Chapitre 4 : Espoir

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A Roche, non loin de la grande résidence entièrement taillée dans la roche – qui lui valait d'ailleurs le nom de Rochelieux – une Auberge accueillait ce soir une petite troupe de danseurs et prestidigitateurs à l'occasion d'un diner de gala. A quelques kilomètres de la guerre qui s'essoufflait, la ville de Roche festoyait. Les deux danseuses subliment dont la beauté était surnaturelle n'étaient pas moins que les Anterios Léonie, Dent de Lion, et Ignis, Dent de Feu. Elles proposaient un spectacle de danse envoutant à la fin duquel elles disparaissaient grâce aux tours d'Antonin le magicien. Elles avaient laissé passer neuf ans et revenaient chercher les enfants du royaume d'AnnA.

Depuis leur retour sur terre, elles cherchaient les enfants grâce aux liens qui les unissaient – mais ayant perdu une grande partie de leurs pouvoirs en protégeant les enfants – elles ne pouvaient sonder que dans un périmètre restreint. Mathilda et Armand n'étaient pas dans l'auberge, ni dans les rues des alentours en ce soir de fête. C'était la cinquième ville qu'elles faisaient, elles commençaient à être inquiètes du temps qu'elles mettraient à les retrouver. Plus le temps passait, plus le nombre de victimes augmenteraient. Ayant déjà visité toutes les villes ou les familles possédaient des biens sans rien trouver. Il restait cette ville refuge, mais après, où chercher ? Elles s'en remettraient probablement au hasard en suivant la troupe pour continuer de chercher.

Se baladant aux alentours de l'auberge aux premières heures du jour un homme éméché les reconnu : les Belles Danseuses ...  Il était bien top près pour leur parler et il empestait l'alcool. Sa vulgarité et ses gestes obscènes ne pouvait qu'aspirer au dégoût.  Elles se contentèrent de l'ignorer et de passer leur chemin en pressant le pas. Mais l'homme rejeté ne l'entendait pas ainsi. Il se mit à les intimider en les menaçant d'un couteau. Effrayées, elles se mirent à courir dans les ruelles, traversant des petits fossés qu'elles n'avaient pas vu de jour, puis coururent sur un rebord qui arrivé au bout s'avérait être un mur, elles étaient coincées en haut de ce mur, un rocher leur faisait fasse et l'homme éméché arrivait en titubant tout en prenant garde de ne pas tomber. Ha ! Une Antérios sans pouvoir ne peut disparaitre, ne peux voler, ni enchanter l'esprit d'un homme. Elles se servirent de l'affiche publicitaire, le cadre fixé au mur leurs permit de descendre sans trop de mal. Mais l'homme en avait toujours après elles et elles entrèrent dans ce qui semblait être l'entrée d'une grotte. Une grotte sans fond qui ne faisait que monter. Elles entendaient au loin l'homme derrière elles, qui était plein de jurons. Dans une sorte de souterrain fait entièrement à même la pierre, elles montèrent et montèrent encore... Il y avait beaucoup de portes aux vives couleurs, certaines étaient peintes représentant paysages ou portraits. Dans leur course elles finirent par arriver sur un couloir droit au bout duquel une porte leur faisait face. Non verrouillée, cette porte donnait sur un autre couloir dont la porte du fond été grande ouverte. C'était une petite chambre, il n'y avait personne dans le lit. Elles se cachèrent dans des recoins de la pièce et attendirent. De longues minutes passèrent... il n'y avaient plus de bruit... l'homme avait dû abandonner sa poursuite. Dans leur course, elles s'étaient engouffrées dans des passages où les portes n'étaient pas verrouillées pour fuir le danger. Elles avaient fini par entrer dans une partie privée, ne se rendant réellement compte de leur intrusion qu'en fin de course, une fois l'émotion de la peur apaisée.

Là, dans le silence de la pièce, se trouvait un enfant blottît dans le noir recroquevillé par terre, ne dormant pas pour ne pas faire de cauchemars. Il les avait vu arriver en courant, collées contre la paroi de sa chambre, cela faisait bien cinq longues minutes qu'elles restaient là, immobiles et terrifiées. Elles ne l'avaient visiblement pas vu. Brisant le silence, le nœud à la gorge il demanda :

- Qui êtes-vous ?

Mais au fond de lui : il savait... Car il avait déjà eu cette vision plusieurs fois, c'est pour elle que son esprit tenait et tentait de rester saint. Son espoir enfouit dans sa gorge il attendait la réponse.

Léonie et Ignis, qui n'avaient vu personne sur le moment, sursautèrent d'effroi en voyant une silhouette dans l'ombre. Mais l'instant d'après elles savaient ! Elles avaient retrouvé le fils de Tendore, le chevalier d'or et de Garbiella.

L'Histoire PerdueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant