CHAPITRE 3 : FACTOTUM

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Quelques semaines plus tard.





SU MIYO


Je suis le nouveau visage de cette famille.

Moi et moi seule.

Ma suprématie est à présent totale.

Assise confortablement sur mon fauteuil, le bras posé contre l'accoudoir, ma main soutenant ma tête, je scrute avec satisfaction leurs visages décomposés. Je me délecte tellement de cette vue, même si l'on passe outre le sang qui tache encore les murs de la demeure, suite aux récentes batailles. Je n'ai jamais trouvé la maison aussi belle ; c'est un nouveau départ.

Et qui dit nouveauté, dit marquer les esprits.

Mon ojīsan [grand-père] s'avance en premier, les mains jointes. Il plante son regard dans le mien et s'incline respectueusement, tout comme toutes les personnes présentes dans la pièce. J'ai l'impression de voir des clones dépourvus de personnalités et de libre arbitre.

Ça m'agace.

Je scrute méticuleusement chaque visage, et tout de suite je remarque clairement sur leurs visages qu'une fois que j'aurai le dos tourné, ils n'hésiteront pas à m'abattre. Pour régner en maître et avoir le contrôle absolu, il faut se débarrasser de la mauvaise herbe, n'est-ce pas ? C'est ce que je vais faire.

Désherber.

À ma manière.

– Vous tous, dis-je en pointant chaque homme de la pièce sauf mon grand-père, suivez-moi.

J'ouvre la marche, le visage neutre. Arrivée dans la cour intérieure de mon pavillon, je me place devant eux et leur donne des directives sur comment se placer. Une fois tous en file, je laisse volontairement une minute entière de silence. Doucement, presque au ralenti, je lève mon index et émet mon premier ordre en tant qu'Oyabun :

– Vous huit, en commençant par la dernière personne de la rangée, placez-vous devant les huit autres, en commençant par la deuxième personne du début de la rangée.

Aussitôt dit, aussitôt fait.

Je remarque tout de suite l'interrogation sur leurs visages.

Parfait.

– Les huit dos à moi, sortez vos armes et pointez-les entre les yeux des huit face à moi.

Ordre exécuté.

Cette fois-ci, c'est la frayeur que j'observe sur leurs visages, celle que j'avais face à eux étant petite.

Maintenant, c'est vous qui tremblez ? Que c'est ironique.

Je ris intérieurement.

– Tirez.

Huit têtes explosent en lambeaux, huit corps tombent lourdement au sol, et huit taches de sang colorent le sol, des taches de sang aussi rouges que la couleur qui sublime mes lèvres.

 ᕼᗩᖇᗰ☯︎ᑎIᗴ [ EN PAUSE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant