Chapitre 49 : La Symphonie des Êtres

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Ils s'éloignaient de la fête, en silence. La large main de Jean-Pierre entourait celle de Gwen qui n'osait rien dire, émue par ce simple contact et par ce qu'il venait de lui dire. Peu à peu, les sons de la réception paraissaient plus étouffés, plus lointain et bientôt, le seul son qui perçait le silence fut celui de leurs pas sur le tapis du couloir. 

À force, Gwen connaissait presque par coeur les moindres recoin de cette immense villa et elle ne protesta pas quand elle se rendit compte qu'ils se dirigeaient vers la chambre de Jean-Pierre. 

Il ouvrit la porte et la laissa entrer, allumant la lumière et refermant la porte. 

Ce n'était sûrement rien, mais se sentir ainsi isolée avec son époux lui procura une drôle de sensation. 

Sensation qui fut bientôt balayée par un silence long, et affreusement gênant. Ils se faisait face, debout, à l'entrée de la pièce, se fixant dans le blanc des yeux. 

— Gwen.. Je.., commença-t-il au moment où elle murmurait :

— Jean-Pierre. 

— Ah, désolé, toi d'abord. 

— Non vas-y. 

Elle eut un presque sourire avant de se triturer nerveusement les doigts. 

— Écoute, je.. je suis désolée. Je ne voulais pas te faire de la peine ou te faire honte et je comprends vraiment que tu sois mal à l'aise avec ce que je suis devenue..

Ils sourirent légèrement, un peu embarrassés. Jean-Pierre fit un pas en avant, posant une main réconfortante sur le bras de Gwen pour la couper dans sa tirade et la tranquilliser. Chose réussie à l'instant où elle cessa de jouer nerveusement avec ses phalanges.

Il soupira, et la regarda avec un soupçon de culpabilité.

— Je suis vraiment désolé, Gwen. J'ai été égoïste et fermé d'esprit. Je n'ai pas pris le temps de comprendre à quel point tu devais te sentir mal. J'ai été dur avec toi, et je m'en veux terriblement. Je ne peux même pas imaginer ce que tu as traversé alors que j'étais parti loin de toi, t'abandonnant à ton sort..

Gwen leva les yeux vers lui, son cœur se réchauffant à ses paroles. Elle posa sa main sur la sienne, sentant la chaleur de sa peau contre la sienne. Elle était émue, mais elle n'en avait pas fini avec ses explications.

— Jean-Pierre, je m'n veux d'avoir cru à ta mort. Quand je pensais t'avoir perdu.. Quand j'ai perdu Raphaël et.., j'ai sombré. Je ne savais plus quoi faire, et la vengeance est devenue ma seule raison de vivre. 

Elle inspira douloureusement et Jean-Pierre remonta sa main jusqu'à son épaule pour l'encourager à poursuivre.

— Maintenant que tu es là, que Diavolo est mort, je ne veux plus faire ça.. Je ne veux plus tuer. Je veux me reconstruire, avec toi.. 

Un silence plus tard, elle ajouta : 

— Si tu veux bien.. 

Jean-Pierre sourit, ses yeux se remplissant de tendresse et de soulagement. Il l'attira doucement contre lui, l'enveloppant dans ses bras, sentant son cœur battre à l'unisson avec le sien.

— Nous allons nous reconstruire, Gwen. Ensemble. Je suis là pour toi, et je ne te laisserai plus jamais tomber. Je suis mille fois désolé.. pour tout. Est-ce que tu pourras me pardonner ?

Elle se pinça les lèvres, émue, hochant la tête. 

— C'est déjà fait. S'il te plaît.. je ne veux plus me disputer comme ça avec toi.

Il hocha la tête et sourit en coin :

— Faut dire aussi que si je t'écoutais un peu plus, on aurait moins de souci..

Rome au crépusculeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant