Un été avec mon ennemi

Angoisse

TW ⚠️ : crise d'angoisse

Cassiopée

Je fixe le plafond depuis mon retour du parc. Le sommeil ne vient pas, il me fuit comme il le fait depuis longtemps. Depuis ce moment. Le jour où ...

Tout est de ta faute. Seulement de ta faute.

Je sais. J'aurais dû être là.

Les larmes me montent aux yeux et je dois prendre toute mon énergie pour les ravaler. Je ne dois plus y penser. Ne plus y penser ...

Non désireuse de pleurer toute la nuit, je préfère repasser en boucle ma conversation avec Émilio. Et si il avait raison ? Non ... c'est faux. Ils y a des gens qui se soucient de moi. N'est-ce pas ...

Trop naïve, Cassiopée. Tu es beaucoup trop naïve. Même tes parents ne t'aiment pas.

Il a raison. Tout le monde s'en fout de moi. Même mes parents.

Le pire dans tout ça c'est que je m'y suis habituée. Habituée à être rejetée, à être critiquée, à être invisible aux yeux de tous. Sauf aux siens ...

Il faut que j'arrête. La seule personne qui me voit est celle que je déteste et qui me déteste le plus. Mais et si ...

Je suis ridicule. Ridicule de penser que je compte à ses yeux.

Tu n'es rien pour personne. Et personne n'est rien pour toi.

Sauf mon frère. Mais même lui je ne parviens pas l'aimer correctement. Je ressens malgré tout mes efforts une jalousie profonde dû à son traitement de faveur. C'est trop demandé de l'amour ? Trop compliqué ? A moins que ce ne soit moi qui soit trop compliquée à aimer ...

Ma gorge commence à se serrer. Il me faut de l'eau et vite. Je bouge légèrement pour me dégager de ma couverture.

Boum.

Je sursaute dans mon lit à l'entente de ce bruit. Un bruit de ... pas ? De pas ?!

Boum.

Il y a quelqu'un chez moi. Il y a quelqu'un chez moi en pleine nuit. Il y a une putain de personne chez moi à  3 h du matin.

Boum.

Il faut que je fasse quelque chose, et vite. Ou non, si je bouge, la personne pourrait m'entendre. Je ne sais pas quoi faire. Mes doigts commence à trembler et bientôt tout mon corps se met à frémir.

Boum.

Les pas se rapprochent de plus en plus de ma chambre.

Et si c'était un tueur en série ? Ou un psychopathe échappé d'un asile ? Je vais mourir ? Ou être violée ? Torturée ? Ou les trois ?

Boum.

Plus les pas se rapprochent et plus mon cœur tape contre ma poitrine. Mon souffle s'accélère et devient irrégulier. Mon rythme cardiaque s'affole et bientôt, je ne n'entend plus que les battements de mon pauvre cœur en détresse.

Boum.

Je vais mourir. Je vais mourir. Je vais mourir. Je n'arrive plus à respirer. Ma gorge est quasiment bloquée et l'oxygène ne rentre presque plus dans mes poumons. Mon cœur cogne ma cage thoracique avec une telle force que je me tords en deux de douleur.

Boum.

Je voudrais crier, hurler mais j'en suis incapable. Ma gorge est bloquée, pour de bon cette fois. Mon corps est complètement tétanisé, comme transformé en pierre. Tout le contraire de mon cerveau qui passe en boucle des images de ma mort.