Inception [Woosang]

Chapitre 5

Dernier chapitre ! Je vous souhaite une excellente lecture :3

*

Ma jambe tressaute, et Wooyoung y pose une main rassurante. Entouré de tous ces inconnus, je me sens comme en danger. L'un deux me désigne de sa fourchette et commence à parler la bouche pleine.

‒ C'est qui, lui, au fait ? marmonne-t-il.

‒ C'est mon nouvel ami ! répond Mingi.

Je n'ose plus prononcer un mot, et garde mes yeux baissés, cloués sur mon assiette de purée de pommes de terre dégoûtante encore pleine.

‒ Je vous présente Yeosang, commence le blond. Il est ici car il s'est créé un ami imaginaire et est persuadé qu'il existe réellement.

Ma main se crispe autour de celle de mon fantôme, et je relève la tête, animé par une colère et une frustration difficiles à contrôler.

‒ Wooyoung n'est pas imaginaire, déclaré-je. Il existe et je l'aime.

Un silence s'installe, et tous autour de la table me regardent. Certains amusés, d'autres interloqués. Mon dieu, j'ai tellement envie de disparaître...

‒ Calmos Yeosang, répond une fille aux longs cheveux teints en bleu, on lui fera rien, à ton Wooyoung.

‒ Grave, enchaîne un garçon avec des lunettes de soleil. C'est lui qui est assis à la place vide à côté de toi ?

Je reste un interdit un instant, puis hoche la tête doucement. Aurais-je finalement trouvé des personnes qui me comprennent ? Je n'arrive pas à y croire. Je m'apprête à les remercier pour leurs mots, quand ils éclatent tous de rire.

‒ Il est taré ! s'esclaffe la fille aux cheveux bleus.

‒ Non mais allô, renchérit une autre, nettoie tes lunettes ! Y'a rien, là, c'est le vide !

Je sens mes yeux se flouter et mon nez me picoter, tandis qu'un pincement au cœur oblige mon corps à se recroqueviller. Wooyoung me prend par les épaules et m'entraîne avec lui hors de la salle à manger de la clinique.

Mes joues deviennent humides, et des sanglots naissent dans le fond de ma gorge. Je me laisse guider par mon fantôme jusque dans ma chambre, et une fois sur mon lit, m'effondre dans ses bras.

‒ Ça va aller, chaton, murmure-t-il. Je te promets que ça va aller.

‒ Je veux... articulé-je difficilement entre deux sanglots, rentrer à la m-maison...

Il me serre davantage contre lui, et pose son menton sur le haut de ma tête en fredonnant une chanson pour me calmer.

Car il ne peut rien faire de plus.

*

La vieille dame retire ses lunettes et les pose sur son bureau d'un geste lent. Ses cheveux grisonnants sont attachés en un chignon hasardeux, tenu par une pince à cheveux minuscule, à l'arrière de sa tête.

Son chemisier violet à fleurs me fait plisser les yeux. J'ai l'impression qu'elle porte le même chaque jour. Peut-être qu'elle ne s'est pas changée, depuis qu'elle m'a imposé une heure de rendez-vous chaque jour, il y a deux semaines - comme si je n'avais pas déjà assez eu affaire aux psychologues.

Ou bien elle a les mêmes habits en plusieurs exemplaires. Plus probable.

Elle claque des doigts devant mes yeux, ce qui me fait sursauter et revenir à la réalité.