Chapitre 52

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Jungkook

    Je termine de boutonner ma chemise noire en regardant mon allure dans le grand miroir de ma chambre et Iris gigote avant de s'étirer dans notre lit. Il lui faut quelques minutes pour émerger puis elle ouvre les yeux et me fixe.

« Est-ce que tu as bien dormi ? je lui demande.

— Oui. Et toi ? »

    Je jette un coup d'oeil au mur qui portait encore mes nombreux attrapes-rêves et qui, maintenant, se retrouve vide. M'en être débarrassé me donne l'impression qu'un poids en moins pèse sur mes épaules. Mes attrapes-rêves avaient été inondés de mes cauchemars et ils ne renvoyaient plus rien d'autres que mes traumatismes.
    Aujourd'hui, je leur fais face et je n'ai plus le sentiment d'avoir besoin d'une quelconque protection.

« J'ai très bien dormi. »

     Il m'arrive encore parfois de me réveiller en sursaut en repensant à cette fameuse nuit où tout a basculé mais je n'y repense plus avec cette agonie. Maintenant que je connais la vérité, je n'en ai plus peur.

« Tu devrais te lever. Nous avons un rendez-vous ce matin. » je lui déballe.

    Ma sauvageonne, les cheveux en bataille, la mine encore fatiguée et confuse, elle se redresse sur ses coudes pour me regarder.

« Un rendez-vous ? Où ça et pourquoi ?

— Nous avons un rendez-vous à l'hôpital. »

    Une expression horrifiée passe sur le visage de ma copine et parce que je sais que les seules fois où nous avons parlé des hôpitaux étaient pour lui dire d'avorter, je secoue ma main rapidement.

« Non ! Non ! Ce n'est pas pour ça.

— Je n'irai pas !

— Tu es enceinte de cinq mois. Ici, dans mon monde, grâce à la science et la médecine, nous pouvons connaître le sexe du bébé.

— Quoi ? Vous pouvez prédire l'avenir ? Mais... C'est de la sorcellerie ! »

    Comme si j'allais avoir recours à un acte immoral, Iris refuse. Parce que son innocence est toujours aussi mignonne, je souris puis je m'assois sur le rebord du lit. Doucement, je coince une mèche de cheveux derrière son oreille et je lui explique posément :

« Ce n'est pas de la sorcellerie. C'est de la science et de la médecine ! Ils vont s'assurer que ta grossesse suit correctement son cours puis ils pourront détecter le sexe du bébé. Ce n'est pas douloureux et c'est banal chez nous. »

    Le scepticisme qui passe sur le minois de la sauvageonne m'assure qu'elle n'est pas totalement convaincue.

« As-tu déjà entendu le coeur d'un bébé battre lorsqu'il est dans le corps de la mère ?

— Non. elle avoue.

— Voudrais-tu pouvoir le faire avec notre enfant ?

— C'est possible ? »

    Je hoche la tête.
    Et finalement, Iris est d'accord pour aller à ce rendez-vous.

« Mais si je n'aime pas, est-ce que je peux partir ?

— Bien sûr ! »

    La sauvageonne se lève du lit et se prépare. Avant de quitter le domaine de Brugmansia, nous prenons notre petit déjeuner et Rafflesia est dans la salle de réception, toujours à l'heure à son poste.

« Bonjour. Bien dormi ? il nous demande.

— Oui, merci. »

    Nous nous installons à nos places habituelles et nous commençons à manger mais Iris, après avoir bu une gorgée de son verre de jus d'orange, fronce les sourcils et nous interroge :

Brugmansia IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant