9. Souvenir

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" Tu n'es plus où tu étais, mais tu es partout là où je suis."





April




Ça commence à vraiment m'insuporter cette merde. J'ai été (je pense) assez laxiste sur le sujet, mais là, c'est trop. Il faut que ça cesse. Et tout de suite.

Je remets la lettre dans son enveloppe et la glisse en dessous de mon matelas. Je ne veux plus voir ça entre mais mains et je veux encore moins qu'elle tombe entre celles de Rémy. Si elle se rend compte de tout ce que je reçois, elle commencerait à flipper pour moi.

Sachant que tout à l'heure, je lui ai menti en lui affirment que je n'avais aucun problème quand elle m'a posé la question. Alors si elle découvre la partie cacher de l'iceberg, elle m'en voudra surement. Et je la comprends.

Je ne sais pas pourquoi, j'ai eu un blocage quand je voulais tout lui avouer. Mais je sais qu'un moment ou un autre, je devrais lui dire. Juste pas maintenant.

Je quitte la chambre, un poids sur le cœur et la conscience. Je doute de tous mes choix à présent. Ce que je fais est juste ou stupide de ma part ? Peu importe de la réponse, je dois me rendre au kiosque du journal dans la journée, pour me décider auprès de Kaya.

C'est d'ailleurs un miracle que je me sois souvenue de son prénom...

Pendant que je me prépare, je pèse intérieurement le pour et le contre d'intégrer ce fameux journal. Certes, ça sera une dose de travail en plus, mais je ne saurais dire comment, je dois le faire. J'ai le pressentiment que quelque chose va se produire prochainement. Et que j'aurais surement mes réponses dans ses feuilles de papier...

La demi-journée a été ce qu'il y a de plus banal dans la vie d'une étudiante. Rien de bien fascinant ne s'est passé, à part que le professeur de littérature ancienne, à littéralement oublier de fermer sa page internet...

Je vous laisse imaginer sur quel site nous avons eu le droit en grand écran dans un amphi de deux cents personnes. C'était... fascinant ma foi.

À vrais dire, j'ai évité Rémy toute la journée, je n'avais pas envie qu'elle revienne sur le sujet de la lettre de l'inconnu qui n'est plus totalement inconnu maintenant. Je sais que c'est entièrement inutile de faire ça, vu qu'on habite dans le même endroit. Mais ça me permet au moins de souffler un peu et de faire le point sur la situation toute seule.

Je sors de l'amphithéâtre souterrain et commence à remonter par un escalier rarement utiliser.

Cet escalier est surnommé « l'escalier de l'adultère », pas besoins de préciser quel genre d'activité pratique certains étudiants ici. Je croise juste les doigts pour ne pas croiser un d'entre eux.

Je commence à gravir les escaliers tranquillement, en pensant à ce que j'allais manger ce soir. J'hésite entre une bonne pizza quatre fromages bien croustillante ou des lasagnes.

Petit problème, si je veux des lasagnes, il faudra acheter les aliments nécessaires. Mais autre problème bien plus conséquent que le premier, je suis nul en cuisine...

Je ne l'avoue presque jamais à haute voix, mais je suis une catastrophe culinaire. À Los Angeles, j'avais commencé à apprendre avec ma tante la cuisine, elle était si patiente et douce avec moi que je me devais de réussir. Elle m'apprenait régulièrement les mêmes plats, pour que je les perfectionne.

D'après elle, pour commencer la cuisine, on devait se concentre sur quatre ou cinq plats maximum, pour pouvoir le faire et le refaire jusqu'à qu'il soit parfait. Sauf que ça n'a jamais marché avec moi, je me trompais toujours sur le dosage, venais à me tromper sur le temps de cuisson et même sur la différence entre le sucre et le sel...

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