° Schweig und küsse mich ° Draxler X Kimpembe

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Presnel Kimpembe

30 septembre, Paris, 20h25

Je m'assois sur le banc du vestiaire, les mains légèrement tremblantes, le regard fixé sur les lumières blanches au plafond. Mes pieds nus touchent le sol carrelé et froid, et je sens la froideur s'infiltrer lentement sous ma peau, jusqu'au plus profond de mon être. Le bruit sourd de la foule en délire résonne à travers les murs épais, annonçant le début imminent du match.

L'anxiété me submerge depuis que j'ai enfilé mon maillot et mes crampons, mais je peine à identifier sa source exacte. Ce match est crucial, susceptible de changer le cours de la saison pour notre équipe, pourtant, j'ai l'habitude des matchs importants. Alors pourquoi cette appréhension soudaine qui m'envahit ?

Des perles de sueur perlent sur mon front et je passe une main tremblante dans mes cheveux ébouriffés. Le vestiaire demeure étrangement silencieux, à l'exception du murmure lointain des supporters, et de ma propre respiration rapide et erratique. Mon regard se perd sur les murs, toutefois, rien n'apparaît clairement. Mes pensées se mêlent dans une confusion tout aussi trouble que ma vision.

Je me remémore les innombrables heures d'entraînement acharné, les sacrifices consentis pour parvenir jusqu'ici. Je suis reconnu comme l'un des meilleurs joueurs de mon club, mais en cet instant, cela semble presque illusoire, prêt à se dissiper à tout moment.

D'un geste brusque, je me lève du banc, mes jambes vacillantes, pour me diriger vers le miroir au-dessus de l'évier. Mon propre reflet me semble étranger, mon visage paraît plus dur, plus tendu que d'ordinaire. Mes yeux, d'habitude empreints de confiance, trahissent aujourd'hui des doutes profonds. Je fixe intensément mon propre regard, cherchant peut-être des réponses dans le fond des abysses de mon âme.

"Presnel, reprends-toi," murmurai-je à voix basse. "Je suis un champion, j'ai survécu à des matchs bien plus difficiles que celui-ci."

Les yeux clos, je me replonge dans mon enfance, dans les rues de mon quartier où j'ai découvert ma passion pour le football. Cette passion m'a mené jusqu'aux plus grands stades du monde, mais en cet instant, je me sens plus vulnérable que jamais.

Incapable de supporter plus longtemps le poids de mon propre reflet, je m'éloigne du miroir pour me diriger vers mon casier. Mon maillot, portait mon numéro emblématique, est prêt à être enfilé.
Je le passe délicatement par-dessus ma tête, ajustant chaque pli avec précaution. Je me sens tel un guerrier préparant son armure pour un combat décisif, même si aucune armure ne pourrait me protéger de mes propres doutes.

Le bruit de la foule se rapproche, l'excitation grandit, les chants des supporters résonnent dans les couloirs. Je secoue la tête, tentant de chasser les pensées négatives qui m'assaillent. J'essaie de me concentrer sur la sensation familière de la pelouse sous mes pieds, sur le frisson de l'adrénaline à chaque coup de sifflet de l'arbitre.

Mais alors que je m'efforce de ne pas me perdre plus dans mes pensées et mes angoisses, la porte du vestiaire s'ouvre brusquement, émettant un grincement désagréable. Julian, mon petit ami et coéquipier, entre d'un pas décidé. L'atmosphère autour de nous se tend instantanément, son visage arborant une colère froide et amère.

"Kimpembe," débute-t-il d'un ton accusateur, "tu peux vraiment être égoïste parfois, tu le sais ça ?"

Je me retourne, surpris par l'agressivité avec laquelle il me questionne. "Julian, qu'est-ce qui te prend ?"

Son pas le rapproche de moi, la rage brille dans ses yeux. "Tu ne penses qu'à toi-même, Presnel. Tu te tracasses pour ce match comme si c'était la fin du monde, mais tu ne te rends même pas compte de ce que moi je ressens en ce moment."

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