Indomptable

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Erin par-ci, Erin par-là ! Je commence vraiment à me fatiguer de ces changements ! Depuis la restructuration de l'entreprise, je ne fais que vivre un véritable enfer, comme tout le monde. Nous craignons tous de figurer sur cette maudite liste des emplois à supprimer, alors nous nous battons bec et ongles pour conserver la faveur de nos supérieurs.

— Qu'est-ce que tu fais toute seule dans ce coin ?

— J'essaie juste de me vider la tête, répondis-je en buvant d'un trait mon verre.

C'est l'anniversaire de Carole du département marketing aujourd'hui, alors elle a invité tout le monde dans ce bar branché.

— Carole veut tout le monde pour les photos, m'informe Lydia.

Vêtue d'une robe noire moulante à bustier en V, elle est incroyablement séduisante. Digne d'un mannequin ! Elle est sans doute la plus éblouissante d'entre nous ce soir, même si la soirée est censée appartenir à Carole.

Elle me fixe de ses grands yeux bleus avant de replacer une de ses mèches blondes derrière son oreille.

— Qu'est-ce qui ne va pas ?

— Suis-je méchante si je dis que la seule raison de ma venue est de boire dans un luxueux bar pour oublier mes soucis au travail ?

— Non... Peut-être un peu, mais ça va ! Viens, rejoignons-les maintenant.

Soupirant, je descends de ma chaise haute, ajuste ma petite robe rouge pailletée avant de la suivre. Alors que nous nous approchons des autres, je réalise avoir laissé mon sac sur la chaise là-bas.

— J'ai oublié mon sac. Je reviens le prendre et je vous rejoins rapidement.

— D'accord, ne prends pas trop de temps. Carole va perdre patience à ce rythme.

Je me hâte donc de retourner à l'endroit où j'étais. Lorsque je trouve la chaise à côté de la place vide, je pâlis. Je regarde autour de moi, mais les autres chaises sont soit occupées, soit vides.

Ce n'est pas possible ! Mon portable et mes papiers sont tous là-dedans ! Fermant les yeux un bref instant, je les rouvre rapidement lorsqu'une voix m'interpelle.

— Mademoiselle ?

En face de moi se tient un bel homme vêtu d'une simple chemise blanche et d'un pantalon noir. Il porte une montre qui coûte probablement plus cher que toute sa tenue. Ses yeux gris sont d'une beauté intense et le brun de ses cheveux courts ne fait qu'ajouter à son charme.

Je perds mes mots et il semble s'en rendre compte.

— Je suppose que cela vous appartient.

Il me montre mon petit sac. J'avais remarqué sa tenue en quelques secondes, mais je n'avais même pas remarqué qu'il tenait mon sac.

— Euh... Oui...

Alors que je m'apprête à récupérer ma propriété, il l'éloigne rapidement. Fronçant des sourcils, je lui lance un regard interrogateur.

— Laissez-moi vous offrir un verre et je vous rendrai vos affaires.

Choquée, je le regarde étrangement. Comment ose-t-il ? Que croit-il ? Je ne suis pas du genre à me laisser charmer par un physique avantageux ou un portefeuille bien garni !

— Non, merci ! J'ai déjà pris un verre de cocktail. Je n'en bois jamais plus d'un.

Et c'est vrai. Je supporte mal l'alcool et je deviens facilement pompette et ridicule.

— Juste un verre !

— Mais non, je vous dis ! Et rendez-moi mon sac !

Je sens ma colère monter, ce qui est rare envers une personne que je viens de rencontrer. Mais je dois avouer que c'est parce que je déteste les gens qui se croient supérieurs aux autres. Nous sommes tous des êtres humains avec les mêmes droits, même si certains ont quelques privilèges en plus.