Prologue

18 1 2
                                    

JAHYLA


Si on m'aurai dit que ce jour arriverai, je ne l'aurais pas cru.

Encore moins si tôt.

Aujourd'hui, une famille a décidé de m'adopter, moi, et une autre jeune fille de mon âge à qui je n'ai jamais parlé. Nous pourrons faire connaissance comme ceci.

Je fus été très surprise, ce matin, quand les surveillants du foyer m'ont dit de préparer ma valise avec les quelques maigres affaires qu'il me reste d'avant leur mort.

On m'avait dit que j'y resterai longtemps, dans ce foyer, voir jusqu'à ma majorité, sans me faire adopter, mais à mon plus grand bonheur, après à peine une semaine dans ce bâtiment pour jeunes orphelins, je retrouve déjà une famille.

Celle-ci m'a dit qu'elle me prenait à cause de mon potentiel. De quel potentiel, je n'en ai aucune idée, mais j'espère que j'en serai heureuse.

Le potentiel intellectuel pour reprendre une entreprise familial peut-être ? Je serais très contente d'être cheffe et d'avoir pleins de sous.

Comme me l'a si souvent répété Maman, je suis une femme, et je serai toute ma vie dans les dessous de la société.

Mais moi, je veux lui prouver que je serais tout en haut, comme la reine d'Angleterre l'était, car je suis une fille belle et intelligente.

Les espérances et les attentes sont souvent loin de la réalité.

Je voulais devenir cette femme forte et avide de pouvoir, mais cette famille a été la plus incapable possible.

Au lieu de me monter au sommet de la gloire comme le ferait une famille aimante qui veut tout le bien pour ses enfants, elle nous a descendu, ma sœur adoptive et moi, au summum de la nullité.

Nos si jeunes corps d'enfants ont été mutilés et salis par les griffes et les âmes de ceux des plus grands.

Si jeunes et insouciantes, nous avons été privées de notre enfance joyeuse, paisible et vierge d'idées sales.

Si jeunes et si tôt, nous avons perdu toute notion de la naïveté et de l'insouciance qu'un enfant pert normalement au fil du temps.

Alors que ceux de notre âge apprenaient la non-existence du Père Noël, nous apprenions à faire plaisir aux hommes excités par nos corps frêles d'enfants.

Tandis que ceux qui à l'école apprenait le fonctionnement pulmonaire du corps humain en science, nous apprenions à connaître le système sexuel des hommes.

Pendant que tous ces chanceux entraient au collège, nous avions fait nos premiers pas sur les trottoirs, le schéma et les apprentissages du plaisir sexuel dans nos têtes, bien révisés avec notre père adoptif.

Leur père à eux leur servait à pleurer devant un exercice de maths, tandis que le nôtre se servait de nous pour ses orgasmes que sa femme ne voulait pas lui donner, nous disant que ça nous apprenait la vie, alors que nous n'avions que huit ans.

Pendant que des gens pleuraient car le dernier téléphone sorti n'avait pas le coloris qu'ils voulaient, nous, nous pleurions car ces hommes nous faisait mal.

A partir du momentj'ai fais mes premiers pas dans cette nouvelle famille, j'ai arrêté de me plaindre pour la moindre petite chose, me disant que des gens étaient plus malchanceux que moi, quelque part, dans ce monde de malheur.

Cœur De BraiseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant