So much more ; Hyunlix

31; sixth month

J'avais un peu appréhendé son retour. Mon identité se faisant de plus en plus fragile, il fallait agir, ne pas perdre de temps, ne pas... On avait été prit à notre propre jeu et on allait perdre. On était face à une situation compliqué, face à une situation des plus tendues. Les preuves commençaient lentement à pointer vers moi. Quelques détails pouvant me vendre. Mais on tenait autant que possible.

Un mois de plus s'était écoulé, un mois durant lequel je gagnais en fatigue, durant lequel je m'étais encore fait plus proche de Jisung, devenant autant dépendant à l'autre que je pouvais l'être de Hyunjin. Un mois qui, pourtant, ne serait pas sans réussite, sans changement. Si j'étais de moins en moins actif dans tout ça, si je me tournais de plus en plus vers mes chiots, ce n'était pas le cas des autres. Toutes nos ressources étaient déployées sur le même sujet, sur eux. Le faire tomber, avoir le plus d'information possible. Mais ces recherches avaient un prix. Ils y passaient des heures, Hyunjin comme Min-Ho qui avait prit conscience du danger qu'il pourrait courir. Une distance involontaire, mais douloureuse qui généra quelques disputes à première vu inoffensif, mais qui dans mon état de fatigue finit par me faire claquer la porte un soir.

Sortant en pleure de la maison, j'avais semé tout le monde, courant durant plusieurs minutes avant d'escalader un muret pour me cacher derrière et éviter à Changbin et Chan de me trouver. Stupide, je l'étais sans doute, mais je devenais de moins en moins rationnel. Il me fallait tout dans un sens. Je voulais tout. Mais je voulais surtout être tranquille, j'avais peur. Alors oui, j'avais explosé, j'avais fuit et fini en pleure derrière un mur, me trouvant ridicule, mais n'arrivant pas à rationaliser. Jisung était un bâton de vieillesse, mais pas mon Alpha et le fait que je sois à ce point exactement ce que j'avais toujours voulu fuir m'énerva encore un peu plus.

Restant ainsi encore de longues minutes, j'avais finalement repris ma marche pour longer le fleuve Han, essuyant régulièrement mes yeux de la manche de mon pull. Je n'avais aucun objectif, aucun but, si ce n'est celui de m'apaiser et... J'avais bien trop changé car il me fallut longtemps pour comprendre qu'on me suivait. Que quelqu'un se trouvait derrière moi.

Confirmant mes doutes en prenant des chemins plus aléatoire, j'avais finis par me remettre à courir au détour d'un croisement. M'épuisant à nouveau pour échapper à cette ombre, je détestais à cet instant d'être aussi faible, aussi épuisé par ma grossesse, car je n'arrivais plus à distancer qui que ce soit. Ou surtout, je n'arrivais plus à prendre les pièges de vitesse, car si je me préoccupais de ce qui était dans mon dos, je ne pensais pas à ce qu'il y avait devant moi. Je ne pensais pas à cette voiture qui venait de freiner brutalement en me voyant arriver, pas plus qu'à cet homme qui venait de sortir des gants en cuir noir sur les mains.

M'attrapent sans grande difficulté, le corps musculeux de l'homme se referma autour de moi avant qu'il ne plaque une main sur ma bouche, m'empêchant d'hurler pour me ramener brusquement dans la voiture et refermer la portière. La voiture était une grosse berline, le genre qui était assez reconnaissable, quoi que discrète. Le genre qu'on utilisait pour des taches peu recommandable.

Mordant finalement la main de l'homme, je le fis lâcher avant de reculer pour buter dans les genoux de quelqu'un. Quelqu'un dont l'odeur me frappa. Levant les yeux je m'enfonçais contre les sièges avant, voyant le père de Hyunjin et le visage carré de cet inconnu se dessiner devant moi. Réagissant d'instinct, j'avais essayé de me faufiler entre les deux sièges pour sortir par l'avant avant que l'aîné ne fasse un mouvement de main. "San.", réagissant presque aussitôt, l'homme tendit le bras pour me saisir la gorge et me tirer vers eux pour me plaquer contre le siège sans douceur. Griffant les bras de l'homme, je commençais à me débattre, à faire de mon mieux pour me libérer, en vain. L'oxygène finit par manquer et la fatigue faisant, je perdis connaissance.