invitation, mais avec son métier, ça m'étonnerais.
- Elle fait quoi ?
- Tu as jamais eu de ses nouvelles ?
- Non...
 
La blonde était plus que surprise. Beca lui envoyait régulièrement des lettres à elle, ainsi que toutes les autres Bellas. Alors elle pensait que Chloé en recevait aussi.
 
- Elle... Elle est officier dans la marine Chlo. Lui apprit-elle alors.
- Quoi ? Mais comment tu le sais ?
- Elle me l'a dit, dans une de ses lettres. T'en as jamais reçues toi ?
- Non...
 
Chloé soupira et s'éloigna, décidant de sortir sur la terrasse. Elle savait très bien pourquoi Beca l'évitait, mais elle ne voulait pas en parler. Elle aurait aimé être seule, mais elle retrouva Amy et Bumper sur la terrasse. Elle leur sourit pour rester polie.
 
- Hé rouquine, tu nous chantera bien une de tes chansons ce soir ? Demanda l'australienne.
- Pourquoi pas. Mais plus tard. Répondit la rousse.
- Pas de soucis.
 
En effet, plus tard ce soir là, la rouquine était sur scène, et elle souriait. Elle venait de finir une première chanson, et les applaudissements de ses amies lui donnaient la sensation d'être à sa place. Tout le monde lui réclamait une autre chanson, et elle allait commencé, quand la porte d'entrée ce fit entendre. Tout le monde se retourna pour voir qui venait de faire intrusion à leur fête, et Chloé resta immobile quand leurs regards se croisèrent. Même s'il y avait au moins 20 mètres qui les séparaient.
 
- Beca... Murmura-t-elle.
 
Elle était en tenue d'officier. Tout le monde avait les yeux rivés sur elle. Personne ne s'attendait à la voir débarquer ce soir. Pourtant elle était là, et bien là ! Et quand les filles semblèrent le réaliser, elles coururent pour lui donner un câlin collectif. Toutes, sauf Chloé.
 
- Ouah ! L'uniforme te va bien ! Admit Stacie.
- Merci... Fit la petite brune.
- Alors ? C'est comment l'armée ? Demanda Amy.
- Et bien... c'est épuisant. Mais j'adore ça.
- Tu as rencontré un beau soldat là-bas ?
- Tu as déjà étais dans une bataille ?
- Tu connais pleins de trucs top secret ?
- T'as combien de personnes sous tes ordres ?
 
Les questions volaient dans tous les sens, et la brune répondait à tout le monde. Elle était vraiment contente de revoir ses amies, et d'avoir droit à un répit dans sa vie agitée. Elle prit volontiers le verre que lui tendit Emily, et elle se laissa emmener par Flo et C.R qui voulaient apparemment lui parler. Mais aucun doute qu'elle allait devoir voir tout le monde ce soir.
Pendant ce temps là, Chloé avait quitté la scène et était repartie discuter avec Aubrey. Elle essayer d'éviter Beca, mais leurs regards se croisaient souvent. La blonde voyait bien que son amie avait un problème, et elle ne savait pas quoi.
 
- C'est quoi le soucis avec Beca ? Demanda-t-elle alors.
- Rien. Répondit-elle.
- Bien-sûr. À d'autres, Chlo. D'abord tu la cherches, ensuite j'apprends que vous n'avez pas gardé contact en cinq ans. Et maintenant qu'elle est là, vous vous regardez, mais vous allez pas vous parler. Alors ?
- C'est entre elle et moi Bree.
- Mais y'a quelque chose ?
- Oui. C'est bon t'es contente ? Tu me lâche avec ça maintenant ?
 
La rousse ne lui laissa pas le temps de répondre et s'isola de nouveau sur la terrasse. Sauf qu'à nouveau, il y avait déjà quelqu'un. Et cette fois, c'est Beca qui était déjà là. Elle soupira, et elle alla quand même s'appuyer sur la rambarde pour admirer la vue, laissant un peu plus de deux mètres entre elle et Beca. La brune le vit et soupira avant de se lancer.
 
- Alors... Le chant hein ? Demanda-t-elle.
- Euh... Ouais. Répondit Chloé surprise qu'elle lui adresse la parole. Et toi ? La marine ?
- Ouais... je sais que c'est bizarre mais...
- Non pas du tout. Ça te va bien en fait cet uniforme.
- Merci... et toi... Tes chansons sont géniales.
- Tu les as déjà écoutées ?
- Bien-sûr. Et quand je dis que j'ai fais mes études avec toi, personne me croit. Sauf Liam, qui est hyper jaloux vu qu'il a le béguin pour toi.
- Sérieux ?
- Tu le verrait... Il a accrochait une photo de toi au-dessus de son lit ! Et il l'embrasse tous les soirs en disant qu'un jour tu seras sa femme !
 
La rousse se mit à rire en apprenant ça, et la brune la rejoignit dans son rire. Finalement il n'avait pas fallut grand-chose pour lever le malaise. Quand elle se calma enfin, Chloé se rapprocha de Beca, et lui embrassa la joue.
 
- Je suis contente de te revoir Beca. Avoua-t-elle.
- Moi aussi Chloé.
 
Elles se seraient blottit l'une contre l'autre normalement à cet instant, mais il y avait encore une gêne à lever. Elles le savaient toutes les deux. Maintenant qu'elles se reparlaient, elles allaient devoir discuter du vrai problème.
 
- Tu m'as pas écris. Fit la rousse d'un seul coup.
- Ouais... Désolée... je... je savais pas quoi dire. Admit la brune.
- Une simple lettre pour me dire que t'es toujours en vie, ou même me mettre au courant que tu t'étais engagée... ça aurait suffit.
- J'avais du mal... Avec ce qui s'est passé je... j'étais pas sûre que tu voudrais avoir de mes nouvelles.
- Il s'est rien passé de spécial Beca.
- Tu te fous de moi là ? Chloé... tu m'as embrassée ! Puis tu t'es enfuie en courant, et je t'ai jamais revu ! Pour moi le message était clair, tu voulais plus avoir à faire à moi.
- J'ai paniqué ! Tu venais de me dire que tu déménageait et j'avais peur de jamais te revoir.
- Mais je partais pas dans l'armée... pas encore. Je m'en allais vivre ailleurs, mais on aurait put se revoir enfin. Au lieu de ça, tu as fuie. Et quand j'ai voulu reprendre contact avec toi, tu avais changé de numéro et d'adresse. J'avais plus rien pour te joindre. Et j'ai attendu pendant un an comme une conne que ce soit toi qui me contact... mais tu l'as pas fais... et je me suis engagé pour 5 ans, en espérant te retrouver d'ici là.
- Ben... ça fait 4 ans, et tu m'as retrouvée là.
- Ouais...
 
Chloé savait que c'était elle la cause de son éloignement avec la brune. Elle avait fait une connerie, parce qu'elle avait eut peur de se faire rejeter. Peur que plus rien ne soit comme avant entre elles. Et effectivement, tout avait changé, mais en mal.
 
- J'avais peur que ça tourne mal... qu'on soit plus les mêmes... je suis désolée Beca. Je préférais m'éloigner avant de tout gâcher. Avoua-t-elle alors, au bout de cinq ans.
- Mais c'est en partant que tu as tout gâcher. Lui rappela la brune.
- Je sais... et je regrette. Tu sais... je me demande souvent ce qui serait arrivé si j'étais pas partie ce jour là, après t'avoir embrassée. Si j'avais laissait une chance au destin, peut-être que...
 
Elle se stoppa au milieu de sa phrase, incapable de finir. Beca lui prit la main et la força à la regarder de nouveau.
 
- Peut-être que quoi Chlo ?
- Peut-être que... que tu... que tu m'aurais embrassée aussi. Termina-t-elle, hésitante.
- Ouais... je pense que c'est effectivement ce que j'aurai fais. Annonça Beca.
- Vrai... vraiment ?
- Oui... si tu étais restée. Mais t'es partie... et ça a tout changé...
 
La petite brune s'éloigna sur ces mots, et Chloé fronça les sourcils. Elle eut les larmes aux yeux en comprenant que Beca s'en allait. Elle ne pouvait sans doute pas rester longtemps. Elle la regarda lui sourire une dernière fois et elle partit. La rousse resta plantée là, sans savoir quoi faire. Quelques minutes plus tard, Aubrey la rejoignit, refusant de la laisser seule.
 
