Les chefs-d'œuvre | 𝗥𝗘𝗖𝗨𝗘𝗜𝗟 𝗗𝗘 𝗧𝗘𝗫𝗧𝗘𝗦

07 - IT'S OVER (ATSUMU M).

Le temps était toujours aussi bon qu’en plein été, mais le mois de septembre avait l’avantage d’être moins chaud. Le soleil régnait alors haut dans le ciel. Même s'il tapait moins fort que quelques heures plus tôt.

La jeune c/c attendait patiemment son petit ami. Celui-ci devait sûrement traîner dans les couloirs de l’établissement avec son frère ou ses amis. Quand Atsumu n’était pas avec Osamu et leur bande, il était avec T/p. Toujours, mais un objet était souvent présent peu importe avec qui et où il était : son ballon de volley.

Le jeune blond mangeait volley, parlait volley, dormait volley, pensait volley. Il était presque un addict. Sa copine trouvait cela très mignon et n’allait pas se plaindre, car elle avait pratiqué quelques années de volley-ball durant sa scolarité. Cet amour était donc partagé.

Alors quand ils avaient le temps, ils se retrouvaient avec le ballon du blond et s’échangeaient des passes. Le niveau de la jeune fille était inférieur à celui du garçon, puisqu’il avait pratiqué plus longtemps et pratiquait toujours, à la différence de celle-ci. Mais son niveau n’était pas mauvais pour autant.

Leur but premier n’était pas de mettre une raclée à l’autre, mais de s’amuser. Apprécier de pratiquer ce sport tous les deux, au lieu de s’embrasser à longueur de journée. En plus ils sortaient dehors et avaient une bonne raison de se coucher le soir et une autre de se lever le matin. Voir Atsumu en était une suffisante pour sortir du lit, peu importe la chaleur de la couverture en hiver.

Aussi, des fois, elle avait le privilège de pouvoir venir s’entraîner au gymnase avec l’équipe. Elle s’entendait bien avec tous le monde, et toute l’équipe semblait l’apprécier. Elle ne pouvait pas se permettre de faire tout les entraînements. Premièrement, elle avait souvent des devoirs voir tous les soirs, une vie personnelle et une famille avec qui elle aimait passer du temps. Et, si toutes les petites amies venaient s’entraîner au gymnase, l’équipe serait sûrement un carnage.

Pour ne pas mentir, T/p avait le pouvoir de détendre l’attitude d’Atsumu, qui passait maintenant plus de temps à penser à sa c/c qu’à faire le clown et crier partout. Mais quand les deux étaient ensemble, c’était l’effet inverse. Ils étaient très très bruyants. La personnalité du blond était comme copiée puis collée par la fille.

Osamu aimait bien T/p, elle était sympa, rendait son frère plus cool et elle aimait le volley. Mais quand celle-ci était avec son frère, il avait l’impression d’avoir deux frères. Aussi insupportables l’un que l’autre.

Pourtant, derrière cette relation présumée «parfaite», quelque chose n’allait pas. L’ancienne volleyeuse avait des problèmes avec cette relation. La relation en elle-même était vraiment bien mais c’était de son côté a elle que le problème se trouvait, et cela affectait leur couple. Elle n’arrivait pas a l’annoncer a ses parents, ce qui en soi, n’était pas un gros problème dans l’immédiat. Mais cela éliminait le fait d’aller chez elle, qu’elle ne vienne chez lui pour la nuit et pire encore.

La jeune fille avait aussi du mal à assumer cette relation en public. Pas qu’elle avait honte d’Atsumu, elle n’arrivait juste pas à passer la barrière du public. Cela incluait tous les endroits où ils allaient, même le lycée. Au gymnase, cela avait été compliqué au début mais le blond avait pris des précautions.

Prévenir son frère et l’équipe avant, lui faire rencontrer tout le monde, afin qu’elle n’ait aucun problème. Et ça avait marché. Mais il ne pouvait pas faire cela partout pour elle. Cette situation commençait à peser sur Atsumu et se ressentait dans leur relation.

Il avait l’impression que la relation était à sens unique. Elle était allée chez lui, connaissait son frère et ses amis et presque ses parents. Mais il ne savait que vaguement où elle habitait, ne savait même pas si elle possédait des frères et sœurs, il n’avait même pas rencontré ses amis.

La jeune fille était en contact avec la vie privée du blond mais de son côté, la relation ne se passait qu’au lycée, et encore.

