Chapitre 4

46 5 1
                                    

En espérant que ce chapitre vous plaise,


*

J'ouvre les yeux en sursaut, et tâte aussitôt le matelas à mes côtés, paniqué de ne pas y trouver Wooyoung. Mon cœur se serre, et mes yeux s'embuent immédiatement. Il m'avait dit qu'il ne m'abandonnerait jamais.

Pourquoi est-il parti ? Où est-il ? Je dois le retrouver. Sans lui, je ne peux pas continuer. Sans lui, plus rien n'est envisageable, c'est comme tenter de traverser l'océan sans savoir nager.

Dans le vaste océan qu'est la vie, Wooyoung est ma bouée.

Je lui ai dit. Je suis fou amoureux de lui, je l'aime à en vivre et à en mourir.

Soudain, la porte de la chambre s'ouvre, et la bouée en question fait son apparition. Je reprends une respiration normale, et me maudis de paniquer à chaque fois que je le perds de vue plus d'une dizaine de secondes.

J'ai envie de lui sourire et lui demander s'il a bien dormi, comme chaque matin. Cependant, je sens que quelque chose ne va pas. Je le vois dans ses sourcils froncés et ses commissures crispées, je l'entends dans son souffle troublé.

‒ Ça ne va pas ?

Il relève la tête, et quand nos yeux se rencontrent, il se munit aussitôt d'un sourire, et ferme la porte dans un geste nerveux. Je n'ai aucune idée de ce qui ne va pas, mais cela commence doucement à m'inquiéter.

‒ Si, ça va très bien, répond-il d'un ton faux.

‒ Où est-ce que tu étais ? demandé-je, sceptique.

Il hausse les épaules et se contente de déposer un doux baiser sur mon front. J'encercle sa taille de mes bras et pose ma tête contre son torse, toujours assis sur le matelas, tandis que lui est debout. Ses mains viennent caresser ma chevelure blonde.

Je sens son cœur battre contre mon oreille, et son ventre se soulever au rythme de sa respiration. Ses doigts de fée ébouriffant mes mèches détendent mon corps.

Mais elles n'apaisent pas mon trouble.

‒ Dis-moi ce qui ne va pas, Woo.

Il pousse un lourd soupir et me serre un peu plus fort.

‒ J'ai entendu tes parents discuter.

‒ Et alors... ?

Il n'est pas rare que Wooyoung espionne les conversations qui se tiennent dans la maison, et me partage ensuite leur enjeu : par exemple, quand est-ce que M. Park organisera l'évaluation de mathématiques, ou encore, quels commentaires M. Choi a fait sur mon « état mental », comme ma mère aime si bien dire.

‒ Je suis désolé, mon chat, murmure le garçon que j'aime. C'est ma faute, et ça ne va pas te plaire.

Je brise l'étreinte pour saisir son visage entre mes mains, et le regarder dans les yeux. L'angoisse s'empare de tout mon être.

Mais je n'ai pas le temps de supplier Wooyoung de m'avouer la vérité, car ma mère débarque soudainement dans ma chambre, mon père derrière elle, en retrait.

‒ Maman ?

Elle m'offre un sourire faux, et je tilte en voyant une valise à ses pieds. La panique me saisit violemment, et j'ancre mes yeux dans ceux de mon fantôme, qui me regarde tristement. Que se passe-t-il, Wooyoung ?

‒ M. Choi nous a parlé d'un centre de soins psychiatriques, déclare la femme qui m'a donné la naissance. Tu pars dans deux heures.

Inception [Woosang]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant