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J'inspire un grand coup laissant mes poumons reprendre vie, sans m'en rendre compte j'avais retenu ma respiration sous la menace je me faire exécuter sur place.

Sérieusement, qu'est ce que je fou là !? Je n'aurais jamais dû choisir cet emploi ! Si je n'avais pas été là cette nuit je ne serais pas ici dans cette chambre à me faire menacée de mort par un fou psychopathe !

Je me laisse tomber en arrière sur le grand lit. Cette chambre est deux fois plus grande que la mienne. Et ce manoir n'en parlons pas..

Une famille de mafieux..

Une famille qui gagne sa vie en tuant des gens, en faisant du trafique d'armes, de drogues, d'humains, enfin bref la liste est longue et elle n'est pas très belle à entendre.

Mes sentiments se mélangent: colère, peur, tristesse. 

Je ne sais pas quoi faire. Je n'arrive plus à réfléchir. C'est irréel. Je devrais être dans ma petite chambre chez moi dans l'immeuble des logements sociaux en train de prendre un bon repas de nouilles instantanées avec des fruits. Oui c'est basique mais c'est ce que j'aime et c'est ce qui me console de ma misérable vie.

Des larmes coulent et dévalent sur mes joues. Mon estomac est noué, je laisse alors tout ressortir espérant dénouer ce mal-être. Je pleurs et pleurs encore pendant une heure, personne n'est venue me voir et c'est bien mieux comme ça.. Je sens mes yeux gonflés se fatiguer jusqu'à se fermer se laissant emportés pour m'endormir doucement.


___



TOC TOC TOC

? - Mademoiselle ?

Je me réveille en sursaut.

Je regarde autour de moi, je n'ai donc pas rêvé, je suis toujours dans cette grande chambre chez ces mafieux.

La nuit est tombée, la lumière de la lune pénètre jusqu'au bas du lit sur mes pieds.

? - Mademoiselle !?

Nora - O-oui ?

? - C'est l'heure du repas, je vais vous accompagner jusqu'à la salle à manger.

J'entends alors une clef tourner dans le verrou de la porte et une dame d'un âge mûr, je dirais dans la quarantaine, rentrer doucement.

Nora - Qui êtes-vous ?

? - Vous pouvez m'appeler Aurore, je serais en charge de vous pendant votre séjour ici.

Mon séjour ici ... un séjour ?! Une prison dans un hôpital psychiatrique oui !

Au moins il me propose de quoi manger..

Aurore - Veuillez me suivre.

Je la suis pour sortir de la chambre. Nous avançons dans un grand couloir où sont accrochés plusieurs tableaux: des paysages et des portraits. Il m'est facile de deviner que ces portraits appartiennent aux membres de cette famille, leurs regards sont puissants et intimidants. Je reconnais aussi les jardins que j'ai vu auparavant. Un portrait m'interpelle: le fameux Nathaniel y est représenté accompagnée d'une jeune femme que je devine être sa petite sœur. Ils se ressemblent beaucoup, ils ont la même forme de visage mais des yeux différents: les siens sont bleus contrairement aux yeux noirs de Nathaniel.

Aurore - Mademoiselle !

Nora - J'arrive..

Nous arrivons vers un escalier pour descendre ensuite au 2e étage comme me l'indique Aurore. D'ailleurs je la trouve un peu sèche, elle me parle comme si je l'embêtais plus qu'autre chose, comme si j'étais une tache pénible à laquelle elle aurait été forcée..

Elle m'ouvre ensuite deux grandes portes me laissant entrer dans l'immense salle à manger. Une grande table s'étend sur la longueur illuminée par plusieurs lustres magnifiques. Je ne saurais dire combien de personnes peuvent y manger. Peut-être une vingtaine ?

Je vois qu'une des places est aménagée avec un plat encore fumant et quelques fruits. Je m'assoie sous le regard attentif d'Aurore qui vérifie chacun de mes faits et gestes.

Je n'ai pas d'appétit. Malgré l'odeur alléchante qui vient éveiller mes sens, l'odeur du sang de cette nuit reste encore encrée dans mon nez.

Je regarde autour de moi et remarque que cette fois-ci ce n'est pas une fenêtre mais un balcon qui donne sur le jardin. Nous ne sommes qu'au 2e étage... la chute ne devrait pas être trop douloureuse ? Et si je tentais de m'échapper ? Il n'y a qu'Aurore avec moi.. 

Je dois sortir de cette prison. Cet homme Nathaniel semble décidé à me tuer et l'entendre parler d'un prisonnier tout à l'heure m'a effrayée à un point ! Je ne veux pas rester ici pour toujours, je n'aurais peut-être pas d'autres occasions. Malgré le fait que je sois pieds nus je pourrais courir au moins trois bons kilomètres grâce à mes talents d'athlètes. Oui avant de venir dans ce pays je courrais tous les dimanches avec ma famille et mon chien. 

Ma famille... je veux la revoir !

Prise d'un désespoir absolu je me lève brusquement et cours ouvrir les portes fenêtres.

Aurore - Mademoiselle !

Je m'avance sur le balcon et me hisse sur la rambarde, plusieurs voitures sont garés en dessous dont une petite camionnette noir qui pourrait bien me servir de réception. Quelques hommes se baladent autour du manoir mais ne me prête pas attention à cause de l'obscurité du soir.

3, 2, 1.. 

J'allais m'élancer lorsqu'une main musclée agrippe mon bras pour me tirer en arrière.

Je laisse échapper un petit cri étouffé lorsque je tombe dans les bras d'un homme. Je me retourne rapidement et croise le regard de Nathaniel, ses mains toujours agrippées à mon bras et ma taille.

Il me lance un regard assassin

•ALISTER•Où les histoires vivent. Découvrez maintenant