2 - amour

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Je dirais que ça fais deux semaines que je suis ici. J'aidais Grand mère à faire le ménage et la cuisine contre la chambre. Elle avait insisté pour que j'arrête de payer la chambre.

Aujourd'hui, j'avais passé la journée assis sur le banc à la sortie de la supérette.
J'avais fumé quelques cigarettes, capuche sur la tête.

Soudainement, il se mettait à pleuvoir, mais j'étais à l'abri.

Un jeune homme arrivait en courant dans la supérette et ressortait quelques minutes plus tard avec deux/trois sacs.

Il soufflait en regardant le temps. Et faisait 3 pas avant que son sac de pommes éclate.

On aurait dit qu'il allait s'effondrer.

J'allais l'aider à ramasser les pommes, du moins ceux que je pouvais. Et j'allais chercher un autre sac à la supérette.

Ma capuche était partie avec le vent, et mes cheveux étaient trempés en un rien de temps.

- tu pensera à les nettoyer avant de croquer dedans. Disais-je en souriant.

- merci.

Il partait en se retournant deux fois vers moi.

Qu'est-ce qui m'avait pris de le tutoyer ? Qu'est-ce qui m'avait pris de sourire à la fin de ma phrase ?

Je rentrais, et j'aidais Grand mère à éponger le sol de la salle à manger.

Qui aurait dit que je toucherais à un chiffon sale un jour dans ma vie ?
En tous cas, ce n'était pas ce que j'étais destiné à faire.

J'allais me coucher, serein. Je n'avais pas bu une goutte d'alcool aujourd'hui. Mais j'avais tué mes poumons avec 5 cigarettes.

Le lendemain, Grand-mère me demandait d'étendre le linge.
Il faisait beau ce matin.
J'allais me balader.
Quand soudain on me rentrait dedans, et une pluie de feuilles tombaient sur le bitume.

- je suis vraiment désolé..

Il ramassait ses feuilles, et se relevait.

Il s'inclinait à 90 degrés devant moi et partait.

Entre les pommes et les feuilles, il n'avait pas de chance.

Je ramassais une des feuilles qu'il avait oublié.
C'était un cours de coréen.
Oh ? Le jeune professeur que Grand mère m'a parlé ?

Ce soir, en rallumant mon téléphone, je remarquais que mes parents s'étaient enfin rendus compte de mon absence.
3 dizaines d'appels manqués.
Ma chère mère, inquiète pour son fils ?
C'était bien la première fois.
Papa était plutôt inquiet pour sa succession.
Mais j'en ai rien à foutre.

Ce soir, je parlais un peu avec Grand mère.
Et je ne sais pas si c'était l'alcool que j'avais bu qui était ressorti par mes yeux, mais j'avais pleuré.
Grand mère m'avait pris dans ses bras.

C'était agréable.
Chaud.
Douillet.

Quelques jours plus tard, je croisais encore ce professeur maladroit, qui avait failli reverser son café sur lui, si je n'avais pas tenu sa main.

amour, plage et cigarettes Où les histoires vivent. Découvrez maintenant