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20 - L'HISTOIRE DE LA FEMME DÉRANGÉE.

TW : mort et description assez explicite de cadavre.

On m'avait souvent raconté cette histoire quand j'étais enfant, pour me faire peur assurément.

L'histoire d'une femme dérangée. C'était le mot qu'ils utilisaient.

Elle avait des cheveux qui lui poussaient sous les ongles. De vrais cheveux humains. Elle ne se les implantaient pas, ils venaient normalement.

Elle effrayait tout le monde, avec ses stries noires sous les ongles et ses poils qui lui sortaient du bout des doigts. Sauf que, ce n'était pas commun, c'était même impossible.

Alors, tout le monde l'évitait, de peur. Peur de la toucher au début, puis peur de la voir, de la croiser au détour d'une allée au fil du temps. Elle dégoûtait les gens.

Elle ne sortait plus de chez elle. Elle avait fini par avoir peur de voir des gens, peur que les gens la voient. Et peur qu'ils aient peur.

Elle s'était renfermée et essayait tant bien que mal d'enlever ces cheveux. Arrêter ce maudit processus, par tous les moyens. Les volets de sa maison fermés, elle les avait arraché un par un à la pince à épiler. La douleur lui était insoutenable et elle ne l'avait fait qu'une fois.

Elle avait expérimenté la javel, ce qui avait été inutile, évidemment. Ses ongles lui brûlaient et ses cheveux ne daignaient pas tomber. Quelle horreur.

Pendant de nombreuses années, elle n'avait donné signe de vie. Un jour, la police est entrée chez elle, la cherchant depuis quelques jours pour la prévenir de la mort de sa cousine, pour qui elle était le membre le plus proche.

Fouillant toute la maison, la femme était introuvable. Mais, au sous-sol, il y avait des grattements.

Les hommes étaient descendus et avaient vu la femme, étendue sur le sol de tout son long. Des rats lui mangeaient le corps tandis qu'elle était à un stade de décomposition avancé.