Mon passé, ton présent, notre avenir

Prologue

Le cœur battant, je m'avançais vers ce perron qui m'était si familier, la porte qui était autrefois n'est plus que du petit bois répandu sur le sol. Mes yeux se posent sur le corps sans vie de celui qui était à une époque mon bourreau, James Potter. Il est là, allonger sur le sol du couloir, son regard sans vie me fixe, ses lunettes qui le caractérisent sont brisées en mille morceaux. Dans mon adolescence j'aurais tant aimé que cela arrive, mais maintenant je ne sais que trop bien ce que signifie la mort de Potter...

Les larmes me montent aux yeux et mon cœur se brise, je monte les escaliers mes jambes me soulevant à peine, ce n'est que maintenant que j'entends des pleurs, avant même d'arriver à l'étage je sais ce que je vais y découvrir, je me dirige machinalement vers la chambre d'enfant cette maison je la connais comme le dos de ma main. Le même scénario qu'au rez-de-chaussée se joue sous mes yeux, la porte réduite en copeaux, mais cette fois une envie de vomir me prend d'assaut et là... Là-devant moi la femme qui m'a apporté soutien et bonheur que j'ai aimée au-delà du possible "Lily Evans" devenu Potter pour mon plus grand malheur. Elle repose là, les yeux tournés vers moi, elle ne respire plus, son teint est blafard. Mes jambes qui jusque-là me soutenaient à peine me lâchent. Je rampe comme le misérable asticot que je suis vers elle, je la prends dans mes bras, je hurle et pleure le cœur meurtri. Je voulais me venger mais pas comme ça, je voulais faire souffrir James Potter mais pas comme ça. Je voulais protéger Lily de cette funeste prophétie dont j'avais entendu des brides lors d'un entretien qu'avait eu Dumbledore mais au lieu de ça je l'avais poussé dans la tombe. Pourtant, dieux savait à quel point je l'aimais à quel point on s'aimait... Je me souviens comme si c'était hier de cette soirée passée ensemble en octobre 1979, cette soirée où j'avais trouvé le courage de lui dire que mon cœur lui appartenait. James était en déplacement dans sa famille et ce soir-là nos lèvres se sont rencontrées en un baiser doux et rempli d'amour. Tout s'enchaîna si vite mes mains sur son corps, la porte de la chambre se refermant sur nous, nos vêtements éparpillés, nos râles et gémissement de plaisir. Malheureusement le lendemain laissa place au regret chaque mot prononcé raisonne encore dans mon esprit...

Severus : Je t'aime Lily depuis le premier jour.

Lily : Moi aussi je t'aime Sev... Tu en auras mis du temps...

Severus : Je sais j'avais peur... Mais maintenant nous pouvons être ensemble quittes Potter vient vivre avec moi loin d'ici rejoint moi auprès de Voldemort !

Elle caressait doucement mon bras marqué par le crâne et le serpent du maître. Mais pour toute réponse Lily s'arrêta.

Lily : Comment peux-tu me demander de rejoindre ce monstre ! Il n'a aucun cœur aucune âme ! Il tue pour le plaisir il a tué un nombre incalculable de personnes comme moi, des sang de bourbe et des moldus ! Comment peux-tu prétendre m'aimer ! Va-t'en Severus ! VA-T'EN !!

Brisé, je rassemblai mes affaires et sur le seuil de la porte de la chambre je la regardai une dernière fois et les mots sortirent tous seuls

Severus : Ton cher Potter finira par te tuer !!!

Mais finalement tout était ma faute... J'étais arrivé trop tard et pire que tout je l'avais trahie...

Ce n'est que quand je reçus une lettre apportée par son hibou deux heures avant le drame que je me rendis compte de l'erreur monumentale que j'avais commise.

"Severus,

Je me suis vue écrire cette lettre des dizaines et même des milliers de fois. Je sens la fin proche et pour ça je te dois la vérité. Tu dois sûrement te poser des questions je vais y répondre. Comme tu le sais déjà j'ai donné naissance il y a un an à un garçon, mon petit Harry... Mais ce soir-là un deuxième bébé est venu au monde. Je ne le savais pas mais mon corps a été capable de porter deux enfants de deux pères différents, j'ai fait des tests l'enfant n'est pas de James et il n'y a eu que toi... Alors oui tu as une fille elle s'appelle Cassiopée et elle te ressemble tellement... James a certainement des doutes mais il n'a rien dit. Je sais que les choses vont mal finir, je sais que je vais mourir mais je veux mettre mes enfants à l'abri. Tu te souviens de ma bibliothèque cachée dans la chambre d'enfant ?Je mettrai Harry et Cassi à l'intérieur. Severus, tu dois les protéger et surtout personne ne doit savoir pour elle. Conduit la chez mes amis les Granger, ils l'aimeront autant que nous nous sommes aimés ce soir-là. Pour Harry je sais déjà que Dumbledore s'occupera de lui mais pour elle je te fais confiance... Je suis désolée pour tout.

Je t'aime

Ta Lily "

Je lui avais fermé les yeux ne supportant plus son regard et c'est alors que je repris mes esprits. Je regardais l'enfant dans le berceau qui continuait de pleurer. Je reposais délicatement Lily au sol et me rapprochais de lui. C'était Harry nul doute, elle n'avait pas eu le temps de le cacher... La prophétie était vraie, il portait la marque sur son front. Le bambin se calma et me fixa intensément, il avait les yeux de sa mère...

Je pris ma baguette et me tournai vers le mur de la chambre c'était le passage vers la bibliothèque. Lily avait bien fait les choses le sortilège empêchait quiconque d'entrer sauf ceux qui y étaient autorisés. Dans un craquement le passage s'ouvrit, la pièce s'éclaira et je la vis pour la première fois elle dormait paisiblement, elle n'avait rien vu rien entendu... Je la pris dans mes bras avec délicatesse. C'était vrai qu'elle me ressemblait, peut-être même trop. Elle avait mes cheveux et ma peau claire, sur sa joue une entaille avait commencé à cicatriser. Lily l'avait-elle griffée par accident dans la précipitation ? Je connaissais que trop bien les Granger. Je pris une grande aspiration et lui lançai un sort d'illusion, sous mes yeux elle se transforma en un parfait mélange de sa mère et de son père adoptif, personne ne devait connaître notre lien. Une fois cela fait, tout s'enchaîna très vite. Je conduisais Cassiopée dans sa nouvelle maison, j'étais passé par la fenêtre. Je me devais de modifier leurs souvenirs avant de leur confier mon plus précieux trésor. Ce que je fis sans aucun soucis, quand ce fut terminé je déposai un dernier baiser sur son front et lui dis au revoir.

"Je t'aime ma fille... Pour toujours"