Chapitre 6 : Rosewood Castle (Partie 2) - mai 1859

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Note de l'auteur : Ce chapitre comporte plusieurs mentions de la religion chrétienne, ainsi qu'un passage dans lequel l'un des personnages se livre à la confession. Ces références au christianisme s'inscrivent simplement dans le contexte de la vie quotidienne des aristocrates de l'époque victorienne. Elles n'ont pas pour but de vous y faire adhérer. Vous êtes évidemment tous libres de croire en ce que vous voulez, ou de ne rien croire du tout.  

Bonne lecture !


Précédemment : Elizabeth Griffin (dite Clarke) fait la connaissance de la duchesse Alexandra Rosewood Osborne (dite Lexa), la jeune veuve du duc de Leeds, lors d'un voyage en Méditerranée. Par la suite, elle rencontre régulièrement la duchesse à Londres, pendant la saison mondaine. Un pari perdu contre la duchesse lors d'une course hippique conduit alors Clarke à passer quelques jours au château de Rosewood, dans le Yorkshire. Lors d'un moment intime passé ensemble dans le « jardin à la balancelle », la duchesse se confie à propos de son enfance et de son mariage avec feu le duc.


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Cela faisait déjà cinq jours que Clarke Griffin séjournait chez à Rosewood Castle. La duchesse l'avait emmenée se balader dans la région, afin de lui faire découvrir les nombreuses merveilles du Yorkshire. Elles avaient pique-niqué au cirque naturel de Malham Cove, en contrebas de la falaise de calcaire, s'étaient redue après de la cascade de Hardraw Force et avaient fait le tour de nombreux petits villages. Clarke était enchantée par le pays et ravie de l'attention que lui portait Lexa. Cet après-midi, le temps était couvert. Elles étaient donc restées au château, à de détendre sur les canapés du salon, bavardant à propos de leurs œuvres favorites, tandis que Clarke donnait une leçon de dessin à la duchesse. Puis, elles avaient tranquillement pris le thé.

À présent, Clarke était confortablement assise dans un fauteuil de velours, un livre à la main. Ce n'était pas n'importe quel livre : c'était l'un des cahiers de botanique de Lexa. Le travail de naturaliste qu'elle avait effectué était très complet et Clarke adorait admirer la belle écriture manuscrite de la duchesse, tout en s'imprégnant de ses notes sur la floraison de la centaurée de Malte. Lorsque la blonde eut achevé sa lecture, elle releva les yeux et commença à observer distraitement la duchesse dispenser à son fils sa leçon de piano. Lexa excellait dans l'art musical. Ses doigts se déplaçaient avec une habileté remarquable sur le clavier, extrayant des notes mélodieuses de l'instrument, qui berçait Clarke dans un monde de rêveries réconfortantes et apaisantes. Lady Rosewood jouait par moments quelques accords, voire la partition entière, puis encourageait Aiden à reproduire les notes avec autant d'exactitude. Le jeune duc ne s'en sortait pas si mal. Il avait indubitablement hérité de sa mère une disposition innée pour la musique, même si ses doigts restaient encore quelque peu lourds et malhabiles. Sa mère le fit s'exercer sans relâche, corrigeant ses erreurs jusqu'à ce qu'il parvienne à jouer la mélodie de manière satisfaisante. Il fut alors récompensé d'un baiser sur le front et reçut l'autorisation d'aller jouer avec son chien dans le parc, à condition de rentrer immédiatement s'il venait à pleuvoir. L'attitude prévenante et protectrice à l'égard de son petit garçon comptait parmi les qualités de la duchesse qui charmaient le plus Clarke. Elle ne s'était initialement pas attendue à ce qu'une femme aussi puissante et indépendante puisse se montrer si maternelle, mais c'était tout le contraire. Clarke se remémorait fréquemment la réponse énigmatique de Lexa lorsqu'elle l'avait interrogée sur la raison pour laquelle elle n'avait pas eu d'autres enfants. Cependant, cela demeurait toujours pour elle un grand mystère, une énigme presque aussi intrigante leur étrange malentendu concernant les devoirs conjugaux. Ce dernier point était par ailleurs devenu l'une des obsessions de la blonde au cours de ces derniers jours. Jusqu'alors, elle était persuadée de tout connaître sur le sujet. Sa mère la formait depuis sa plus tendre enfance à devenir une bonne épouse et une bonne mère. Pourtant, elle ignorait manifestement l'un des aspects les plus capitaux de ces dits devoirs. Et évidemment, Lexa s'était révélé une terrible amie et n'avait rien voulu révéler de ce secret, prétextant qu'elle ne souhaitait en aucun cas discuter du mariage de Clarke et de Lord Blackburn.

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