So much more ; Hyunlix

37 ; Five years later

Assis dans le sable, un drap sur la tête pour me couvrir du soleil, je regardais les garçons jouer et courir dans le sable en cette fin d'après midi. Dans mon dos, un Beta, Wooyoung, un Coréen expatrié que j'avais rencontré il y a deux ans après un petit incident à la maison. Il était pompier, un peu perdu, mais il avait su me faire sourire, de nouveau. Il... Il m'aidait à écrire une nouvelle page, un nouveau chapitre de ma vie, même si je ne pouvais pas oublier, il m'avait au moins soutenu et permis de redémarrer. Et bien au-delà du fait d'avoir rendu un peu de vie à un homme, il avait surtout été là pour les enfants. Donnant un nouveau repère alors qu'il s'installait de plus en plus dans notre vie. Il allait souvent les chercher à l'école, aidait pour les devoirs et quand il dormait à la maison, il allait les rassurer la nuit après un cauchemar. C'était un homme bien, un homme qui m'aimait, un homme qui avait été le premier à me retoucher intimement depuis le père de Hyunjin. Le premier à me rappeler que l'amour existait dans le sexe. Qu'il n'y avait pas toujours de violence. Il avait commencé à me réparer, à soulager mes peines.

Même si l'ombre de Hyunjin nous avait déjà déchirés.

En presque deux ans de relation je n'avais jamais pu lui dire que je l'aimais. Je tenais à lui, bien plus que n'importe quel homme, mais l'aimer... Le dernier que j'avais aimé était mort. Il avait disparu. Il... Je ne savais pas si je pouvais à nouveau aimer. Je ne savais pas si je pouvais à nouveau prendre ce risque, ou si je pouvais dire ça quand celui que j'aimais était toujours Hyunjin. S'il était compréhensif, comme tout homme posé, il voulait certaines choses et parfois, c'était difficile à accepter. Ce truc d'Oméga comme il l'appelait. Mais aujourd'hui, aujourd'hui c'était particulier, car nous étions tous ensemble. Car il fallait uniquement de bons souvenirs quand les enfants étaient là.

Tendant le cou pour embrasser l'homme derrière moi, il répondit à mes lèvres avant d'y souffler, "Toujours pas prêt à me céder une pizza ?" souriant, je riais légèrement, "Tu ne penses qu'à manger...", ce qu'il refusa avant de picorer mes lèvres pour corriger, "Non, je pense aussi à toi.. Nu..." m'empourprant un peu, je lui donnais un coup d'épaule, "Les enfants !" et en parlant d'enfant, mon mouvement semblait avoir réveillé quelqu'un entre mes cuisses. Quelqu'un s'étirant comme un chat avant de bailler et de se redresser, "Bien dormi ma puce ?" tournant la tête vers moi, le petit visage translucide de Yeji s'illumina légèrement avant que je ne replace correctement sa casquette sur sa tête pour cacher son crâne nu. "Je peux aller jouer maman ?", souriant en caressant sa joue, je réajustais son petit pull avant de l'autoriser d'un hochement de tête, "Mais ne cours pas trop...", rejoignant alors ses frères, elle avait fait un château de sable avant qu'une petite fille se joigne à elle pour l'aider, rapidement suivi par une autre, bien plus jeune et tenant à peine sur ses jambes.

Surveillant, je m'étais toutefois un peu plus lové contre le béta qui glissa une main sous mon pull, ses doigts caressant avec douceur mon torse, les cicatrices de mes deux césariennes. Ne pas pouvoir avoir d'enfant entre nous avait longtemps été une question, un sujet difficile, mais je ne voulais plus porter, même si la médecine pouvait nous aider, je ne voulais plus être mère. La naissance de Yeji avait été éprouvante, une décision que j'avais pris alors que j'étais à l'hôpital pour avorter et qui m'avait confronté à la culpabilité d'avoir échoué lorsque les problèmes durant la grossesse et après s'étaient enchaînés. Je ne voulais plus d'enfant, même si ce n'était pas son cas.

Pour autant il savait, il venait assez souvent avec moi à l'hôpital pour les rendez-vous médicaux de Yeji pour comprendre que j'avais déjà assez à faire avec sa maladie. Mais dans ces moments, quand il caressait mon ventre, quand il se perdait sur les cicatrices, il n'était pas difficile de comprendre. De deviner.