Au début, il comprenait, puis après quelques mois il comprenait moins. Elle avait eu le temps de s’adapter pourtant, non ? Elle avait eu le temps de prendre sur elle, de réfléchir à comment aborder la chose. Mais rien. Rien n’avait bougé.

La jeune attendait toujours, appuyée contre le gymnase. Atsumu lui avait donné rendez-vous après les cours à cet endroit. Elle attendait sagement, de temps en temps, elle jetait un coup d’œil à son téléphone pour surveiller l’heure et ses messages.

Soudain, elle l’aperçut au bout de l’allée. Elle releva ses yeux du sol, se décolla du mur et vérifia que sa tenue était bien mise.

Elle tendit la main en l’air en direction du garçon (qui était seul) pour le saluer. Quand il fut assez proche d’elle pour qu’elle puisse voir son visage, elle prit peur. Atsumu avait l’air différent, ses traits étaient plus tristes et plus sérieux.

- Salut, T/p.

Il la fixait dans les yeux. Elle était prise de court et ne savait comment réagir. Pourquoi était-il aussi froid qu’une porte de prison ?

- Coucou Atsumu.

- Je- hum. J’espère que tu vas bien. Je dois te parler de quelque chose. Merci de m’avoir attendu.

Depuis quand étaient-ils aussi formels ? Il ne l’avait pas embrassée, tenu la main ou raconté un moment de sa journée. Elle commençait vraiment à s’inquiéter.

- Oui, ça va. Elle fit naître un petit sourire sur ses lèvres. Je t’écoute.

Il prit le temps de s’appuyer contre le mur, a ses côtés mais tout de même avec une certaine distance.

- Pour commencer, sache que je m’excuse. Tu sais, il leva les yeux vers le ciel tandis qu’elle se contentait de regarder loin devant elle, ça fait quelques mois qu’on sort ensemble. Presque cinq si ma mémoire est bonne. Et ces derniers mois avec toi ont été incroyables.

Qu’était-il en train de se passer ? Pourquoi Atsumu disait ces phrases avec cet air ? Elle était perdue, ce moment était bizarre, comme la journée toute entière en réalité.

- On s’est tellement marrés, on a joué au volley au stade près de chez moi, on a fait chier mon frère aussi. Il laissa un rire amer passer la barrière de ses lèvres. On a eu l’occasion d’essayer plein de choses. On a passé du temps chez moi, tu te souviens quand tu t’es étouffée avec ton lait ? C’était drôle.

- Quoi ? Même pas ! Il m’a tué la gorge ton vieux lait là !

Elle avait répondu du tac au tac, envoyant valser l’ambiance pesante. Soudain, elle réfléchit. L’attitude du blond, l’atmosphère, ses paroles qui retracent leur relation. Allait-il la larguer ? Ici et comme ça ?

- Mais, ça suffit pas. Je ne connais même pas tes amis ! Tu ne m’en a pas présenté un seul, t’as honte de moi, sérieux ?

Il était en colère, il n’y avait plus une trace de sarcasme dans sa voix.

- Hei- non ! Bien-sûr que non !

- Peut-être, mais mets-toi à ma place bordel ! Enfin, imagine si la situation était inversée. Tu serais sortie avec moi aussi longtemps ? Je pense pas, parce que bordel, c’est dur.

Elle sentit sa vue se troubler, et ses yeux se remplir d’eau. Une larme coula lentement du coin intérieur de son œil et dévala le long de sa joue.

- Je suis vraiment désolé T/p. Je t’aime mais ça peut pas durer plus longtemps comme ça.

Une deuxième larme coula, passa sur sa lèvre supérieure et elle sortit sa langue pour l’enlever. Elle entendit à côté d’elle Atsumu renifler. Il devait pleurer aussi, mais aucun moyen d’en être sûre puisqu’elle-même ne voyait quasiment rien.

- Alors, si un jour tu penses pouvoir assumer notre relation aux yeux des autres, là on pourra ré-essayer. Mais pour le moment c’est fini. Je te quitte T/p. Merci pour les bons moments qu’on a passés ensemble.

- T-tu peux pas..Atsumu, s-s’il te plaît..

Elle se sentit incroyablement faible et vulnérable. Venait-elle de se faire quitter de cette manière par son amoureux qui l’aimait en retour ?

- J’ai pas le choix. Je t’aime. Qui sait, peut-être que nos chemins seront voués à se recroiser ?