Chapitre 6

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J'ouvris les yeux réveillée par des bruits de pas. Je me redressai instinctivement et pris ma dague.

- «Oh là, ma chère, vous risquez de tuer quelqu'un!»

Je regardai l'homme à mes côtés qui mangeait une pomme. Tout se remit alors en place dans ma tête et je précipitai mon regard sur les sacs à ma gauche.

- «Ne vous inquiétez pas, on n'y a pas touché.», essaya-t-il de me rassurer.

- «Où est votre complice?», lui demandai-je.

- «Oh, Amay est dehors, vous savez, au petit coin!», me souffla-t-il avec un sourire.

Je levai les yeux aux ciel puis entamai de tresser mes cheveux. Je regardai un instant par la fenêtre, devinant que la météo ne serait pas bonne pour la suite de mon voyage. Dehors, le brouillard s'était levé engloutissant tout sur son passage. La porte s'ouvrit dans un grincement à la fois grave et aigu. Le jeune homme aux cheveux bruns s'avançait dans la pièce avec quelques brindilles et du petit bois.

- «C'est tout ce que j'ai trouvé, avec ce brouillard, impossible d'aller plus loin au risque de me perdre.»

Il ne remarqua pas tout de suite que j'étais réveillée. Fourrant le bois dans la cheminée, il y ajouta une bûche avant d'allumer un feu à l'aide de deux pierres. Je le regardai faire dans le vide, perdue dans mes pensées.

- «Tenez, ma chère, ceci est un petit plus. Compris dans le prix d'hébergement bien sûr...»

L'homme blond me tendait une pomme, un grain de malice sur le visage. A cet instant, son complice s'arrêta net, semblant soudain sur ses gardes.

Je déclinai d'un signe de main la pomme qui m'était tendue. Il m'étais presqu'impossible de consommer des végétaux sous peine de tout régurgiter quelques minutes plus tard. Les boissons, c'était une chose mais les végétaux, c'en était une autre. La seule nourriture humaine que j'absorbais sans problèmes digestifs était celle provenant d'animaux. œuf, lait et viande. Mais le plus important pour que je puisse jeûner plus longtemps, c'était l'eau. Il m'en fallait absolument. Boire l'eau coupait la soif.

- « Auriez-vous de l'eau à la place s'il vous plaît ?» ,demandai-je au blond.

Celui-ci me regarda un instant avant de se lever et d'aller chercher une grande gourde dehors, là où il fait frais.

- «Et voici pour vous, ma belle.»

- «Merci et, si ça ne vous dérange pas, arrêtez de m'appeler ainsi.», lui lançai-je irritée.

Il rigola légèrement avant de se tourner vers le brun.

- «Tu veux quelque chose toi ?»

- « La même chose s'il te plaît.»

Nous nous assîmes tous près du feu fébrile et dans un silence profond nous sirotâmes nos boissons. Une fois le verre d'eau terminé, je me levai et me dirigeai vers mes biens.

Je pris deux poignées de pièces d'or et les amena aux deux hommes. Ceux-ci, surpris, semblèrent ébahis par la somme que je venais de leur donner ou peut-être était-ce par mon honnêteté ? Néanmoins, ils l'acceptèrent tous deux.

Je rassemblai mes affaires et je les saluai d'un signe de main. Soudainement, le blond, prénommé Ley, se leva, semblant vouloir me poser une question.

- « Attendez, c'est bien de se dire au revoir mais pourriez-vous au moins répondre à ma seule question?»

Mon sang se glaça une seconde avant que je n'acquiesce.

- «Quel est votre nom, très chère?», lâcha-t-il avec un sourire à l'aspect sincère.

Bien qu'ils aient été quelque peu détestables à mon égard, leur dire adieux me rendit vaguement nostalgique.

Je savais que maintenant, mon voyage serait long et fastidieux mais en même temps, je ne pouvais pas abandonner après tout le chemin que j'avais parcouru. C'était un point de non retour.

Je lâchai alors à mon interlocuteur la réponse à sa question.

- « Appelez-moi Lia...»

Je m'en allai sans un regard en arrière.

Par une soirée quelque peu mouvementéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant