One Last Tear [EN PAUSE]

ᴄʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 3

Lys

Je marche énergiquement en direction de la salle de sport. Je pousse les portes puis m'engouffre à l'intérieur en constatant le peu de personnes qui s'y trouve. Il est tard, assez tard pour qu'elle soit à moitié vide.

Je me dirige rapidement vers les vestiaires pour ôter mon uniforme et opter pour un legging et un débardeur noir. Je sors mes gants de boxe et les bandes qui vont avec avant de sortir des vestiaires et de me diriger vers les sacs de boxe. Plusieurs hommes tapent dans les sacs comme si leur vie en dépendait, évacuant le stress accumulé tout au le long de la journée. Cela faisait longtemps que je n'avais pas boxé, et après la soirée d'hier, j'ai besoin de relâcher la pression qui me ronge. Je bande mes mains avant d'enfiler mes gants.

Une harcelée qui fait de la boxe depuis des années mais qui n'ose pas se défendre, hilarant non ?

Je prends un sac qui est à part avant de m'échauffer. Une fois prête, je me tourne vers le sac. Je tape doucement pour commencer, mais plus les minutes passent, plus mes émotions prennent le dessus. Je tape de plus en plus fort. La pression redescend mais ma colère, quant à elle, monte d'un cran.

Hier soir, j'ai fait preuve de lâcheté. Je repense à mes mots de la veille ; « J'ai perdu la partie, et j'accepte ma défaite. » Je ne veux plus jamais ressentir ce sentiment de défaite. Je ne perds jamais, je continue à me battre jusqu'à ce que je ne sois plus en capacité de faire quoique ce soit.

De fines gouttelette de transpiration ruissellent le long de mon visage. Mon rythme cardiaque va de plus en plus vite, mais mes yeux, quant à eux, deviennent humides pendant que ma cage thoracique se comprime. J'ai toujours trouvé refuge dans la boxe, mais aujourd'hui, mes soucis prennent le dessus et je ne contrôle plus rien.

Je stoppe tout en balançant mes gants par terre. Je m'assois par terre, la respiration courte. Je dois reprendre le contrôle sinon ma chute sera brutale. Et si j'avais déjà atteins le fond ?

- Tes coups sont trop secs, tu vas risquer de te fracasser les phalanges en continuant comme ça. Me lance une voix féminine derrière moi.

Je me retourne avant d'apercevoir la personne qui m'a adressée la parole. Elle est très grande et ses muscles montrent qu'elle sait de quoi elle parle. Ses longs cheveux noirs sont attachés en une queue de cheval haute parfaitement plaquée. Ses joues sont creusées tandis que ses cernes montrent sa fatigue. Ses yeux bleus me fixent, me mettant mal à l'aise.

- Relève toi, je te montre. Me lance-t-elle en me tendant sa main bandée.

Je m'accroche à sa main et me relève. Elle se place à côté de moi en me montrant les bons mouvements à faire. Je la dévisage un instant, perturbée, avant de mettre ses conseils en pratique.

- C'est bien, tu comprends vite.

Je lui souris, fière de moi. Elle s'arrête en examinant mon visage. Ses yeux perçants m'examinent en silence. Je fais de même avant de remarquer une longue cicatrice qui part de sa mâchoire pour arriver jusqu'à sa gorge ;le reste est caché par son haut. Ses traits fins sont fatigués, tout autant que les miens.

- Tu t'appelles comment ? Je la questionne en essayant de rompre le silence gênant qui commence à s'installer.

- Ivy, et toi ?

Ivy, c'est peu commun.

- Lys.

Son expression change d'un coup, elle semble dorénavant étonnée, et c'est à ce moment précis que je remarque que ses pupilles sont dilatées. Ses yeux vitreux me regardent comme si j'étais la chose la plus extraordinaire qu'elle ait vu.