- Beca vient de me dire qu'elle partait. Son capitaine l'attend à l'aéroport.
- Oh... Fut tout ce que Chloé put dire.
- Dis, je peux te poser une question ?
- Oui.
- La chanson qui t'as fais connaître... c'est pour elle hein ? Demanda Aubrey en souriant.
- Oui.
- Tu ne cherches même pas à nier ?
- Non. Parce que c'est la vérité. Et ça s'est passé comme dans la chanson. On était à l'aéroport, elle était prête pour partir vivre à L-A, et je l'ai embrassée. Puis j'ai fais la pire connerie de ma vie.
- Tu t'es enfuie ?
- Oui. Je suis partie en courant... je l'ai laissée partir.
- D'où ce titre... « Je l'ai laissée s'envoler »... Comprit la blonde.
- Ouais... Et tu sais c'est quoi le pire ?
- Non, quoi ?
- C'est qu'elle vient de me dire que si j'avais pas fuie, elle m'aurait embrassée. On aurait entamée notre histoire. Merde !
 
Chloé craqua et jeta son verra qui se brisa sur le sol. Aubrey l'aurait bien prise dans ses bras. Mais en tant que meilleure amie, elle avait autre chose de plus important à faire. Elle devait lui ouvrir les yeux sur la deuxième pire connerie de sa vie !
 
- Tu l'aimes toujours hein ? Commença-t-elle par vérifier.
- Bien-sûr que oui. Répondit honnêtement la chanteuse.
- Alors qu'est-ce que tu fous là ?
- Quoi ?
- C'est de Beca qu'on parle là ! Officier ou pas, c'est toujours la fille qu'on a connut ! Tu crois qu'elle t'aurai avoué ses sentiments si elle n'en éprouvait pas encore ?
- Peut-être que...
- Tu sais bien que non ! Et je suis sûre qu'au fond, à cet instant, elle espère que tu feras pas la même connerie qu'il y a cinq ans ! Que tu la retiennes cette fois !
- Tu... Tu crois ?
- Merde Chloé ! Tu comptes ouvrir les yeux un jour ?!?
 
Et la rousse sembla se rendre compte seulement maintenant que Beca avait retrouvé sa lueur dans les yeux tout à l'heure. Quand elles étaient proches l'une de l'autre, juste avant qu'elle ne recule... ses yeux avaient brillé. Aubrey avait raison !
 
- Je suis conne... Lâcha-t-elle.
- Si tu restes ici, je confirme.
- Merci Bree.
- Me remercie pas. Fonces !
 
Chloé lui sourit et courut hors de la salle. Elle monta dans sa voiture et fonça à l'aéroport. En y arrivant, elle chercha Beca de tous les côtés. Elle finit par la voir, mais elle était trop loin et ne l'entendrait pas. Elle courut pour se rapprocher, évitant de bousculer les gens. Elle la suivit, mais la brune arriva à sa porte d'embarquement, et cette fois la rouquine crut qu'il était trop tard. Qu'elle ne la rattraperait jamais avant qu'elle ne monte dans l'avion avec les autres militaires.
 
- Beca !
 
La brune releva la tête et elle la vit. Elle resta immobile, à attendre qu'elle s'approche. Chloé souriait de plus en plus en s'approchant d'elle, et elle pouvait voir que Beca aussi. Elle n'était plus qu'à sept mètres quand...
 
- Excusez-moi, vous êtes Chloé Beale ? Demanda une jeune femme en se plaçant juste devant elle, l'empêchant de voir Beca.
- Euh...
- Je suis une grande fan ! J'adore vos chansons ! Je pourrais avoir un autographe ? Et une photo ?
- Je suis désolée, je dois voir quelqu'un.
 
Mais quand la fan se décala, Beca avait disparue...
 
Un an plus tard
 
Chloé était toujours chanteuse, et sa carrière était toujours en pleine ascension. Elle avait sortie une suite à la chanson « Je l'ai laissée s'envoler »... Elle n'avait pas était chercher bien loin pour le titre d'ailleurs, puisqu'elle l'avait appelée: « Je l'ai laissée s'envoler, une deuxième fois »... Le titre était simple, et pas très recherché. Mais la chanson avait connu autant de succès que la première, voire plus. La rouquine quant à elle... n'écrivait plus que des chansons tristes... Les chansons joyeuses de son album qui servait à cacher sa dépression, elle n'en était pas l'auteur. Elle faisait croire que oui, et elle faisait semblant, pour sauver les apparences devant ses fans et les médias de toutes sortes. Mais la vérité c'est qu'Aubrey lui rendait visite tous les jours pour voir si elle prenait bien ses médicaments. Car depuis qu'elle avait encore laissée partir Beca, Chloé ne vivait plus que grâce à des anti-dépresseurs.
Quand on toqua à sa porte ce soir là, elle savait que ça ne pouvait être que la blonde. Alors elle alla ouvrir d'un pas lent et lourd.
 
