MIA
Le 27 décembre fut un jour funeste : c'était l'enterrement de ma génitrice. Je ne l'ai jamais réellement considéré comme une mère, mais plutôt comme une quelqu'un qui devait s'occuper de moi par dépit.
J'entendais mon père sangloter à côté de moi, mais je ne ressentais rien et mes yeux étaient perdus dans le vide, repensant à l'autopsie du médecin légiste : une balle étrangement bien placée, qui aurait traversé sa gorge dans le sens de la largeur. Lors d'un règlement de compte entre gang il y a eu une fusillade, et il semblerait qu'elle ne soit pas passée très loin d'eux, étant donné qu'elle a fait les frais d'une des « balles perdues ». Elle serait morte étouffée dans son propre sang, selon le médecin.
D'un côté je savais que je lui devais la vie, c'est quand même elle qui m'a mise au monde. Mais d'un autre côté, je sentais qu'elle ne m'aimait pas, elle n'a jamais réellement cherché à le cacher, et je sais que si elle avait eu le choix, elle aurait avortée. Mon père tenait à avoir un enfant, c'est uniquement pour ça qu'elle m'a gardée, et qu'ensuite elle m'en a fait baver parce qu'elle ne voulait pas de moi. Le comportement qu'elle avait envers moi a étouffé le peu d'amour pour elle que je ressentais durant 16 ans.
Mon père et Laurie, ma «mère», se sont rencontrés il y a 26 ans, en Floride durant des vacances d'été. « Ça a été un coup de foudre » disait-elle, et Mickle, mon père, acquiesçait, les yeux remplis d'amour pour cette femme si amère en réalité, et pleine de rancœur et de haine envers moi.
Ils représentaient sans doute l'exemple parfait d'une famille heureuse, et tout le monde les adoraient, eux, et leur adorable petite fille. Tout était parfait, en apparence du moins. Jusqu'à ce qu'elle ne gâche tout. Aujourd'hui lorsque les gens nous voient, mon père et moi, on ne lit que de la désolation et de la pitié dans leurs yeux.
Elle ne montrait bien évidemment que la partie émergée de l'iceberg à mon père, et moi j'avais le droit à cette face cachée, la véritable Laurie.
Ma chère mère se montrait souvent violente avec moi. Le plus souvent, quand elle n'était pas enragée j'avais le droit à des menaces de mort, des insultes.
Elle s'amusait à me rabaisser plus bas que terre, et ça me détruisait. J'avais seulement 8 ans lorsque c'est arrivé la première fois et ce souvenir restera gravé dans ma mémoire, à l'heure actuelle j'ai 24 ans, et il me hante toujours.
Mon père se passa les doigts dans ses cheveux poivre et sel, s'essuya les yeux d'un geste rapide, et se tourna vers moi en se raclant la gorge puis me dit d'une voix plus ou moins maîtrisée :
- Je pense qu'il est temps que je te dise toute la vérité, Mia.
Je lui lança un regard perplexe, et le questionna :
-Quelle vérité ?
- Je vais te faire montrer mon véritable métier. Viens avec moi.
Son véritable métier ? Genre agent secret ?
Je le suivit jusqu'à la voiture sans un mot, des dizaines de scénarios se jouant dans ma tête.
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La nuit commençait à tomber, et après un long trajet nous arrivons enfin dans une grande cour, en face d'un sublime manoir, aux murs très sombres et dont la lumière émanait des nombreuses fenêtres de la façade. J'en étais époustouflée.
- Qui est-ce qui vit ici ?
- Ma fille, bienvenue au quartier général. C'est entre ces murs que je passe le plus clair de mon temps, me répondit-il.
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Là Où Le Vent Nous Emporte
De TodoMia Johnson et Byron Smith s'allient malgré leurs différends car ils ont pour objectif d'exécuter la même cible, chacun pour des raisons différentes et pendant toute la durée de leur mission, certains rapprochements se font loin des yeux et des orei...