Chapitre 5 : Le concert

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Elle se prépara très vite, Alexis devait passer la chercher à 19h et ils devaient manger ensemble. Elle ne voulait surtout pas être en retard et fut prête très vite, alors même que ses cours se terminaient tard. Elle avait choisi un jean, des Converses grises un peu montantes et un haut gris. Elle avait voulu faire simple et classique. Par dessus, elle avait ajouté une veste noire en tissu léger. Elle avait mis un peu d'ombre à paupière bronze sur ses yeux et rien d'autre. Elle était assez fière du résultat !

À 19h10, Alexis sonna à la porte. Marie dit au revoir à ses parents et monta dans la voiture. Ils devaient aller manger au Mcdo avant le concert.

Un silence s'installa dans la voiture.

- Tu écoutes quoi en ce moment ?

- Joyce Jonathan, répondit-elle.

Elle pensait à la chanson qui disait "je ne sais pas comment te dire, j'ai peur de tout foutre en l'air, de tout détruire". Marie avait peur de détruire leur amitié naissante en lui avouant ses sentiments.

Alexis ne saisit pas l'allusion, il ne savait pas ce que chantait cette petite brune, nouvelle alors sur la scène française. Il décida de se renseigner dès le soir même.

- Moi, j'écoute beaucoup Coldplay.

- J'aime bien aussi, lui dit-elle avec un sourire. Il remarqua alors qu'il lui manquait une petite dent et qu'elle était encore plus craquante avec cette imperfection.

Il avait du mal à se concentrer sur la route.

Arrivés au Mcdo, il lui offra son repas - sans lui laisser le moindre choix. Ils commencèrent à parler des cours et des projets du lycée. Quand elle lui parla de l'Equateur, il paniqua. Il savait qu'elle était en classe bilingue espagnol, mais il ne pensait pas qu'ils les emmèneraient aussi loin. Son meilleur ami avait été dans ce niveau l'année précédente, mais ils étaient partis en Andalousie.

À ses mots, son coeur se serra. Il avait déjà peur de la perdre, peur irrationnelle puisqu'elle n'était pas à lui.

- Mais je ne suis pas sûre de vouloir partir, c'est très cher.

Il faillit exploser de joie, très égoïstement. Cependant, il pensait que ses parents avaient les moyens, mais n'osa pas lui faire la réflexion.

À la fin du repas, ils reprirent la route vers le hangar où avait lieu le concert. Prévenant, il lui donna des boules Quies. Il savait mieux que quiconque les ravages du son. Il avait perdu de l'audition et ne la retrouverait jamais. En tant que guitariste, c'était catastrophique, mais il avait accepté son sort.

Arrivés sur place, le concert était déjà commencé. Ils restèrent debout, comme tout le monde. À un moment, Marie montra des signes de faiblesse : une de ses boules Quies venait de s'absenter. Ils s'éloignèrent le temps qu'elle la remette. Alexis se dit que c'était le bon moment pour lui dire.

- Tu passes un bon moment ?

Il se maudit à ces mots pour sa couardise.

- Oui très.

- On y retourne ?

- Oui.

À la fin du concert, il la ramena devant chez elle. Il sorti avec elle de la voiture. Il lui dit au revoir et ajouta :

- Je t'aime.

Désespéré, il allait remonter...

- Moi aussi.

Son cœur loupa un battement.

Marie n'en revenait pas. Elle avait attendu ces mots depuis si longtemps... Et puis, il venait de se tourner, elle était paralysée et, pendant quelques secondes qui lui parurent une éternité, elle le vit se retourner et crut le perdre à jamais.

Alors Alexis se précipita vers elle, l'enlaça et posa ses lèvres sur les siennes.

La ruptureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant