Gwen observa l'homme, son sourire et sa présentation, comme sa prestance, contrastaient étrangement avec l'instinct de danger qui la tiraillait. Elle ne le connaissait pas, et la coïncidence qu'un archéologue apparaisse ainsi à son bureau ne faisait qu'amplifier son malaise.
— Enchantée, Monsieur Lefebvre, dit-elle d'une voix qui, malgré son effort pour paraître naturelle, tremblait légèrement. En quoi puis-je vous aider ?
Damien Lefebvre maintint son sourire courtois mais prédateur. Entrant de manière décomplexée dans la pièce alors que tous les sens de Gwen s'affolaient.
— Eh bien, je suis actuellement en recherche sur une ancienne civilisation, les Berbères, et j'ai entendu dire que vous aviez des compétences en langues anciennes. Je me demandais si vous seriez en mesure de m'assister dans ma recherche.
Gwen hocha la tête, gardant un œil attentif sur l'homme, bien que son sourire semblait sincère.
— Oui, c'est exact, j'ai travaillé sur des langues anciennes auparavant. Je serais heureuse de vous aider dans la mesure de mes compétences.
Damien Lefebvre sembla satisfait de cette réponse. Gwen, elle tentait en vain de na pas se mettre à paniquer.
— Parfait, je me demandais si nous pourrions discuter de votre aide autour d'un café, peut-être ? Il y a un petit café sympathique juste à côté, susurra la voix doucereuse de l'homme.
Elle eut l'impression qu'il jeta un œil au coin de la pièce. Pour quoi faire ? Surveiller la présence de caméras ? Est-ce que ce 'rendez-vous' professionnel était un piège ?
Le sourire de l'homme contrastait de plus en plus avec l'alarme grandissante de Gwen. Elle se sentait piégée, mais elle essayait de ne pas montrer sa nervosité.
— J'apprécie votre demande, mais je suis désolée, je ne peux pas quitter le bureau pour le moment. Peut-être pourrions-nous discuter ici ?
L'expression de Damien Lefebvre ne changea pas, mais Gwen pouvait sentir une pointe d'irritation dans ses yeux. Néanmoins, il hocha la tête. D'un air placide, il s'assit sans même y avoir été invité sur le fauteuil en face de celui de Gwen, ou, par politesse, elle s'installa également.
— Très bien, discutons ici alors.
Gwen s'efforça de garder son calme, sachant qu'elle devait être prudente. Elle évalua mentalement les options qui s'offraient à elle. Le téléphone était à portée de main, mais elle ne voulait pas attirer l'attention de cet homme. Elle essaya de rester polie, tout en gardant un œil sur la sortie la plus proche.
— Comment puis-je vous aider exactement, Monsieur Lefebvre ? demanda-t-elle poliment.
L'homme darda son regard sur elle. Les yeux sombres en face des siens semblaient luire d'une lumière peu rassurante.
— Eh bien, madame Polnareff, il se trouve que je suis tombé sur un document intéressant récemment, une ancienne carte berbère. Je pense qu'elle contient des informations cruciales sur une civilisation oubliée. Votre expertise en langues anciennes pourrait être inestimable pour moi.
Gwen sentait la tension monter en elle. Une carte berbère ? Elle n'avait jamais entendu parler d'une telle découverte récemment. Damien Lefebvre semblait bien trop informé pour un simple archéologue.
— Une carte berbère, dites-vous ? Je suis surprise de ne pas avoir eu vent de cette trouvaille, mais je serais ravie de jeter un coup d'œil. D'où vient-elle ? Est-ce que je peux la voir ?
L'homme sourit d'un air satisfait, bien conscient de la curiosité croissante de Gwen.
— Oh, elle est en sécurité. Pour répondre à votre question, il s'agit d'une copie d'une fresque. Pour l'instant, je vous demanderais simplement de confirmer si vous seriez disposée à collaborer avec moi sur cette affaire. Une fois que nous aurons discuté en détail, je pourrais vous montrer la carte.
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Rome au crépuscule
Fiksi PenggemarRome, Italie. 23 mai 2001 Douze ans se sont écoulés depuis leur voyage en Égypte. Funeste voyage, en vérité, puisqu'il y a perdu deux de ses fidèles amis. Noriaki Kakyoin et Mohammed Abdul. Ce soir, bloqué dans un fauteuil roulant, il regarde ses ja...