8. Cauchemar

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" Mon âme est-elle trop sombre pour toi ? "




April



Ça a été tellement dur de rentrer chez moi et de rester sereine. Depuis quand il me suivait ? Et depuis quand je n'ai pas été assez alarmé pour voir que la situation était en train de m'échapper.

Au début, je pensais que c'était qu'une farce, qu'un de mes nouveaux amis me faisaient, en guise de bizutage. Mais je me suis trompé.

Ensuite, j'ai cru que ça pouvait être lui. Qu'il voulait me retrouver. Qu'il voulait se venger de ce que la vérité sur ce qu'il m'a fait à engendrer.

Mais encore une fois, je me suis trompé. Si j'avais le moindre de doute sur lui, j'en ai à présent aucun sur une autre personne.

Maintenant, je repars de zéro, je n'ai aucune idée de qui ça peut être. Et ce meurtre à la fin de la fête de Reid. Je n'ai pas de preuve que, mais j'ai comme le pressentiment que ça me regarde d'une certaine façon.

Je ne sais pas si je suis en plein délire ou que j'essaye de relativiser la chose mais je crois que c'est là, maintenant dans mon lit à cinq heures du matin, que je réalise l'ampleur de cette situation. On m'a suivit dans une ruelle sombre et on m'a... traqué.

Je suis quoi un animal qu'on veut chasser ? Une sorte de défi ? Et pourquoi m'envoyer des messages ? Pourquoi m'avoir laissé partir ? Et quel était le but de cette personne ? Je repense à la fin de son dernier message « tu es à moi ».

Laissez-moi rire, je ne connais absolument pas cette personne, mais elle se permet de me revendique comme sa propriété. Mais quel genre de personne fait ça ?

Beaucoup de question se bouscule dans ma tête en ce moment même. Et quand on a déjà affronté le monde du danger, on sait reconnaitre les signes qui montrent clairement qu'il est présent. J'ai été étonné que personne ne m'est suivie quand je suis sortie de la ruelle.

C'était comme si tout était redevenu... calme. Comme si ce n'était que le commencement. Me laisser fuir pour mieux me traquer.

J'entends soudain un bruit presque inaudible, mais qui persiste. Je me retourne pour observer d'où il pourrait provenir. Après plusieurs secondes de recherche, je trouve enfin la source. Et cette source à un nom. Rémy.

Malgré le fait que je suis limite en trans et que je veuille faire une crise d'angoisse, je souris instantanément en la regardant. Même quand elle dort, elle est unique. Elle dort avec une grande frite géante en guise de doux et elle a enroulé ses jambes dessus. Peut-être que son petit copain lui manque.

Plus je la regarde, plus, je pense que je devrais lui en parler. Après tout, elle pourrait m'aider sur ce sujet non ? Être seule dans cette situation, c'est... pesant, très pesant. Si elle était au courant de cette histoire, elle pourrait me donner un point de vue subjectif de la situation. Je ne sais pas, je suis perdue...

Je me retourne face au mur et essaye un peu de dormir. La dernière chose que j'ai besoin, c'est de devenir insomniaque.

Il fait froid. Je peux sentir la froideur se propager tout autour de moi. La seule chaleur que je ressens et celle de mon souffle. Mes paupières sont lourdes. J'essaye de les ouvrir, mais c'est comme si elles étaient collées entre elles. Je force et réussis enfin à les entrouvrir. Ma vue a du mal à s'adapter rapidement. La chambre est plongée dans une obscurité totale. Seule la lumière de la lune reflète légèrement la pièce.

Je me prends la tête en essayant de rassembler tous les souvenir de la veille. Maintenant que je suis pleinement consciente, c'est encore pire. Comment ai-je pu agir avec aussi peu de prudence.

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