Chapitre 7

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ELIJAH


"Tu l'as vraiment vu? Elle est encore ici? Ils m'ont dit qu'elle était rentrée à l'orphelinat , je voulais juste l'apercevoir une seconde, me dit elle tristement.

"Et que crois tu que ça lui aurait fait de te voir? lui demandé je sèchement.

"Je.. je sais pas.."

"Tu ne peux pas l'abandonner, réapparaitre dans sa vie une seconde et disparaitre à nouveau!"

"Je sais ça, pour qui tu me prends, grogne t elle vexée.

"Pour quelqu'un qui a abandonné son bébé..."

     Le silence pesant d'hier soir refait son apparition. Mes mains tremblent, je n'arrive pas à les contrôler et ça me fait rager. Elle le remarque et m'interroge du regard.

"C'est rien, je murmure.

"Ce n'est pas rien, tu trembles comme si tu..... Oh... souffle t elle inquiète.

"C'est pas ce que tu crois."

"Tu te drogues Eli ?"

"Non."

"Alors quoi?"

"J'ai beaucoup bu les derniers temps..."

     Elle me regarde comme si je n'étais qu'un vulgaire déchet, dégouté. Je la fusille du regard, c'est à cause d'elle tout ça. La porte de la chambre s'ouvre sur le médecin que j'ai vu plus tôt.

"On vous libère Mlle Johnson. Tâchez de prendre soin de vous."


     On se retrouve dans ma voiture, sans un mot. Je m'arrête sur le parking et attends qu'elle sorte. Elle ne bouge pas, je tourne la tête vers elle un sourcil levé.

"Tu ne viens pas avec moi? me demande t elle surprise.

"Pourquoi faire?"

"On pourrait peut être parler de tout ça..."

"Y a plus rien à dire."

    Voyant que je ne bouge pas, elle finit par soupirer vaincue et sort sans un mot. Je démarre aussi sec.


     Je suis devant la porte 412, allez savoir pourquoi.... Je crois que j'ai juste besoin de m'assurer qu'elle va bien, qu'elle ne vit pas le même calvaire que moi. Je ne peux pas sauver tous les enfants de la Terre mais cette mini Oli il faut qu'elle soit heureuse.

     Cette fois je toque et attends qu'elle m'invite a entrer. Une petite voix se fait entendre :

"Oui?"

"Salut, je tente maladroitement.

     Ses yeux s'écarquillent en m'apercevant, j'abaisse ma capuche et tente un sourire en coin. Je la vois se détendre un peu.

"Je peux entrer?"

     Elle acquiesce d'un hochement de tête. Je m'approche d'elle et lui tend l'ours en peluche que j'ai trouvé à la boutique souvenir de l'hôpital. Je la vois hésiter une seconde avant de finir par le prendre dans ses bras. Je prends le siège coincé dans le coin de la pièce et l'approche de son lit.

"Annabella, c'est ça?"

"Oui et toi?"

"Elijah ou Eli, comme tu veux."

"Tout le monde m'appelle Anna..."

"Et toi, tu veux qu'on t'appelle comment?"

     Elle hausse les épaules.

TWO TONES PARADISEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant