ᕼᗩᖇᗰ☯︎ᑎIᗴ [ EN PAUSE ]

CHAPITRE 10 : BRÛLURE

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Je me précipite dans sa direction, le cœur battant à deux cents à l'heure. Déjà que je peine à contenir mes larmes, si elle venait à se réveiller maintenant, je ne pourrais plus me retenir.

J'attrape délicatement sa main dans la mienne. Ses doigts continuent de bouger, j'ai presque l'impression qu'elle agrippe ma main.

– Maman...

Quelques minutes plus tard, elle cesse tout mouvement, ses membres redeviennent inertes. Je sens un sentiment parcourir l'entièreté de mon corps, passant par le bout de mes doigts, traversant mes veines pour venir s'implanter dans mon cœur.

L'espoir.

Je le sens, elle n'est plus loin, elle est tout près.

Je reste plusieurs heures à son chevet. Je lui parle des derniers événements et de mes préoccupations par rapport à mon futur. Je lui demande aussi de pardonner Su-Ana ; j'espère secrètement qu'elle regrettera ses paroles.

J'ai deux voyages d'affaires de prévus en ce moment, alors je lui dis que je ne pourrai pas venir la voir pendant quelque temps et que j'espère qu'à mon retour elle continuera de se battre pour sortir de cet état comateux.

Au bout d'un moment, je me lève de la chaise puis pose mes lèvres sur son front. Le bruit de mes talons claquant sur le sol en marbre me mène jusqu'à la porte. Je finis par sortir de sa chambre à contrecœur, laissant derrière moi le bruit lancinant du bip de l'appareil qui contrôle sa source de vie. Je prends soin de tenir le médecin au courant des avancées concernant le cas de ma mère.

C'est le cœur rempli d'espoir, mais malgré tout lourd, que je rentre chez moi, en espérant ne pas croiser Su-Ana de la soirée.

Vous vivez sous le même toit, Su'.

Bref.

Malgré tout, je ne suis pas stupide à ce point-là. Je sais pertinemment que tout peut basculer du jour au lendemain et qu'on peut m'annoncer qu'il n'y a plus aucune chance qu'elle se réveille un jour.

Et même si ça me crève le cœur de parler de ma mère comme d'un vulgaire appareil, dans ces cas-là, le fait de la débrancher ne sera plus un choix.

N'y pense pas.

J'inspire profondément avant d'expirer, et cela plusieurs fois. Une séance de méditation et de soin de ma personne s'impose !

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L'odeur des bâtons parfumés senteur monoï emplit l'entièreté de mes appartements. Allongée sur mon lit, le corps complètement détendu, j'ai l'impression de revivre. J'ai fait une bonne demi-heure de méditation puis du pilates. J'en ai profité pour prendre une bonne douche et faire ma routine de soin.

Je me redresse pour me mettre en position assise, je fais craquer mon cou avant de me lever dans le but d'aller m'asseoir devant ma coiffeuse Dripex. Mais c'est à ce moment-là que l'on toque à ma porte.