Les chefs-d'œuvre | 𝗥𝗘𝗖𝗨𝗘𝗜𝗟 𝗗𝗘 𝗧𝗘𝗫𝗧𝗘𝗦

09 - MARIONNETTE.

Avoir l'impression de n'être qu'une vulgaire marionnette. Marionnette contrôlée par son propre esprit et sa folie.

Sa folie prenant peu à peu le dessus. L'emprisonnant dans ce cercle vicieux et mesquin qu'être manipulé par soi-même.

Quand je suis seul dans une pièce, je fais les mouvements que ma folie me dicte. Je sais qu'on m'observe. On m'observe constamment. Je sens le regard de cet homme sur moi. Pourtant, je crois savoir qu'il n'y a personne et qu'il n'existe pas.

Mais ma folie me joue des tours. Je sais qu'il est là. Qu'il épie les mouvements que je fais, contre mon gré.

Je fais semblant d'être seul, alors que je sais que je ne le suis pas. Il est toujours présent. Et ce qui m'effraie n'est pas d'être seul, mais plutôt de savoir qu'il est là. J'ai juste peur de ne pas être seul.

Je ne distingue plus la réalité dorénavant. Je ne sais pas s'il est vraiment là, tout les soirs, me regardant fermer mes volets ou s'il n'est que le fruit de ma pure folie.

Est-ce de la paranoïa ? Non, je ne crois pas. Définitivement, non.

Tout le temps, le soir quand je ferme mes volets, je mets mon casque sur mes oreilles. Pour être sûr que je ne l'entendrai pas ?

Pour me mettre dans une sorte de bulle ? Qui me protègerait contre cet inconnu aux intentions peu claires ? Je ne sais pas.

Quand je suis seul chez moi, je ne peux souvent plus bouger, de peur de le croiser ou de sentir son regard. Je reste dans une pièce, et je ne bouge plus, immobilisé par la peur. Peur provoquée par ce mystérieux homme ou ma folie ?

Je serais prêt à ne pas manger, de peur de changer de pièce et qu'il m'épie de nouveau.

Ce sentiment me gâche sincèrement la vie. Il m'empêche de vivre comme je l'entends et de pouvoir choisir mes mouvements.

Alors, à défaut de pouvoir mettre des mots clairs sur ce que je ressens ou de pouvoir trouver des réponses à mes questions, j'exprime ma détresse ici, à cœur ouvert.