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— Comment s'est passée ta journée ?

À table, plusieurs plats nous sont offerts comme si nous allions pouvoir tout manger. Tout est bien dressé et la présentation est impeccable. L'élégance m'étonnera toujours dans cet endroit. Tout est toujours à sa place. Même moi, je suis habillée dans le thème. Rosa m'a obligée à porter un pantalon blanc ainsi qu'une veste blanche par-dessus un débardeur noir. Les vêtements semblent venir d'une grande marque de mode. Et les chaussures, n'en parlons pas ! Elles sont d'une beauté à couper le souffle. Ces talons carrés noirs m'ont séduite au premier regard.

Ma journée ? Elle s'est mal passée ! Comment pourrait-elle bien se passer si je suis enfermée dans cette énorme propriété. Oui, énorme ! Rosa m'a fait visiter et d'après ce que j'ai remarqué, tout cela doit coûter des millions.

J'ai demandé de l'aide à la jeune femme lors de notre vraie première rencontre, mais elle ne m'a même pas écoutée. Je lui avais pourtant bien dit que j'étais retenue contre ma volonté, mais elle n'en avait que faire de mes plaintes. Et au lieu de m'aider à partir d'ici, elle m'a proposé le petit déjeuner : " Préférez-vous un petit déjeuner sucré ou salé ? " J'ai failli lui crier dessus rien qu'à l'entente de cette stupide question. Mais alors que je retrouvais un semblant de calme, elle s'est remise à me poser une autre de ses questions débiles : " Préférez-vous le thé ou le café ? " Comme si c'était la chose la plus importante à faire. Pourquoi devrais-je commander un plat à la con si je ne veux pas rester ici. Parce que la faim te rattrapera. Oh ! Toi, tais-toi !

— Ma reine ! Tu m'entends ?

Bien sûr que je t'entends, imbécile ! Je ne suis pas encore sourde. Je ne veux juste pas te répondre. Tu me cherches, tu me trouves !

— Mange ! Olivia a préparé ses spécialités rien que pour toi !

Mais je me fiche de ses spécialités ! Qu'elle prépare tout ce qu'elle veut, ça n'égalera en rien ma liberté !

Olivia est la gouvernante de la maison. Et Arthur est le majordome. Et d'après ce que j'ai vu, ils sont tous timbrés dans cette maison. Ils prennent pour normal que je sois retenue ici contre ma volonté. Et ce que je méprise le plus, c'est le fait qu'ils me vouent tous un respect stupide ! Comme si j'étais la femme de maison !

— Pourquoi tu ne dis rien ?

Pourquoi ? Parce que je ne veux pas te parler, sale taré ! Je ne mangerai, ne parlerai, et ne ferai rien si tu ne me libères pas !

— Un employé t'a-t-il contrariée ?

Un instant ! Il pense vraiment que c'est pour une simple histoire de désaccord avec un de ses idiots employés de maison ? Qu'il aille se faire foutre !

Sa folie est bien plus grave que je ne le pensais. Il me traite comme si tout allait très bien, comme un couple qui dîne après une longue journée.

— Ne me provoque pas, Erin !

C'est justement ce que je cherche. Te rendre plus stupide que tu ne l'es déjà !

Le regard perdu dehors, à travers la fenêtre, je ne mange pas, ne parle pas, et si je pouvais, je ne l'écouterais pas non plus. Qu'est-ce qu'il croyait ? Que j'allais me soumettre à tous ses désirs comme ça ? Sans une once de rébellion ?

Il ne fait qu'à sa tête ! Et maintenant c'est mon tour... Un partout !

— MANGE !

Toujours sans réaction, je me délecte de le voir hors de lui. Je me retiens même de sourire à cet instant. Comme c'est bon de le voir à son tour perdre le contrôle !

— Erin, ne joue pas avec mes nerfs ! ET REGARDE-MOI QUAND JE TE PARLE ! s'emporte-t-il.

Parfait !

Se levant, il s'approche de moi. Il empoigne durement ma mâchoire et me force à le regarder. Va te faire foutre !

IndomptableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant