Hésitation

Chapitre 1

Des voix crièrent violemment mon nom, interrompant brutalement mon sommeil. Mon regard se tourna vers celle qui avait osé troubler mon rêve.

𝒟𝒶𝓃𝒾ℯ𝓁

Il était assis sur une chaise en bois blanc, à côté du lit où mon corps reposait. Vêtu de sa fidèle chemise blanche et d'un grand pantalon noir bien ciré, il affichait un air contrarié, trahi par ses sourcils foncés et sa bouche serrée.

Daniel est, en quelque sorte, mon petit ami. Le jour de mon entrée à l'université, nous nous sommes rencontrés dans les couloirs. Il est devenu mon premier ami, m'aidant à trouver ma salle de cours. Un jour, à une fête où il m'avait incitée à venir, il déclara devant tout le monde :  « 𝐈 𝐰𝐚𝐧𝐭 𝐲𝐨𝐮 𝐭𝐨 𝐛𝐞 𝐦𝐲 𝐠𝐢𝐫𝐥𝐟𝐫𝐢𝐞𝐧𝐝, 𝐄𝐥𝐥𝐚. »(Je veux que tu sois ma petite amie, Ella.)

Daniel est un homme grand, de couleur noire, avec un sourire immense toujours accroché à ses lèvres. Gentil et poli, malgré toutes les qualités qu'il avait, je me demandais parfois si je l'aimais vraiment.

« Qu'est-ce qu'il y a ? » dis-je en m'étirant progressivement, contrariée qu'il m'ait réveillée.

« Tu vas être en retard à l'université », dit-il d'une voix rauque en se levant. Je lui fis la moue, imitant le mouvement malgré mon envie de rester au lit. Daniel voulait devenir un grand chirurgien, comme son père, disait-il.

Daniel. On ne manque jamais une seule journée de cours.

« On pourrait... » dis-je en le regardant avec des yeux implorants, tendant une main pour le serrer dans mes bras. Cependant, il recula avec un visage moralisateur.

« Bébé, j'aimerais rester avec toi ce matin, mais je ne peux pas », dit-il d'une voix douce, cherchant à m'attendrir. Daniel était ce genre de garçon droit, toujours parfait, ne commettant jamais d'erreur.

« Mais tu peux, non ? Un jour de pause ne nous fera pas de mal. Daniel, tu le sais au moins ? » insistai-je.

« Je le sais, Ella, mais nous devons aller à l'université pour étudier, puis trouver un emploi afin de pouvoir élever nos enfants plus tard. »

Il dit cela avec un air sérieux, bien qu'il sache qu'il exagérait en parlant d'enfants et de notre avenir. Tout cela me faisait peur. Lui se projetait déjà si loin avec moi, me voyant comme la femme qu'il épouserait, alors que nous n'en étions qu'à notre première année de relation.

Il se rapprocha doucement de moi, me fixant de ses yeux angéliques qui me captivaient. Gênée, je baissai les yeux vers le sol pour éviter de croiser son regard, mais il saisit doucement mon menton et releva mon visage vers le sien.

Sans un mot, il posa ses lèvres sur les miennes. Un doux et romantique baiser qui me fit fondre. Mon esprit s'apaisa instantanément, et je me laissai aller, répondant tendrement à son étreinte.

Après m'être préparée, nous nous sommes dirigés vers la voiture de Daniel. Je portais une chemise blanche et un pantalon marron, un style assez formel, je devais me l'avouer. Daniel déteste tout ce qui est trop dévêtu, ce qui signifie que tous les vêtements que je portais étaient dépourvus de sensualité. Je n'avais pas de voiture ni de permis. C'est Daniel qui me conduisait parce que nous allions à la même université et que nous vivions ensemble. Cela ne le dérangeait pas, mais je me sentais dépendante de quelqu'un. Même si je l'aimais éperdument, je ressentais le besoin d'indépendance et je ne voulais pas dépendre de lui.

Nous sommes arrivés devant l'université, puis nous sommes descendus de la voiture pour y entrer main dans la main. Dans le couloir, j'ai reconnu une silhouette de loin : Cloée, avec son visage souriant et sa bonne humeur habituelle.