- C'est bon Bree, j'ai pris mes médicament et je vais bi...
 
Elle s'arrêta en s'apercevant que la femme en face d'elle n'était pas une grande blonde, mais une petite brune...
 
- Be... Beca ? Mais qu'est-ce que...
- Aubrey m'a donnée ton adresse. Répondit la brune en anticipant sa question.
- Euh... je... tu...
- J'ai finis l'armée. Mon contrat de cinq ans a prit fin hier... et je... enfin je... je n'ai pas arrêté de me demander ce que étais venu me dire à l'aéroport il y a un an... Avant que ta fan débarque de nul part, et que mon supérieur me force à monter dans l'avion... Alors du coup je... je suis là.
 
Chloé laissa tomber des larmes. La femme de sa vie se tenait là, devant elle, et elle n'arrivait plus à bouger ! Elle se retrouvée coincée, comme les deux fois précédentes ! Beca lui laissait encore une chance, c'était clair, elle attendait que la rousse réagisse... mais elle n'y arrivait pas.
 
- Bon écoutes Chlo, faut que je rentre chez moi, à L-A. Mon avion est dans une heure. Alors si t'as rien à me dire, je... je vais devoir te laisser... Au revoir Chloé.
 
La brune se retourna et commença à marcher. Elle était sur le point d'ouvrir la portière du taxi quand elle sentit qu'on la retenait par le bras. Elle se retourna, et eut à peine le temps de voir des cheveux roux, avant de sentir des lèvres se poser sur les siennes. À cause de sa surprise, ce ne fut pas un vrai baiser, mais un simple smack. Quand la rouquine se remit face à elle, Beca avait le souffle coupé et la bouche légèrement ouverte. Chloé était en larmes devant elle, et elle prit son visage entre ses mains. Lui caressant tendrement les joues, comme si elle lui essuyait des larmes imaginaire, alors que c'était elle qui pleurait.
 
- Deux fois... je t'ai laissée t'envoler deux fois... je ne ferais pas la même connerie une troisième fois Beca. Je te laisserais pas partir... pas cette fois.
- Chlo...
- Je t'aime...
 
Elle l'embrassa de nouveau, et Beca sourit contre ses lèvres. Elle passa ses bras dans le dos de la rousse et l'attira un peu plus contre elle. En le sentant, Chloé se permit d'approfondir le baiser, réclamant l'entrée à sa brune. Pourtant, cette dernière recula à cet instant.
 
- Excuses-moi... Faut que je paie le chauffeur pour l'aller au moins. Je reviens. Fit la brune.
 
Elle quitta les bras de sa rouquine préférée, et se dirigea vers la fenêtre du chauffeur de taxi. Elle lui tendit son argent, puis il s'en alla après qu'elle ai récupéré ses valises. Chloé sourit en voyant ça et regarda Beca.
 
- C'est officiel hein ? Tu restes ?
- Oui... Je crois que les fans devront se passer de « je l'ai laissée s'envoler, une troisième fois ». Taquina la brune. Heureusement d'ailleurs, parce que ça commençait à devenir un peut trop répétitif à mon...
 
Elle ne put terminer sa phrase. La langue de Chloé s'était engouffrée dans sa bouche de force, et lui caressait le palais, la faisant gémir de plaisir. À l'entente de ce son, la rouquine se remit face à elle, souriante.
 
- Tu m'aimes ? Demanda-t-elle.
- Oui Chloé. Répondit la brune en haussant les épaules.
- Non, c'est de la triche ça. Tu dois le dire.
- Je t'aime ma Chloé.
- Encore ?
- Je t'aime. Depuis toujours, et à jamais.
- Encore une fois ? Pour être sûre que je rêves pas.
- Tu ne rêves pas. Je suis là. Je restes. Je t'aime, et je te le dirais toute ma vie s'il le faut pour que tu le crois. Je t'aime...
- Je t'aime aussi...
 
Elles allaient s'embrasser, mais un journaliste sortit de nul part. Instinctivement, Chloé attira sa brune contre elle, dans un geste à la fois possessif et protecteur, qui fit sourire Beca.
 
- Chloé, qui est cette femme que vous venez d'embrasser ? Demanda l'homme.
- C'est... La femme de ma vie. Et cette fois... pas question de la laisser s'envoler...
 
                                                                            FIN

OS Bechloé/SendrickOù les histoires vivent. Découvrez maintenant