Chapitre 4

1 0 0
                                    

Devant moi se tenait le jeune homme habillé en civil qui sortait de la pièce plus tôt. L'homme en uniforme s'y trouvait également debout quelques pas derrière lui.

- « Merde», soufflai-je tout bas. 

Je me préparais à me retourner pour courir quand je me rendis compte que j'étais seule. L'enfoiré d'arnaqueur avait pris ses jambes à son coup me laissant pour conne devant les officiers. Je m'arrêtai dans mon élan sentant la présence des gardes derrière moi. Je me tournai et tous me sautèrent dessus. Ils tentaient de m'attacher pour m'emmener de force. Je résistais tant bien que mal mais je ne pouvais atteindre ma dague ni dévoiler ma vraie nature. J'abandonnai alors laissant les gardes me jeter sur sol aux pieds du jeune homme. Je lâchai alors avec amertume :

- «Je vois qu'il n'y a pas que des gens stupides ici»

L'homme ignora ma phrase avant d'ordonner à ce que l'on m'ôte mes affaires. J'en profitai pour le contempler. Il était grand et plutôt musclé avec des cheveux bruns mal coiffés qui lui apportaient un air de méchant garçon. Ses habits étaient plutôt simples et même s'il le dissimulait, je remarquai sont petit couteau enfuit sous son blouson dans la boucle de sa ceinture. Son regard descendit alors vers moi pour que ses yeux se bloquent dans les miens. Sans ciller et d'un regard assassin, je soutins le sien. Il avait des yeux sombres et ses traits étaient plutôt fins pour un homme. L'un des gardes lui apporta mon sac et il détourna son attention de moi pour s'intéresser au contenu de mon sac. Il sortit toutes mes affaires, les renversant devant moi. 

- «Je ne vois pas le butin», s'enquit-il de dire. «Etes-vous sûrs qu'il n'y avait pas un autre sac?»

Alors, je m'exclamai pleine de fureur.

- «P*tain de m*rde de ******!! Cet abruti de voleur raah! Il me l'a pris!»

J'étais hors de moi, premièrement, parce que j'étais dans une position humiliante et deuxièmement, parce que cet homme m'avait encore fait tourner en bourrique. J'avais soudainement une irrépressible envie de meurtre mais il fallait que je garde mon calme et réfléchisse. Je retrouverai cet homme et le tuerai moi-même, peu importe à quel point il me suppliera ou pas. 

Le jeune homme s'accroupit alors près de moi. 

- «Quel abruti de voleur?», me demanda-t'il. 

- «Un homme que j'ai rencontré plus tôt, c'est lui qui a volé en premier, je suis une victime aussi.» 

L'homme garda le silence sous mon explication foireuse. Pour autant que je le sache, je disais la vérité même si me proclamer moi-même victime touchait mon ego. 

- «Bien, emmenons-la au poste pour qu'elle s'explique plus clairement.»

L'officier qui était resté en arrière tout ce temps s'avança avant de me toiser. 

Dans le bureau de l'officier Marcus Bellovich, je demeurais menottée et ficelée. Rien qu'à voir son bureau, je pouvais deviner que s'était un malade de travail ; des pilles de dossiers étaient entassées sur celui-ci et de nombreuses tasses de café gisaient parmi celles-ci. Le jeune homme au cheveux bruns se tenait non loin du bureau assis sur un tabouret. Il me toisait du regard semblant attendre quelque chose.

- « Hum hum, alors mademoiselle, pouvez-vous expliquer ce qu'il s'est exactement passer? », lâcha l'officier. 

Je lui racontai alors ma mésaventure de plus tôt, de la partie de cartes jusqu'à la calèche et ensuite de ma tentative de regagner ma chambre et cela, bien sûr, en omettant  que le blond m'avait aidé. 

- «Je voulais juste rendre ce bracelet à la jeune femme mais il m'a piégée et cela a provoqué un quiproquo, ensuite, j'ai voulu aller récupérer mais affaires pour quitter les lieux mais je l'ai surpris à vouloir entrer dans ma chambre, puis on est passés à travers le mur comme ça et la calèche nous a envoyé en dehors de la ville mais il me fallait mes affaires donc je suis revenue mais je ne pensait pas qu'il m'avait suivie. Je n'avais aucune mauvaise attention.» , plaidai-je avec de nombreuses répétitions.

L'officier m'observa un temps puis repris la parole.

- « Pourquoi, alors, êtes-vous entrée par effraction dans l'auberge?»

Je souffle silencieusement avant de reprendre une bouffée d'air et de lâcher de manière alerte:

- «Mais comment voulez-vous que j'aie fait autrement, vous alliez me prendre pour une criminelle et ne m'aurez pas compris. Je suis aussi victime je vous signale!», criai-je en simulant des larmes montantes dans mes yeux.

L'officier se tut et soupira.

- «Bon, vous savez, je ne peux pas faire grand chose pour vous. Vous allez passer la nuit ici et demain, vous quitterez la ville.»

Je me levai brutalement et les gardes présents dans la pièce se rapprochèrent.

- «Je pense monsieur que vous n'avez pas compris. On m'a volé ce que j'ai gagné! Comment pouvez-vous ne rien faire?»

J'étais toujours dans mon rôle de pauvre victime innocente mais je n'en pouvais plus. Une fois sortie, je jurai que je retrouverai ce gars. 

Voyant que l'officier ne ferait rien de plus, je me laissai guider vers une petite cellule. L'homme aux cheveux bruns suivit les gardes et les renvoya à leurs occupations. Il me regarda alors longuement avant d'esquisser un sourire.

- «Ley avait raison, vous êtes douée et futée mais demeurez un pigeon tout de même.»

Avant que je comprenne, il se tourna et partit.

- «Hé! Qu'est-ce que ça veut dire?», criai-je à son attention.

Il s'arrêta et esquissa à nouveau un sourire vers moi mais cette fois plus diabolique. Il fouilla dans sa poche et leva sa main dévoilant un magnifique bracelet. Tout se mis alors en place. Folle de rage, je criai pendant que lui partait tranquillement hors de ma portée. 

- « Hé! Appelez votre chef! Il est avec le voleur! Ce type!», hurlai-je à en perde ma voix. 

Quelques minutes plus tard j'étais dans le bureau de l'officier Bellovich, celui-ci n'en semblait pas très enchanté mais je m'en foutais, je m'étais encore fait avoir.

- «Puisque je vous dis que ce type aux cheveux bruns est complice avec le voleur!», débattis-je en pleine fureur.

- «Je ne vois pas de quoi vous parlez, arrêtez un peu jeune fille»

- «Mais enfin officier, celui qui vous a aidé à m'arrêter!»

-«Quoi? Je ne sais pas du tout de qui vous parlez, je suis le seul à vous avoir arrêtée.»

Je me tus alors. Comment était-ce possible? Je ne percevais aucune once de mensonge dans la voix de l'officier. C'était comme si le jeune homme de plus tôt n'avait jamais existé. Comme si son existence avait été effacée.

Par une soirée quelque peu mouvementéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant