𝐔𝐧𝐭𝐨𝐮𝐜𝐡𝐚𝐛𝐥𝐞

𝟖

𝐏𝐎𝐕 𝐉𝐄𝐍𝐍𝐈𝐄

𝐒𝐨𝐦𝐞 𝐝𝐚𝐲𝐬 𝐥𝐚𝐭𝐞𝐫
𝐘𝐆 𝐂𝐨𝐮𝐭𝐮𝐫𝐞, 9 : 20

— Je n'y crois pas, mais je n'y crois pas ! Attendez, prévenez la télé et Vogue Korea. Ne serait-ce pas qui je crois ? La nouvelle femme de Kim Taehyung, duchesse de Kim Atlantic, qui daigne enfin sortir de sa tanière ! Attention, tous le monde, la reine est arrivée ! Faites place, faites place !

Sous cette vague de moquerie ainsi d'ironie, je me fais toute petite. Je ne respirais jamais tranquillement dans cet endroit. Les gens osent se demander pourquoi je fuis le boulot alors que je me fais littéralement harceler tous les jours pour quelque chose que je n'ai même pas commis. À croire que j'ai l'air d'une voleuse, je vaux mieux que ça ! Voler les idées des autres, sérieusement ? Ça ne me ressemble pas et c'est bien connu. À d'autres. Je suis un puits à créativité durant mes bons jours, je tomberais alors bien bas si j'oserai dérober quelque chose ne m'appartenant pas.

J'ignore tout simplement les commentaires malsains qui s'infiltrent dans mes oreilles et continue ma route jusqu'à mon bureau entourée de vitres transparentes, plus loin dans les couloirs. Je maintiens le menton haut, mon cappuccino chaud en main et mon sac à main dans l'autre. J'ai droit à quelques salutations sur mon chemin auquelles j'y réponds avec respect.

— Tu commences à me faire de la peine.

Un léger soupir s'échappe de mes lèvres au commentaire de l'une de mes meilleures amies. Elle se glisse à mes cotés et me suit dans notre démarche matinale en direction de nos bureaux.

— Jisoo, soupirais-je doucement en tournant ma tête dans sa direction.

J'ouvre la porte de mon lieu de travail à l'aide de mon coude puis y pénètre, laissant la porte grande ouverte.

— Tu sais que j'ai raison, ma puce.

J'entre dans mon bureau, la brune m'imitant. J'ouvre les tentures, laissant la lumière du soleil éblouir la pièce puis prends place dans ma fidèle chaise noire à roulettes. Mon bureau est l'un des seuls endroits du bâtiment dans lequel je me sens en sécurité. Décoré principalement de rose, de blanc, de doré et de d'autres couleurs belles à regarder, c'était clairement mon foyer, mon petit chez moi. J'ai tout ce qu'il me faut pour travailler et n'ai presque jamais besoin de sortir.

— Tu n'es pas obligée de te laisser marcher dessus comme ça, tu sais, commence la Coréenne face à moi avant de prendre place dans un de mes fauteuils confortables. Tu vaux tellement mieux que ça, Jennie.

— Je sais, c'est juste que ça ne m'atteint pas, tentais-je de me convaincre. Qu'ils pensent ce qu'ils veulent de moi. C'est le cadet de mes soucis.

Je pouvais me voiler la face tant que je voulais, Jisoo lit en moi comme dans un livre ouvert. C'est-à-dire qu'elle voyait claire dans mes tactiques pour la rassurer, elle est loin d'être une idiote. J'avoue que j'ai même peur de lui avouer la vérité, lui dire que je suis terrifiée de reprendre le boulot après ma Lune de Miel.

— C'est drôle que tu dises ça vu que le cadet de tes soucis te faisait pleurer il y a encore quoi, hier soir ?

C'était par hasard qu'elle m'avait appelé hier, et oui, je sanglotais légèrement. J'avais déjà fuis le travail durant les préparatifs du mariage en disant que j'étais malade, j'ai donc raté plus de seize semaines de boulot. Revenir ici depuis Hawaï n'a pas été la chose la plus simple à surmonter, et encore la nuit dernière toute la pression que je ressentais s'est montrée malgré moi. D'un autre côté, ça m'étonne quand même que ma meilleure amie ait deviné de suite ce qui me faisait pleurer. Et que ça n'avait rien avoir avec Taehyung. Rien que d'y penser me démangeait l'estomac, je voulais tellement lui dire toute la vérité sur mon union avec lui.