Chapitre 7

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J'étais sortie prendre l'air, j'avais cru pouvoir faire face à tout cela mais c'était trop pour moi.  Une demi heure plus tard, quand j'ai pu retrouver mon calme je suis retournée à la maison.

Ils venaient de clôturer le dîner et discutaient paisiblement au salon. J'ai filé en douce dans ma chambre , et dès que j'ai mis les pieds à l'intérieur je me suis allongée sur mon lit les yeux fermés.

Quelques instants après, j'ai entendu des coups secs frappés sur ma porte. Je me suis levée ensuite pour aller ouvrir. Lorsque je l'ai fait, je suis tombée sur ses yeux et l'instant d'après ma respiration s'est arrêtée dans ma gorge.

J'étais plongée dans son regard qui me fascinait tant. Son visage était à quelques centimètres du mien, à bout de souffle j'ai regardé ses autres traits et les mots me manquaient. Des mâchoires fortes et ciselées, un menton proéminent, un nez légèrement arrondie au bout, et des lèvres fermes et désirables. Il n'avait plus cette charmante apparence de garçon, tout en lui criait l'Homme.

J'avais le souffle coupé, mon regard ne pouvait pas s'éloigner du sien. Ma vision brûlait à cause de la montée en flèche d'émotions dans mon poitrine.

Sa voix a brisé ma transe, me ramenant au présent, à la réalité.

"Tu comptes m'éviter jusqu'à quand Gab'?"

Il m'avait dit cela en pénétrant dans ma chambre sans avoir reçu mon autorisation. L'instant d'après, il a refermé la porte et m'a fixé à nouveau. Je le regardais faire dans un état second.

"Tu es toujours fâchée contre moi ?"

J'ai repris mes esprits et j'ai croisé mes bras sur ma poitrine en me mettant sur la défensive.

"Gab' ?!!!"

Moi: Ne m'appelle plus ainsi !!!

Dis-je d'un ton sec.

Il a semblé étonné et a levé un sourcil, j'ai essayé de me calmer ensuite. Je ne voulais pas montrer ma colère et je n'avais pas envie de parler du passé.

Moi: J'ai un nom et un prénom, ne m'appelle plus ainsi à l'avenir.

Ses lèvres se sont retroussées, il m'a dit en retour :

" Je connais ton nom, mais je t'ai toujours appelé ainsi et ce n'est pas aujourd'hui que ça va changer !!!"

Il m'a déstabilisé avec ces quelques mots et je n'ai plus eu la force d'articuler un mot. Me voyant calme à nouveau, il s'est rapproché de moi et m'a murmuré à l'oreille:

"Même si tu as décidément bien grandi, ça ne change rien pour moi !!!"

J'ai dégluti, j'avais l'impression que de l'acide brûlait en moi. J'avais du mal à respirer...

Moi: Va-t-en s'il-te-plait, j'ai besoin d'être seule.

Il a fait semblant de ne m'avoir pas écouté et a tiré plutôt la chaise juste à côté pour s'asseoir. Son geste m'a désorienté, j'ai du m'asseoir sur mon lit pour ne pas chavirer.

Daniel: Il ya sept ans , tu m'as demandé de te rejoindre. Je l'ai fait mais tu n'es jamais revenue, et comme si ça ne suffisait pas tu m'as évité par la suite comme si j'avais la peste. Et le comble dans tout ça, un beau jour c'est ton frère qui m'a fait comprendre que tu n'es plus là. J'ai voulu te rejoindre dans cette ville pour que tu me donnes des explications mais je me suis ressaisi. Je pensais que tu étais fâchée et ça allait te passer avec le temps. Mais quand j'ai perdu mes parents, tu ne t'es pas gênée Gab' pourquoi ? Tu n'avais pas de considération pour moi? Je ne méritais pas un simple message de condoléances ?

J'étais choquée lorsque j'ai suivi tout ce qu'il venait de me dire. Je n'étais au courant de rien, comment l'aurais-je su ?

Moi: Je ne savais pas !!!

Daniel: Sérieux? Tu penses que je vais te croire? Tu es fâchée de moi sans me donner la raison. Je te croyais plus courageuse que ça !!!

Moi: Je...

Je voulais exprimer le fond de ma pensée mais les mots sont  restés bloqués dans ma gorge.

Daniel: Dis-moi une chose, ai-je un jour réellement compté pour toi?

Il m'a dit cela en me regardant droit dans les yeux. J'avais envie de tout lui dévoiler comme à l'époque mais la seconde d'après, les souvenirs douloureux de cette nuit sont apparus dans mon esprit.

Moi: Daniel, je te considère comme mon frère....mon grand frère !!!

J'ai dit cela en me levant pour me diriger vers la porte.

Daniel: Attends !!!

Il s'est levé à son tour et s'est approché de moi...

"Tu me vois comme un frère c'est ça?"

Moi: Oui , c'est exact!!! Dis-je en baissant la tête.

Il a tendu sa main et m'a relevé le menton avec délicatesse. Ensuite il m'a dit:

"Ai au moins le cran de me dire cela en me regardant droit dans les yeux!"

Je savais que c'était un piège, ma raison refusait de lui obéir mais mon corps avait une toute opinion. C'est ainsi que j'ai soulevé la tête pour soutenir son regard.

Moi: Je te vois comme....

Avant que je ne réalise ce qui venait de se produire, j'ai ressenti le goût de ses lèvres sur les miennes. J'avais rêvé de ce moment de nombreuses fois dans le passé. Et aujourd'hui que ça venait de se produire, je ressentais un sentiment étrange. Je voulais le repousser mais mon corps ne réagissait pas, mes lèvres s'ouvraient pour répondre à son baiser de manière synchrone. Sans m'en rendre compte, j'ai fermé les paupières et je me suis laissée aller.

Au bout de quelques secondes, j'ai ressenti un feu ardent brûler en moi et je me suis ressaisie. Je me devais de rester lucide pour ne pas flancher, même si mon corps réclamait autre chose.

Je me suis écartée de lui brusquement et je l'ai giflé.

Moi : Pour qui est-ce que tu te prends? Ne refait plus jamais ça.

Il a posé sa main sur l'endroit exacte où je venais de déposer mes empreintes et m'a fixé durant quelques secondes d'un air étrange. Quand je pensais qu'il allait comprendre et me laisser tranquille, il s'est penché à nouveau et a pris possession de mes lèvres cette fois-ci de manière fougueuse et brutale.

Ancré en moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant