Ce soir-là, j'avais gardé le silence, cachant le test, ne sachant pas ce que je voulais en faire. Ne sachant pas ce que je voulais faire de tout ça. Mourir ? Tuer cet enfant à naître ? Je ne savais plus ce que je voulais, je ne savais plus ce que je devais faire. Je savais simplement que cela faisait trop. Je n'avais toujours pas choisi et j'avais peur qu'en l'apprenant, il valide le fait que je lui sois utile, qu'il continue et que jusqu'à la fin de ma vie, je sois condamné à cela, à ouvrir les cuisses, à porter ses enfants alors que j'étais déjà même pas capable d'aimer ceux que j'avais eus avec l'amour de ma vie.
Quittant alors ma chambre que je partageais avec les Omégas, j'avais rejoint la petite pièce dans laquelle se trouvaient mes deux fils, toujours sans nom. Dormant ensemble dans le même petit lit. M'asseyant dans le fauteuil qui leur faisait face, je les fixais, je les regardais et surtout je laissais l'odeur envahir mon esprit. Son odeur, celle de leur père, la dernière preuve de sa vie. Trop absorbé par eux, je n'avais pas vu que naturellement, Jisung s'était levé pour venir voir si tout allait bien, accompagné de Min-Ho qui semblait venir pour l'aider, mais qui avaient avorté leurs mouvements en me voyant déjà dans la pièce. Ils étaient restés là, à me surveiller, de longues minutes. Voyant mes larmes couler, mais voyant surtout les premiers gestes d'affection d'une mère envers ses chiots lorsqu'ils se réveillèrent. Les prenants dans mes bras, ils s'étaient rapidement rendormis en me sentant. Une mère ayant toujours le même pouvoir sur ses chiots, même si elle les rejetait. À cette vision, la surveillance avait cessé. Nous laissant seuls, alors, que je ne savais toujours pas.
Pouvais-je faire quoi que ce soit ainsi ? Pouvais-je encore porter ? Et le faire avec un homme violent qui n'aurait de cesse d'asseoir sa domination ? Non. Je ne pouvais pas porter cet enfant. Mais je devais protéger ceux-là. Les éloigner d'ici. Ils n'auraient aucunes vies, aucuns avenirs avec un homme aussi violent. Surtout dès qu'il saurait pour ma grossesse. Pour le moment, ils restaient des héritiers potentiels, mais avec ce qui venait de prendre vie dans mon ventre... Ils n'étaient plus rien, ils n'étaient que des poids.
Pour autant devais-je protéger qu'eux ? Ne devais-je pas penser aux autres ? Ils étaient nés car j'avais protégé Jisung et... Non. Je n'avais eu de cesse que de penser aux autres. Je ne pouvais plus continuer à le faire. Je ne pouvais plus lutter pour les autres. J'avais trop souffert... Je devais...
Fuir.
La mort m'avait guidé bien trop longtemps, elle m'avait presque endormie, mais elle ne serait pas une solution ici. Alors sans trop savoir comment, ni pourquoi, j'avais enfilé une écharpe de portage pour les glisser dedans, pour sortir de la pièce en les tenant fermement contre moi, descendant jusqu'à l'entrée que je franchis, pieds nus. Je n'avais pas pu faire deux mètres qu'il était apparu. San. Droit. Me fixant moi et les enfants dans mes bras.
"Tu te réveilles enfin ?"
"Je dois partir... Cette fois je dois partir... Laisse-moi partir..."
"Pourquoi je devrais te laisser filer ?"
"Je n'ai rien, je n'ai plus rien, mais j'ai plus le choix."
"Si tu pars, il va me faire te chercher et il se fichera de l'état dans lequel je te ramènerais toi et les chiots. Surtout eux."
"Pourquoi tu me laisserais partir ?"
"Parce que ton père est prévoyant."
"Comment ça ?!"
"Ce que tu as trouvé sur moi n'était pas bon. Tu n'as pas cherché au bon endroit et c'est tant mieux."
"De quoi tu parles ?!"
"Je parle du fait que ton père a toujours su que si il lui arrivait quelque chose, tu ne resterais pas en place et qu'il a placé intelligemment ses hommes chez ses ennemis."
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So much more ; Hyunlix
FanfictionDans un monde régit par la lutte de pouvoir, Lee Felix se voit dépossédé de ce qui lui revenait de droit. Ne pouvant qu'aller contre le système, il se constuit une nouvelle identité pour dépasser les préjuger de ce monde et obtenir réparation. Seule...