Chapitre 9 : Joyeuse Hyménée

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Poitiers, France. 15 mars 1993.

Gwen était assise près de la fenêtre, regardant nerveusement dehors. Elle avait attendu ce jour avec impatience, et maintenant qu'il était là, l'excitation et l'anxiété se mélangeaient en un mélange tumultueux d'émotions. Les papillons dans son estomac semblaient avoir pris un envol effréné, et elle serrait et desserrait ses mains dans son giron. Ses doigts, nerveux, s'entrecroisaient et se pliaient, alors que son regard smaragdin se perdait sur la prairie bordée de mimosa aux fleurs déployées, rayonnant d'une lueur jaune-orangée chaleureuse. 

Le cadre était splendide mais elle sentait dans sa gorge la douleur que lui provoquait chaque déglutition. 

Soudain, il y eut un coup à la porte, et Joseph Joestar entra dans la pièce, un large sourire aux lèvres. Il portait un costume impeccable, élégant et sobre, à la fois classique et intemporel. Ses yeux bleus brillaient, et sa barbe était soigneusement taillée. 

Gwen tourna son regard vers lui, ses yeux verts brillant d'inquiétude. Il s'approcha doucement, posant une main réconfortante sur son épaule.

— Gwen, ma chère, c'est le grand jour, déclara-t-il avec une tendresse évidente dans la voix.

Elle avala sa salive, sentant une boule de nervosité dans sa gorge. Le vieil homme s'assit à côté d'elle sur le rebord de la fenêtre, ses yeux plongés dans les siens.

— Tu sais, quand j'ai épousé Suzie Q, il y a de cela des décennies, je me souviens avoir ressenti la même chose. L'excitation, bien sûr, mais aussi une certaine appréhension. C'est normal. Le mariage, c'est un moment de transition, de changement. C'est une étape importante de la vie.

Gwen leva les yeux vers Joseph, cherchant la sagesse et le réconfort dans son regard bienveillant. Elle se sentit soudainement comprise, rassurée par les mots du vieil homme. Soudain ce dernier eut un rire léger et déclara :

— Je me souviens que, lorsque j'ai vu Suzie Q remonter l'allée pour la première fois, vêtue de sa magnifique robe de mariée, elle était si belle que j'en ai eu le souffle coupé. J'ai su à ce moment-là que j'étais l'homme le plus chanceux du monde. Et j'ai été tellement surpris que je me suis pris les pieds dans le tapis et que je me suis cassé la figure. 

Gwen se laissa emporter par l'histoire de Joseph, imaginant la scène dans son esprit. Elle se demanda si Jean-Pierre aurait une réaction similaire en la voyant dans sa robe de mariée. Riant, elle n'avait aucun mal à imaginer la scène. Son anxiété sembla diminuer un peu et elle demanda :

— Quand est-ce que vous vous êtes mariés ?

Le vieil homme sourit, réfléchissant une seconde. 

— Le 5 octobre 1941. J'ai rencontré Suzie en 1939, lors d'une période de ma vie assez.. mouvementée.

Il ricana, sortant de sa poche intérieure une photo un peu chiffonnée, témoignant du nombre de fois qu'elle avait été manipulée. 

Elle y vit un Joseph jeune, à peine la vingtaine, des cheveux bruns en épi dressés sur sa tête, un beau costume noir, et un air ravi, serrer dans ses bras une jeune femme souriante, aux cheveux blonds et aux yeux bleus, vêtue d'une jolie robe de mariée, au jupon de dentelle blanche.

— On était jeunes à l'époque. J'avais 21 ans. 

Il regarda les mimosas qui bordaient la prairie et sourit, la regardant encore avant de dire : 

— Le mariage, Gwen, c'est une promesse d'amour éternel, mais c'est aussi un voyage, avec ses hauts et ses bas. Vous traverserez des moments difficiles, mais vous connaîtrez également une profonde joie et un bonheur incommensurable. Vous grandirez ensemble, apprendrez l'un de l'autre, et vous continuerez à vous aimer chaque jour davantage.

Rome au crépusculeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant